23 octobre, 2010

En mal d'amies

Voilà déjà quelques photos qui vous donneront une idée de ma nouvelle maison, mon nouveau chez moi. J'espère que ça vous fera plaisir et éventuellement vous rendra un peu jaloux. Pour ma part, je tiens à répété ce que j'ai dit à ma mère au téléphone aujourd'hui lorsqu'elle m'a demandé s'il y avait des choses qui me manquaient vraiment. Je n'ai pas pu dire autre chose qu'une Louise T. une Danaë P. ou une Magda O. ou encore une Coline L. une Valentine G. une Léa C. et j'en passe car il y en a toute une tripotée quand même, étaient ce qui me manquaient le plus. Je n'ai pas de véritable amies ici à qui je puisse me confier. Surtout depuis l'épisode "mal viaje/Sebastian" qui m'a bien assommé. Alors à toutes mes amies les plus chères et les plus proches, je vous donnent mes salutations les plus sincères. Sachez que vous me manquez toutes beaucoup et que je regrette parfois que vous ne soyez pas toutes là avec moi pour que je puisse vous raconter mes petites histoires de fesses et d'autres parties du corps en détails. Besitos à todas.

Roots comme on aime.




Ici on peut voir, le lavoir avec lequel je lave mes fringues. Ça demande une bonne brosse à gratter et de l'huile de coude. Sinon, il y a la porte d'un des WC secs que j'ai mois même repeint et les toilettes sèches enfin. C'est du roots!

En Terre Sainte





Comme je vous l'avais déjà expliqué avant, Sylvianne et Marzo on un rapport religieux avec la nature. Ici on peut voir le Temascal (le truc qui ressemble à un dôme avec des branches) qui est un lieu de purification du corps. Et aussi la casa del fuego de dehors et de dedans. On s'y rassemble autour d'un feu en chantant et jouant de la musique traditionnelle.

Les gens

Voilà la tripoté de volontaires de Nataté et d'ailleurs. On y voit Lydianne, Sylvianne, Viky, Diego, Daniel et Sebastian. Il y a aussi Guillermo qui n'est plus là depusi quelques jours.
Photo 1: Daniel, Diego et Seba
Photo 2 et 3: Sylviane, Lydiane, Viky, Guillaume et Diego
Photo 4: Lydiane, Guillaume et Viky



Un vrai petit coin de paradis

Voilà les habitations et la végétation locale. Un vrai petit coin de paradis!




La rivière

Voilà quelle vue offre la fenêtre de ma chambre. J'ai voulu changé de dortoir juste pour pouvoir voir ça tous les matins au réveil et c'est merveilleux. Presque tous les jours je me baigne dedans. L'eau est à 20C° et c'est plus que jouissif quand certains après midis, souvent en fait, ils fait 30C°. Jaloux? Je commence cette longue série de photos par la rivière car elle est l'endroit je plus magique de Tzajala. C'est au bord de l'eau que je viens penser, écrire, lire etc...




22 octobre, 2010

Un peu de tout et de rien

Bon, allez, je me lance! Parce qu'il faut bien que je vous ponde un de mes articles étant donné que vous êtes tous devenus accros. Pour le moment je suis à Tzajala. Je m'avance sur le weekend comme ça je n'aurai pas passer des heures devant mon écran comme une geek pour votre bon plaisir littéraire. J'ai l'air un peu vache comme ça mais au fond, écrire ces articles et raconter ma petite vie extraordinaire à Tzajala ça me plait quand même beaucoup.
Résumons les derniers événements passés que je vous ai raconté ou pas. D'abord, commençons par le palud parce que c'était une grande question avant que je parte. D'un côté mes parents qui me disent que la nivaquine c'est pas bon pour la santé et ça fait plus de mal que de bien, et de l'autre ma tante à légère tendance hypocondriaque me disait que le palud c'est une horreur et qu'on peut en mourir. Ce que je peux vous dire maintenant c'est que des moustiques à Tzajala, il n'y en a pas. Il fait bien trop froid la nuit pour eux. Même moi qui suit du genre réchauffé je dors avec deux pantalons un débardeur et un gros sweatshirt bien chaud plus mon duvet et deux couvertures en coton. Là je suis bien. Donc à Tzajala on a pas de moustiques. En 27 ans Sylviane n'a vu que 2 cas de palus et apparemment les bonshommes en question l'avait certainement attrapé ailleurs. Par contre j'ai les jambes recouvertes de piqures de bestioles qui grattent beaucoup plus que les moustiques. C'est limite si mes mollets ne ressemblent pas à ceux d'une lépreuse.
Pour ce qui est de mon visa, le weekend prochain j'irai à San Cristobal au bureau de l'immigration demandé un permis de séjour de 2 mois (parce qu'ils donnent seulement sur des tranches de deux mois) et on verra après m'a dit Sylviane. J'appellerai aussi l'ambassade de France dans la volée pour leur faire part de mon existence au Mexique et leur demander si eux n'ont pas une solution plus simple et moins chère qu'aller renouveler mon visa tous les deux mois.
Le bad trip! Parlons-en, j'imagine que ça ne vous a pas laissé de marbre. Quand la fille/sœurette/petite fille/cousine/amie et fille d'amie que je suis pour vous, qui ne prend jamais de drogues fait le bad trip de sa vie dans un pays à l'autre bout du monde ça a de quoi faire un peu peur. Je vous rassure je vais bien! L'article précédent que j'ai posté a également été rédigé sous l'influence du reste d'herbe que je devais avoir dans l'estomac. D'ailleurs peu de temps après ça j'ai refait un crise... dans les toilettes d'un restaurant Mexicain: du genre bondé avec le la musique a fond. En bref c'était le rêve quoi! Mais après avoir passé un jour et 2 nuits à dormir et déprimer je suis revenue à Tzajala où je me sens maintenant comme chez moi. Morale de l'histoire, mes vieux peuvent se sentir rassurés: les drogues c'est vraiment pas pour moi!
Pour répondre aux mille questions de ma mère, le Sebastian était plus une petite histoire sans lendemain. De tout façon vu comment il m'a lâchement abandonnée le lendemain de la soirée alors que j'étais encore totalement défoncée, j'ai un peu du mal à lui pardonner. Il m'arrive parfois d'oublier qu'il est plus jeune que moi et que c'est franchement pas quelqu'un on pourrait dire mature. Mais bon, je me suis laissé perdre dans la vie d'ici. Il avait l'air d'un beau voleur de pommes mexicains, drôle et gentil...j'ai suivi mon instinct, j'ai voulu testé la spécialité locale et peut-être suis-je tombé sur un fruit pourri car ce jeune homme m'a paru tout aussi fade que certains produits de chez nous. La goujat-attitude c'est une mode universelle je crois.
A part ça, Sylviane et les autres filles Lydianne et Virginie (toutes des françaises) sont parties aujourd'hui pour 5 jours pour participer à une cérémonie indigènes pour les femmes: la danse de la lune. Je n'ai pas pu y aller car au moment où elles ont pris la décision de partir j'étais à 70 bornes de là, à San Cristobal dans une auberge de jeunesse à pleuré sur mon triste sort de française en lendemain de soirée difficile, abandonnée par son voleur de pommes mexicain.
Le départ de ses dames fait que je suis maintenant la seule française de la communauté et seule femme aussi. J'avais jamais songé à cet aspect là quand, la veille du départ, Sylviane m'a donné mille et une indications pour nous dépatouiller pendant la semaine. Apparemment, au Mexique, les hommes ne savent pas faire grand chose tous seuls. C'est vrai que c'est Sylviane qui tient les rennes à la maison. Elle porte la culotte et ça se sent. Mais moi, je ne sais pas su je suis préparée à mon rôle de leader au féminin. Enfin avec moi c'est sûr que les plus glandeurs ne vont pas se poser tranquilou les pieds sous la tables à l'heure des repas. Car oui c'est moi qui fait à manger mais c'est comme ça depuis le début. Ceux qui me connaissent savent que dans toute communauté, dans tout groupe, la comida, c'est pour moi. Je reste cependant perplexe quant au travail dans la ferme et les jardins: là je m'y connais beaucoup moins et s'il n'y a pas quelqu'un pour me dire quoi faire, je suis un peu paumée. C'est aussi pour cette raison que je prend le temps de me poser dans mon dormitorio pour écrire. Je ne sais pas tellement quoi faire de mes mains. Mais voyons les choses de manières plus positive: 5 jours sans français, de l'espagnol à l'état pur. Et en plus 2 à 3 fois par semaine je deviens professeur de français. Si c'est pas génial ça! J'aurai ma petite classe de mexicains: tous les gens de la communauté donc 5 – 6 personnes (y compris mon voleur de pommes) avec un tableau noir, des craies et un manuel de français. J'ai hâte d'y être.

Mercredi 20 octobre 18h48 heure locale. C'est à dire environs 1h48 du matin chez vous les grenouilles. Je me dis que tenir mon blog comme on tient un journal ça peut être sympa. J'ai plaisir à me poser de temps en temps dans la semaine et résumer mes impressions et mes aventures pour pouvoir les poster par la suite sut mon blog. Les filles sont partis hier et Tzajala est devenu un foyer pour mâles, ça se sent. J'ai été agréablement surprise de voir que les hommes se mettent au travail naturellement et qu'en plus ils font à manger. C'est limite si je n'ai plus rien à faire à Tzajala. Mais j'ai vite revu le revers de la chose. Alors qu'ils débarrassaient la table de leur propre chef (on a diné à 17h30, ça c'est du diner de mec qui est affamé!) ils avaient l'air chaud pour se mettre à la vaisselle. Mais en fait ses messieurs sont partisans du « on lave chacun ses affaires ». J'ai donc eu la surprise de voir que mon assiette et mes couvertes l'avaient pas bougé de leur emplacement. Ah oui, ils sont aussi du genre « on fait chacun nos œufs à notre manière parce que j'ai pas trop envie d'une omelette là, je préfère plus des œufs au plat. » Des baffes que je leur mettrais! Non je plaisante. Quand même pas. Je les aime bien mes mexicanos. Ils sont attendrissants. Mais c'est vrai que des fois dans le bâtiments « vie en communauté » à l'étage « organisation » leur cerveau a non seulement plus d'ascenseur mais les fonctionnaires sont encore en grève, du coup les dossiers trainent et l'info peut pas arriver dans le bureau du responsable du service « hey mais en fait c'est plus facile comme ça! ».
Enfin, a part cela hier, j'ai changé de chambre. Avant je dormais dans un des dortoirs communs avec Daniel et Lydianne. Mais j'ai pris la casita del rio. La petite maison de la rivière. J'ai réalisé que je me sentais bien près de la rivière alors j'ai déménagé. Je suis maintenant toute seule dans ma petite maison avec un lit deux place et une de mes fenêtres qui donne sur la rivière.
Je n'ai pas encore fait la rencontre des mes copines tarentules. J'ai quand même croisé quelques spécimens dans le champs aujourd'hui; Du genre bon gros corps de la taille d'une phalange et des pattes assez petites. Mais bon elles s'enfuyaient assez rapidement donc pas le temps d'avoir trop peur. Et aucune d'entre elle ne m'a encore grimpé dessus. Parait-il qu'elles ne te montent pas dessus pendent la nuit m'adit Sylviane, ça c'est que dans les films. Encore heureux parce que la moustiquaire de chez le vieux campeur à 30€ est tellement minuscule qu'elle ne sert à rien. C'est que je me demanderais presque pourquoi ils l'ont fait de cette taille là. De toute façon c'est pendant la journée qu'on sert de repas aux bestioles. Le pire sont les moucherons: ils sont minuscules et piquent d'un force! Pareil pour les fourmis, qu'elles soient noires ou rouges, ça fait comme si on vous enfonçait une aiguiller à coudre dans la peau. Heureusement ça gratte pas après, ça c'est juste les moucherons. Après pour ce qui est des autres piqures bizarroïdes que l'ai sur les cuisses et les jambes: grand mystère. Et je crois ne pas avoir envie de savoir.
Bon, sinon, faut quand même que je vous raconte mes journée types ici. Donc ça commence comme ça, le matin réveil 7h. En règle générale je me réveille seule parce que des 6h 6h30 les oiseaux et les bêtes s'activent le gosier, les plumes et les mandibules. C'est un concerto au naturel. C'est bruyant mais plutôt agréable ma fois, ça change des pots d'échappements de Paris. Là direction la cuisine et la salle à manger ou les gens viennent petit à petit. Généralement je suis une des première debout. On mange ce qu'on pourrait appeler le petit déjeuner en France mais ici ils disent juste « prendre le café ». Le repas est donc constitué de café comme vous pouvez le deviner avec des petits mais un peu sucrés, de la confiture de goyave (on en produit et en vent) ou thé, et quelques fois, cacao façon indigène s'il vous plait! Du vrai cacao moulu par nos soins puis le reste c'est Sylviane qui s'en charge. Après le « café » on va traviller (à son rytme) pour faire toute sorte de chose: peindre des toilettes, qui sont faites de bois et couvertes de toiles d'araignées avec des araignées dedans des fois. Sinon il y a ramassage de goyaves (pour les confitures), les arbres sont dispatchés un peu partout sur le terrain de façon complètement anarchique. Faire des réparations de toute sortes: de trucs cassés, inventer des nouveaux projet (comme moi j'ai proposé à Sylviane de lui donner quelques conseils niveau poterie). Il y a aussi le travail au champs qui est un peu plus difficile étant donné la chaleur et pour mon cas, les araignées.
En suite sur les coups de 10h – 11h il y a le desayuno: le petit-déjeuné. Mais là on y mange des pâtes, du ris, des tortillas, des haricots rouges, des salades composées et la boisson officielle au Mexique c'est de l'eau mélangé à des fruits. Donc nous buvons beaucoup d'eau de goyave ou d'orange citronnée. Pour ma part je suis pas fan de boire en mangeant et j'aime mieux l'eau claire. Après ça il fait trop chaud pour travailler donc moi j'en profite pour aller nager un peu dans la rivière (l'eau est à 20C° environs) elle est trop froide pour les autochtones mais pour des françaises comme moi, 20C° c'est plus que suffisant. Donc je fais trempette, vais me doucher, fais du ménage dans ma chambre ou alors me pose au bord de la rivière pour lire et bronzer. Je vous dis pas le coup de soleil sur les épaules! Mais bon ça va passer. Après ça on reprend les activités lentement à notre rythme. Puis vers 16h 17h je me dirige vers la cuisine pour faire à manger. Il faut savoir qu'il n'y a pas de super marché dans le coin. Tout ce qu'on cuisine ça vient beaucoup de ce qu'on fait pousser. Donc ça requière une longue préparation et me rend d'autant plus heureuse que j'adore passer des heures en cuisine à concocter de bons petits plats pour tous. Je commence à savoir un peu faire les tortillas et mélange des trucs que j'aurais jamais osé mélanger avant.
Le dépaysement culinaire j'ai remarqué, est la première chose qui m'intrigue quand je vais à l'étranger. D'abord craintive et pas convaincue des recettes, je découvre toujours avec émerveillement que l'humanité ne peut pas être aussi perfide et avare qu'on le dit. Lors qu'on fait une cuisine aussi bonne et généreuse, on se retrouve forcément avec une âme qui ne peut rien faire d'autre qu'aimer.
Je me rend compte au fur et à mesure que je me relis et me corrige que le domaine spirituel et les notions de l'amour, de l'âme et de la nature reviennent de plus en plus fréquemment. Ça reflète aussi l'esprit de Tzajala. Marzo, le mari de Sylviane est un Maya, un vrai. Traditionnel et très aimant. On est super copains tous les deux. Il me fait bien rire. C'est un peu le chef de la prière ici. A chaque fois qu'il fait un petit discours à table, dans la casa del fuego ou dans le Temascal ça parle toujours d'amour, de la nature, de l'eau et des plantes, de l'air et des animaux. Le lien avec le naturel est très fort ici. Mais il reste réaliste aussi. Ce n'est pas qu'une bande de hippy aux idéologies barrées. Ils sont conscients des choses et des problèmes au quotidien. Le fait que je sois militaire a été abordé de nombreuses fois car, comme vous l'imaginez bien, tout ce qui touche au militaire n'est pas toujours vu d'un très bon œil. Mais en leur expliquant à chacun le pourquoi du comment de mes choix ils ont appris à m'apprécier et à comprendre mes démarches.

Jeudi 21 octobre 2010 Tzajala 15h37 heure locale.
J'ai l'impression d'avoir tant à dire mais les mots ne me viennent pas. J'ai eu un coup de blues ce matin. Rien de bien grave. Depuis que les filles sont parties, on ne peut pas dire que les hommes ne s'activent pas. Ils font toutes les taches à accomplir mais le problème réside dans le fait qu'ils ne me laissent que peu de liberté pour les aider. Ils s'organisent à leur manière sans jamais me prévenir de qui fait quoi comment et ça m'agace. Mais bon maintenant, après avoir « médité » devant ma casita en regardant les arbres qui longent la rivière je me sens mieux. Des idées nouvelles me viennent à l'esprit un peu comme on peut voir un champ de fleur poussé et fleurir en vitesse accéléré. Au moment où je vous écris, Sebastian fait ses exercices quotidiens enfin, du moins c'est la première fois qu'il s'entraine autant. D'habitude il s'entraine aux bolasses, saute dans la rivière et fait son yoga. Là il se met à me faire des série d'abdo et de pompes. Des étirements en tout genre. Est-ce un façon d'attirer mon attention? Je ne pense pas. Il a l'air de prendre sa gymnastique très ai sérieux. Et puis mon attention il l'a déjà eu et il a l'air de ne plus en vouloir. Tiens, là il se mest à faie des enchainement de coups d'une sorte de Kung Fy Maya je crois. Pour ma part je trouve qu'il a l'air plus ridicule qu'autre chose et je me demande même comment il ne sent pas un peu mal l'aise de se monter en plein air devant moi et d'autres éventuelles personnes de passage. Enfin, si ça lui plait.
En ce moment je suis entrain de lire un livre qui s'appelle « Mille femmes blanches ». Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'histoire vraie racontée sous la forme d'un journal fictif d'une de des mille femmes américaines blanches qui ont été échangées par le gouvernement américain aux Indiens contre des bêtes. La morale et les idées dégagées dans ce livres forment de plus en plus un tout avec la philosophie locale du respect de la nature, des être vivants et surtout le regarde critique de la société occidentale qui s'est toujours considérée comme plus civilisée et évoluée que les autres alors qu'elle est la première à engendrer massacres et malheur. Je fais ici une parenthèse histoire de dire que Sebastian ne fait qu'en rajouter depuis tout à l'heure avec son art martial indigène, jetant pied, jambe, genoux et point, ponctué de souffles forts et rapides ce qui le rend d'autant plus ridicule et drôle au point que j'ai du mal à garder mon sérieux en vous écrivant. J'essaye de me retenir comme je peux pour ne pas éclater de rire. Je termine ici ma parenthèse et continue sur mes réflexions un peu plus sérieuses. Le thème des « sauvages » qui est beaucoup abordé dans le livre me rappelle une discussion avec ma chère grand-mère Thérèse. Je me rappelle lui avoir dit que les indiens qui ont été massacrés par les colons me semblaient être des être très civilisés à l'inverse des colons qui eux me paraissaient eux être sauvages et non civilisés. Elle m'a alors répondu que non. Que justement au contraire, les gens de la cours étaient très civilisés, très éduqués. Et bien, chère grand-mère après avoir passé une petite quinzaine avec les indigène et lu plusieurs bouquins qui parlaient du sujet même, j'en suis arrivé à deux à deux hypothèses. Soit, j'ai raison et tu as tord, soit, nous n'avons pas la même définition du mot civilisé. Je me suis alors creusé la tête. Ça veut dire quoi civilisé. Mais surtout ça veut dire quoi sauvage? Pourquoi c'est un mot péjoratif?« Sale sauvage! » C'est vrai que ça ne se dit pas ce genre de chose chez nous, qui sommes civilisés. Mais la nature n'est elle pas sauvage? Les animaux sont sauvages aussi et ce n'est en rien quelque chose de mal. Au contraire, si les animaux et les plantes étaient des être dit « civilisés » c'est à dire comme nous, on ne pourrait pas les manger. Pour moi, qui suis supposée être du monde des civilisés (enfin ça dépend des jours. N'oublions pas que longtemps j'ai été Mouglie) je ne pense pas être capable de tuer un autre être humain de façon délibérée pour le manger. Alors si le reste de la nature devenait comme nous, une faim certaine se ferait sentir. Tout à l'heure dans mon moment de réflexion, lors que j'ai regardé les arbres qui poussent au bord de l'eau, j'ai fait une découverte étonnante. Bien que je n'ai rien aperçu que je n'avais déjà vu, j'ai été prise d'un certain étonnement. Les arbres qui poussent ici sont tous de races et de formes différentes. Ils n'ont pas les mêmes couleurs, pas les même tailles et leur feuilles ne se ressemblent en rien. Et pourtant ils vivent, ils vivent ensemble. Je peux aussi faire la même constatation avec le poulailler et les autres animaux que nous avons. Il y en a d'espèces différentes, de couleurs différentes et qui n'ont pas du tout la même gueule. Pourtant il n'est pas rare de les voir se faire des léchouilles et des câlins, de se courir après pour jouer etc... Certes ils se battent et se donnent des coups parfois très mauvais voire mortels. Mais tout ça ne me semble pas bien différent de nous, au contraire. Au fond, être sauvage c'est pas si mal que ça. C'est mieux que d'être civilisé et de ranger tout dans des boites de conserves et des tuperwares. Où d'un côté on met les gens de couleurs différentes, de religion différentes, de langues différentes, de rang social différent ou de sexe différent. En quoi les sauvages sont ils mauvais ou moins bon que les gens civilisés? C'est vrai que le côté bordélique ne donne pas de bonne une très bonne image. Mais je préfère mille fois être bordélique et avoir l'air parfois odieuse ou insolente plutôt que de monter du respect aux autres histoire de masquer une absence totale d'amour pour autrui. Je n'aime pas trop cette forme de courtoisie obligatoire dite civilisée. Je préfère être une Mouglie. Au moins mon amour à moi il est toujours véritable et honnête.

Vendredi 22 octobre 2010 San Cristobal de las Casas.
Je suis enfin arrivé à San Cris après une heure et demie en camionnette (le trajet me plait toujours autant car on y croise plein d'indigènes toujours beau et colorés de par leur vêtements et leur couleur de peau, même leur dents sont couvertes d'argent ou d'or) suivie d'une heure à pied à San Cristobal où je me suis perdue comme une bleue alors que je connais le chemin par cœur. Je resterai à San Cris jusqu'à dimanche je crois. Je devais aller au bureau de l'immigration mais j'ai oublié mon passeport comme une c***e que je suis. Je dois acheter deux trois merdouilles que je n'ai pas pu acheté la semaine dernière pour cause de ma condition physique et mentale. Je vais voir s'il est aussi possible d'appeler ma petite famille au téléphone.
J'ai pu prendre des photos et j'ai aussi quelques vidéos de Tzajala. Je ne les poste pas toutes ensemble car il n'est pas possible de mettre autant de photos qu'on souhaite pour chaque article.

17 octobre, 2010

Un bad trip violent mais intéressant

Je profite de toujours être sur San Cristobal et d'avoir internet pour vous raconter une aventure qui m'ait arrivée hier soir juste après avoir terminé mon dernier article. Je suis allé à une fête avec mes amis. J'ai fait la bêtise de prendre un petit morceau de spacecake (ne sachant pas au début que c'en était). Après une demi heure environs j'ai commencé à avoir la tête qui tournait et les émotions à vif. Je suis allé voir Sebastian pour dire que ça n'allait pas et m'a dirigé ver un canapé pour que je me pose. A peine rentrée dans le salon mes jambes et mon corps m'ont lâche, il a dû me porter jusqu'au canapé. C'est alors que j'ai commencé à avoir une respiration très forte et des spasmes musculaires. Je ne pouvais plus contrôler mon corps, il tremblait et bougeait à sa guise sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je me suis mise à pousser des hurlements dignes de films d'horreur, comme si j'allais me faire tuer ou bien que j'étais entrain de me faire torturer. A chaque instant j'étais consciente de ce qui se passait mais incapable de contrôler le corps et les émotions violentes qui me passait. Comme si une esprit avait pris possession de mon corps et exprimait ses émotions à travers.Je n'avais pas peur et je me sentais bien, juste prisonnière d'une corps et d’émotions qui n'étaient plus les miens. Je ne sais pas combien de temps tout ça a duré car ça me paraissait être des heures. Sebastian qui est resté avec moi tout de long m'a dit qu'il ne s'était passé que 15 minutes entre la première crise et les 3 autres qui ont suivi. J'ai fini par m'endormir. Maintenant je vais mieux, même si je sens que les contractions musculaires et les spasmes ont fatigués mon corps. Je me sens un peu vidée de mon énergie mais dès que je serai rentrée à Tzajala et que j'aurais passé une meilleur nuit de sommeil tout ira bien.
J'imagine que ce qui m'est arrivé est digne des expériences chamaniques. J'étais consciente de tout ce qui se passait et je sentais aussi des choses autour de moi que je ne sens pas d'habitude. Comme si le je ne sais quoi que j'ai pris m'avait donné un 6ème sens et que je pouvais percevoir d'autres énergies et une autre vision du monde.
Sebastian dit qu'il n'a jamais vu du spacecake faire ça. Il ne sait pas trop si j'ai fait une mauvaise réaction ou bien si je n'ai pas pris par accident autre chose. Moi je ne vois pas comment j'aurais pu être droguée à mon insu, j'ai toujours gardé ma nourriture et ma boisson avec moi. Enfin, je n'ai jamais été fan de toutes les choses qui peuvent ce prendre, là je pense qu'on ne m'y reprendra pas à deux fois.
Je reconnais avoir eu peur à un moment, car les spasmes et les cris venaient en séries, et je me disais que si ça ne s’arrêtait pas je finirais épuisée à cause des spasmes et des cris qui me contractais tous les muscles me brûlaient la gorge.
Sinon, pas de quoi s'affoler, maintenant je vais bien.

16 octobre, 2010

Amoureuse du Mexique et des Indigènes

Une bonne semaine est passé depuis mon arrivée à San Cristobal. Je suis partie à Tzajala où j'ai passé une semaine là-bas. Depuis aujourd'hui samedi, me voilà de retour à la civilisation avec tout plein de choses à vous raconter car à Tzajala, il n'y a ni internet, ni téléphone.
J'ai donc passé deux nuits à San Cristobal chez Nataté, j'ai visité la ville etc mais tout ça vous le savez déjà. Lundi dans la matinée je crois, je ne sais plus trop en fait, je suis allé à Tzajala. Un village dans la montagne en pleine forêt. Au début, j'étais plutôt réticente à l'idée de me retrouver dans la flore et la faune sauvage du Mexique avec des tarentules plus grosses que mes deux mains réunies. Au final je n'ai jamais rien vu qui soit plus gros que chez nous. Le trajet était même plutôt folklorique. Tous à l'arrière d'une camionnette ouverte sans ceinture avec des passagers qui venaient et descendaient limite en route. A certains moment il y a avait trop de passagers et nous étions obligés de laisser les places assises aux plus âgés et de s'accrocher debout à l'arrière de la camionnette. Je me croyais dans Indian Jones ou Tomb Rider ou encore dans en Terre Inconnue. La scène était digne d'un film d'aventures. Mais je vais vous faire un confidence, le paradis se trouve à Tzajala.
Avant j'avais peur d'y aller à cause des araignées. Quand je suis arrivé, j'ai eu une peur soudaine, je me suis dit qu'un jour je devrais repartir. Je suis arrivée dans un lieu à la une flore tropicale, avec un soleil radieux (je suis toute bronzée comme une indigène) une douce fraicheur des plantes gigantesques et une magnifique rivière à l'eau plus claire que la Cristalline. Des petites maisons toutes mignonnes éparpillées un peu partout. Des casitas de toutes les couleur. Certaines sont vides pour des visiteurs de passage et d'autres pleine d'amis et de famille. Vous connaissez le film La Plage avec Léonardo Di Caprio, c'est la même ambiance, la même idéologie. Le terrain appartient à Sylviane et Marzo, un couple franco-maya aux idées utopistes d'un monde meilleur dans le respect de chacun et de la nature. Tous nous appelons hermano ou hermana (frère ou sœur) car ne sommes-nous pas tous frères et sœurs en somme? Il n'y a pas de contrainte particulière là-bas, pas d'heure de travaille à effectuer. Chacun fait comme il le sent. Il y a toute sorte d'activités manuelles à faire: planter des fruits, des légumes, des plantes médicinales, repeindre les bâtiments, faire la cuisine, prendre des initiatives pour créer de nouvelles choses et ce ,toujours dans le respect de chacun et de la nature. J'ai proposé à Sylviane de lui apprendre la poterie et nous faire quelques revenus avec des pots. Mais je m'attarde à vous parler de tout ça alors que j'oublie les choses qui m'ont le plus touchée.
Notre arrivée à Tzajala n'aurait pas pu être plus marquante. Nous somme arrivé le jour du Temascal: un sauna traditionnel des indigènes. On commence d'abord par une danse traditionnelle faite par des indigènes Mayas qui étaient venus de Playa de Carmen près de Cacun. Un petit groupe de danseurs traditionnels venus eux même pour le Temascal jouant d'instruments traditionnels, avec des costumes à plumes très beaux, et des peintures corporelles sur tout le corps. Ils m'en ont même faite une belle sur le bras. Tout comme on en voit dans le film: faites vous une cession « Danse avec les loups » et « Little big man » ça vous donnera une idée. Dommage que tu ne m'aies pas donné cet enregistreur avant Philippe, car il y avait vraiment des choses intéressantes à entendre. Je n'ai pas voulu prendre de photos car ça me semblait déplacé. Et puis de toute façon j'avais oublié mon appareil à San Cristobal. Il y avait 5-6 danseurs: tous indigènes, tous magnifiques. Jamais je n'ai vu de gens aussi beau de ma vie. Un corps naturellement musclé sans avoir besoin de passer des heures en salle de gym. Un visage beau et une couleur de peau d'autant plus belle, avec des longs cheveux noirs. L'émerveillement n'aurait pas pu être plus grand lors que, en parlant avec eux et en leur posant mille questions sur le vie, leur culture..., j'ai découvert que l'un d'entre eux était en réalité le Prince légitime de la communauté Maya. Un certain Fido aux cheveux longs jusqu'au fesses. Du haut de son mètre quatre vingt, ces paroles devaient certainement être plus liquides de l'eau étant donné la facilité avec laquelle je les buvais, les yeux écarquillés, ébahis émerveillement. Il m'a parlé de sa culture, de ses croyances. Je lui ai dit que jamais je n'avais rencontré de Mayas avant, que je pensais qu'ils avaient tous été tués et que leur culture avait disparue. Je me suis sentie privilégiée et très honoré de pouvoir partager tant de choses avec lui. Il vient d'une famille traditionnelle Maya et parle un peu la langue des anciens: une encyclopédie cet homme! J'ai aussi parlé avec les autres danseurs. Tous sont gentils et souriants. Ils m'ont dit que je pouvais venir les voir à Playa de Carmen quand je voulais. Je pense que j'irai y faire un tour vers novembre, en apprendre un peu plus de ces gens au couleurs et au mœurs si différentes mais si belles. Nos amis indigènes sont resté 4 jours chez nous à Tzajala puis sont reparti. Leur départ m'a presque fait pleuré tellement j'avais l'impression qu'il me restait des choses à leur demander. Mais bon il y a facebook et peu importe ce qu'on en pense, pour moi c'est une merveille car ça nous permet de garder un vrai contact.
Sinon, les habitants permanents du terrain de Sylviane et Marzo à Tzajala sont principalement français. Certes ce n'est pas le meilleur moyen pour apprendre l'espagnol mais je trouve que je me débrouille déjà très bien. J'arrive à avoir des conversations avec un peu tout le monde, ça dépend des accents. J'ai encore du mal à utiliser certains temps du passé (même si j'y arrive bien mieux) et tout ce qui est subjonctif et phrases composées mais je me lance et comprend beaucoup de choses. Je n'ai plus peur d'aller vers les gens et leur faire la conversation en espagnol. Je pense que j'apprends beaucoup plus vite l'espagnol que je n'ai appris l'anglais. Enfin, du point de vue linguistique ça va plutôt bien.
Il y a quand même quelques mexicains de souche à Tzajala. Il y a Diego même s'il reste le plus dur à comprendre vu son accent bizarre. Sebastian donc je vous ai déjà parlé avec qui il est plus facile de communiquer puisque nous fleurtons un moment et en sommes à une relation un peu plus concrète au jour d'aujourd'hui. Je suis moi même la première surprise de cette situation à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Je tiens tout de même à dire chère maman, ne t'en fais pas, les maladies et l'amour c'est universel et l'humanité n'a pas dix mille moyen de se protéger: les mexicains ne sont pas dépourvus de technologie et avancées médicales. J'ai conscience du peu moyens qu'on les gens au Chiapas. Je sais qu'ici je n'ai pas le confort que j'ai en France alors: pas de bêtises!
Les moyens des gens, parlons-en d'ailleurs. C'est sur ce point que je continue d'être émue et choquée à chaque fois. Comme j'ai oublié mon appareil photo à Nataté cette semaine, je n'ai pas de photos de Tzajala encore. C'est aussi pour ça que je n'ai pas de photo de la abuelita de 80 ans (la grand-mère) et de sa petite fille de 9 ans qui travaillent toutes les deux à porter des gros sacs de leur poids pour avoir juste de quoi ne pas mourir de faim. Je les ai vu il a y deux jour, vendre un gros sac de composte naturel à Sylviane. J'aurais voulu les prendre en photo pour vous monter ce que je vois tous les jours: des vieillards et des enfants qui travaillent plus par jour qu'un adulte en France ou en Europe en une semaine. Elles marchaient pieds-nus toutes les deux avec des pieds tous sales. La grand-mère n'avait plus beaucoup de dents (comment fait-elle pour manger? Il n'y a pas de mixeur ou de produits électroménager à Tzajala) avec une longues natte blanche, un visage ridé mais toujours avec le sourire et un air gentil et bien veillant. Elle donne envie qu'on la prenne dans ses bras. La petite elle, est plus introvertie. Elle cache un sourire timide derrière ses mains sales et se planque en tirant la longue robe de sa grand mère. Est-ce qu'on peu s'habituer à la misère? Est-ce qu'on peut s'habituer à un travail pénible jusqu'à la mort? Est-ce qu'on peut même vivre avec cette idée, que jamais ça ne s'arrêtera? Sylviane dit que les indigènes sont très pauvres mais ils ont la richesse de l'âme. Le village de Tzajala aurait plus d'humanité que tout Paris? Pas étonnant! Quand on a rien il ne reste que l'amour. C'est même le mot d'ordre ici. L'amour! A chaque repas il y a la prière durant laquelle on remercie Terre-mère et le soleil de nous donner nourriture, eau, air mais surtout amour. « Sobre todo amor » c'est une des chansons de Sylviane. Marzo et Sylviane sont très religieux. Ils sont de religion Maya je crois. Vous connaissez le film Avatar? Et bien, ils sont d'une religion similaire aux N'avis. Souvent on fait des rassemblements autour d'un feu ou pendant le Temascal où chacun fait sa petite prière et remercie la vie, la nature, ses frères et ses sœurs. J'avoue que la première fois j'étais un peu intimidée: devoir parler espagnol devant tant de gens pour dire une prière, c'est pas trop ce que j'ai fait pendant ces 21 dernières années. Mais je m'habitue au rythme de la vie. Je sens que bien des choses changent. Je n'aime plus les même choses. Je vois le monde avec des yeux nouveaux, avec un regard un peu différent chaque jour.
Par exemple je n'ai jamais été aussi heureuse d'être française. Jamais été aussi heureuse d'avoir été à l'école, de savoir lire et de pouvoir vous écrire tout ça. Je suis contente de parler plusieurs langues. D'avoir la santé, un travail pas trop pénible. Je ne dis pas que notre système est le meilleur, loin de là. Car j'ai honte de mon pays, j'ai honte de mon gouvernement français, européen, mon gouvernement de riche qui a perdu toute humanité. J'ai honte qu'on ne fasse rien. Je n'ai pas honte d'être française car cela, je n'y peux rien. Et contrairement à ce que vous pouvez penser, mes ambitions militaires n'ont pas changé. Au contraire. Peut-être que pour beaucoup le monde militaire, tout ce qui se rattache au gouvernement est truffé de gens mauvais, dépourvus de sens commun, d'humanité et d'amour. Moi je n'ai pas l'impression de l'être. Je pense pouvoir dire que je sais à quoi ressemble la misère et la pauvreté même si elle n'est pas la plus extrême qui soit. Ici je n'ai d'autre choix que de faire face à la réalité du monde. Je ne peux pas changer de chaine et passer d'un documentaire sur la faim dans la monde sur arte, à des guignols qui se crêpent le chignon et passent en string sur tf1. Maintenant je peux dire que je sais, que j'ai vu et que je connais la misère au moins du Chiapas. Le monde militaire est peut-être un monde d'inconscients qui ne connaissent rien à la réalité du monde. Une bande d'aveugles qui exécutent sans penser et sans voir ni savoir. Mais dans le monde des aveugles, les borgnes ne sont-ils pas rois? Alors je suis reine, non, impératrice des emmerdeuses! Celle qui défendra toujours les plus affamés, les plus miséreux et les mal aimés. Ceux que le monde a oublié. Et j'accomplirai cette tâche par la voie militaire mais aussi par d'autres voies.
En parlant d'emmerdeuses, j'ai aussi réussi à faire comprendre à Marzo que les féministes ne le sont pas toutes. Étrange comment cet homme si pausé, intelligent et sensible aux autres peut avoir une telle pensée des féministes. Je lui ai prouvé par la force des choses qu'on peut être féministe , féminine et aimer les hommes. Au moins, je ne suis pas la seule à apprendre des autres, les autres apprennent de moi et ça fait plaisir.
Je pense vous avoir tout dit pour cette première semaine si ce n'est que je vais devoir aller au Guatemala d'ici la fin du mois d'octobre car j'ai écrit sur le document de l'immigration que je rentrerai au bercail le 4 novembre. Je vais donc me poser une petite semaine au Guatemala faire du tourisme intensif, m'acheter des choses belles mais inutiles pour revenir sur le territoire Mexicain et remplir le document en disant que je resterai 6 mois. Ainsi, dans 6 mois, je referai la même chose.
Sur ce je vous laisse chers amis et chère famille, laissant libre court à vos commentaires qui sont toujours un réel plaisir à lire. A chaque fois je me sens prise d'euphorie en vous lisant. Je suis heureuse que mes articles soit un plaisir à lire. Ils sont toujours écrit avec le cœur et plein de sincérité.
Pour m'envoyer courrier, lettres, carte postales ou colis, j'ai deux adresses:

Cooperative Cotzalsech
Centre Ha O Mek Ka
Tzajalà, Chiapas
Mexique

ou alors à Nataté:

Calle Diego de Mazariegos # 90
Barrio de la Marced
San Cristobal de las Casas, Chiapas
Mexique

J'ai lu quelque chose comme 15 fois mon article pour m'assurer qu'il y avait le moins de fautes possibles. J'imagine qu'il en reste. Soyez indulgents. J'ai tellement à dire que tout ne peut pas être écrit ici sur ce blog. Et les émotions sont telles que je me perds parfois dans mes récits.

09 octobre, 2010

Toujours un peu dépaysée mais heureuse





Des nouvelles du front. Je suis arrivé à San Cristobal de las Casas hier sur les coups de 14h. Le trajet a duré 18h à cause des tempêtes qu'il y a eu récemment au Mexique. Le voyage a été plutôt pénible puisque des heures et des heures dans la montagne sur des routes qui montent et qui descendent et qui montent et qui descendent et qui tournent et tournent et tournent encore et encore ça rend la Pepette malade, très malade. Fort heureusement je n'ai pas rendu mes tacos mais l'odeur nauséabonde des toilettes juste derrière moi m'ont fait pensé que ça allait se passé autrement... J'ai d'ailleurs été surprise de voir que les mexicains ne tirent jamais la chasse d'eau et ne jettent pas le papier dans les toilettes mais dans la poubelle. Ne me demandez pas je ne sais toujours pas pourquoi.

Enfin depuis mon arrivé, j'ai rencontré bien du monde. Du monde de gros hippy soixante-huitards au possible qui parle toute sorte de langue et vient de bien des pays. Une bonne ressemblance à AFS en tout cas. J'ai passé une nuit dans les locaux de Natate qui est un organisme qui s'occupe de toute sorte de missions de construction de maisons et de cultures bio façon maya développement durable et recyclage. J'ai vu une maison construite de bouteilles de vin et de de pot de cornichon. La maison est encore en construction mais j'ai vu des photos de maisons du même style finie et c'est super beau, super écolo et super économique avec des isolants naturels qui marchent du feu de dieu. Il y a vraiment de quoi faire avec ces méthodes: c'est une mine d'or pour l'esprit, le portefeuille et la planète. Le soir on a fait un diner avec tous les volontaires qui bossent dans toutes les associations du coin, là encore ça parlait en 4 à 5 langues différentes. Mais la langue principale reste l'espagnol. Je me suis refusée à parler en anglais. Je m'en sers uniquement pour demander du vocabulaire. L'ambiance est sympa et conviviale. Je me suis fait quelques copains mexicains et d'ailleurs. J'ai rencontré un Sebastian avec qui j'ai passé la journée et qui vit à Tzajala comme moi et qui ma fois n'est pas désagréable à regarder et très sympa et gentil avec moi malgré son petit centimètre de plus que moi. Chère mère et chers amis vous aviez raison, la taille ça compte pas toujours...

Demain on s'en va à Tzajala (parce que là je suis toujours à San Cristobal) avec un groupe de volontaires qui sont là pour visiter et filer un coup de main. En suite ils s'en iront pour reprendre leur mission de base mais moi et deux autres volontaires allons rester là-bas. J'ai entendu dire que je serai avec une française et un italien. J'ai rencontré la française à l'instant où je vous écris.

A part ça, la vie est très peu chère ici. On peu s'acheter des trucs de fou avec rien. Je vous raconte pas les cadeaux et souvenirs que je vais vous ramener. Ils font des bijoux et des tissus magnifiques! Mais la pauvreté est très présente et me met limite mal à l'aise. Aujourd'hui alors que je suis allé prendre le petite déjeuné avec Diego au autre volontaire dans un petit restau du coin, un petit garçon est venu me voir pour me demander de lui donner à manger. Super embarrassée j'ai regardé Diego les yeux écarquillés l'air de dire: qu'est-ce que je fais?! Ils ont coutume de simplement dire « Gracias » quand ils ne veulent pas parler à la personne qui les aborde dans la rue, alors qu'en France on se contente d'ignorer totalement le rom ou le sdf qui nous adresse la parole. Il y a beaucoup de mendiants, tous sont très foncé de peau et clairement indien. Il m'arrive de vouloir troqué ma peau de blanche pour la changer contre celle d'une indienne, comme ça je passerais plus inaperçue. C'est que je me sens tellement riche et privilégiée. J'en ai même un peu honte mais je ne sais pas pourquoi. Le Chiapas est connu pour être l'état du Mexique le plus pauvre. Je confirme!

Sinon j'ai rencontré beaucoup d'indiens. Des Mayas. Ils sont magnifiques! La peau brune avec des yeux bridés et des cheveux noirs noirs noirs et beaux! Ils ressemblent un peu aux roms de chez nous. Surtout les femmes qui portent de longues robes et jupes avec des longues nattes noires. Ils marchent pied nu souvent et les enfants ont un coté un peu craspèques mais ils sont tous mignons. Il n'y a pas beaucoup de respect pour les enfants. J'ai été très choqué de les voir travailler dès l'âge de 6 ou 7 ans. Ils vont à l'école puis avant de rentrer chez eux ils vont dans les grandes surfaces pour mettre les courses des gens dans des sacs en plastique. Certains ne vont pas à l'école m'a dit Diego. Beaucoup de personne ne savent pas lire et c'est normal. Mais il y a aussi un très fort mouvement zapatiste. J'ai même rencontré un de leur militant. Ils sont très respecté par les gens. Il y a un de leur campement pas loin du village ou je vais vivre. Un des volontaire qui est mexicain qui s'appelle Juan n'est pas un militant lui même mais il est pro zapatiste et adore le Che. Quand je lui ai dit que moi aussi je lis des bouquins sur les zapatistes et que j'approuve totalement leur démarche il m'a regardé avec des yeux amoureux, comme s'il avait vu un ange. Quoi tu connais les zapatistes?! Mais tu es blanche et française comment ça se fait? Du coup on est devenu super copains. Et tout ça en un jour quand même!

Dans le village où je vais vivre et travailler, le couple chez qui je vais être hébergée sont du genre militant eux aussi. Ils font de l'agriculture bio avec rien pour monter aux Mayas qui sont les plus pauvres et vivent dans les montagnes comment ils peuvent manger et vendre leur produits avec presque rien. Faut dire au marché on peut se faire une ratatouille de ouf pour toute une famille pendant 2 semaines pour même pas 20 ou 30 €. Non mais tu rends compte!?

J'espère juste que je ne vais pas prendre trop de poids là-bas. Parce que, comme je vous l'ai dit la vie n'est pas chère mais la cuisine est souvent frite ou alors accompagnée de fromage et de sauces grasse. Leur boissons sont bourrées de sucre. Il est quasi impossible de trouver des jus sans sucre ajouté. Dites-vous que même l'eau simple, nature ne se trouve pas partout. Il ont de l'eau avec des fruits avec toute sorte de parfum: mangue, orange, ananas, riz! oui je sais c'est bizarre. J'ai gouté ça aujourd'hui c'est bon mais bourré de sucre et de cannelle.

Les repas ne sont pas répartis de la même manière non plus. Ils mangent tard le matin mais mangent beaucoup et salé vers 10h- 11h. Puis ils déjeunent vers 14h et dinent tard et léger.

L'espagnol ça va comme ci comme ça. J'ai des périodes d'illumination où je comprend tout. Et d'autres ou je comprend rien. Mais je pense que ça change en fonction des personnes. Il y en a que je comprend presque parfaitement et d'autres, j'ai juste l'impression que c'est un mélange de portugais, d'anglais et d'allemand.

Voilà c'est à peu près tout ce qui me vient à l'esprit pour le moment. Mes aventures et mes impressions. J'imagine que j'aurai encore plus à dire la semaine prochaine. Je n'aurai pas internet je pense pendant toute cette semaine. Ça sera la première semaine de toute l'année dans ma nouvelle maison.


Ici quelques photos de Mexico: le centre ville se casse la gueule car il a été construit sur une ancienne cité Aztèque qui elle même s'est construite sur d'anciennes cité qui elles ont été construites sur un lagon ou des marécages je sais plus.
La fête des mort est bientôt et j'ai vu comme ça par hasard une croix qui portait mon nom espagnol dessus. Ça fait bizarre quand même! Et d'autres photos du diner avec les volontaires.

07 octobre, 2010

Hola come esta en la casa



Enfin je suis arrivée à Mexico. Après une bonne nuit de sommeil (enfin seulement 8h) un trajet horriblement long (10h pour aller de Madrid à Mexico et je vous parle pas de Paris Madrid) je prend le temps de vous faire un compte rendu complet de mes aventures qui commencent.
Le trajet en lui même s'est bien passé. Au premier vol (Paris Madrid) j'avais la très bonne compagnie d'un beau Javier ou Miguel assis sur l'autre rangée, qui rendait le voyage déjà beaucoup plus attrayant. Bon quand même j'avoue avoir eu un peu la larme à l'oeil quand j'ai quitté mon frère et ma mère à l'aéroport. Partir seule c'est plus difficile qu'en groupe. Une bande de joyeux copains n'aurait pas été de trop. J'ai attendu 3h30 à l’aéroport de Madrid. Dans le deuxième vol j'étais assise à côté de Guillermo, un médecin, chimiste qui travaille dans l'alimentaire et milite pour que chacun ait sa part de bio et de non OGM. Il a dit que notre rencontre était prévue puisque moi aussi je vais faire de la bouffe bio avec les indiens. Enfin on a passé un bon voyage à causer tous les deux de tout et de rien. Son espagnol étant certainement le pire accent que j'ai jamais entendu, on en est resté à l'anglais.
Une fois arrivée à Mexico, épuisée, le cerveau retourné en anglais/espagnol c'est au tour des douaniers de me faire un chaleureux accueil: ouvrez votre sac mademoiselle. Vous avez quoi là-dedans? Je pense qu'une loi devrait être appliquée: celle de ne pas prendre la tête les gens qui ont l'ont déjà dans le c** après une journée sans dormir et 12h de vol dans le gosier dans une langue étrangère. Parce qu'à ce moment là, j'avais beau avoir préparé dans ma tête les mots et les phrases utiles pour ce genre de situations, ce n'était pas de l'espagnol qui me venait, ni même de l'anglais ou du français mais plutôt l'espèce de dialecte que je parlais étant bébé. Demandez à ma mère elle saura vous faire une démo.
Une fois arrivée et après en être venue à bout des douaniers, j'ai cherché éperdument l'affiche avec mon nom et prénom dessus: rien à faire, personne n'était la pour moi j'ai pensé. En suite un gentil monsieur de l'aéroport avec une bonne tête d'indien m'a proposé de m'aider à porter mes bagages sur un truc à roulette. Trop chaleureux ai-je pensé, mieux que les douaniers en tout cas. Mais je n'avais pas prévu que c'était en guise de pourboire à la fin du service rendu. C'est une autre culture. Finalement j'ai trouvé le Gabriel qui devait venir me chercher. Du moins c'est lui qui m'a trouvé dans un anglais espagnoleux. Il m'a dit qu'il m'avait reconnu grâce à ma photo sur facebook et qu'il me trouvait très belle. On a connu pire comme accueil. Il m'a tout de suite enchaîné en anglais: bon pour l'espagnol on attend demain avant de s'y mettre? Mais quand même je tiens à dire qu'il a été adorable et super serviable: il m'a payé le taxi, m'a dirigé dans Mexico etc...parce que j'ai beau avoir fait mon bout de chemin dans le monde du voyage, je n'ai jamais été aussi dépaysée! Le plus bizarre vraiment c'est de voir que malgré mes efforts pour apprendre l'espagnol, la culture, m’intégrer... je suis incontestablement blanche et resterai étrangère aux yeux de tous. J'ai toujours considéré mes amis aux origines ethniques comme français peu importe leur couleur ou la forme de leur visage, mais en arrivant à Mexico j'ai eu l'impression d'être l'étrangère quoi qu'il arrive. Dans les autres pays que j'ai visité, les blancs ont toujours été en majorité: facile de passer inaperçu. Ce n'est peut-être pas surprenant mais je ne m'attendais pas à ressentir ça en partant.
Passons donc, je suis arrivée chez Mireya qui est super gentille et super sympa. Elle m'a aidé pour trouver le bus que je dois prendre pour aller à la gare de San Lazaro (oui ce sont les français qui ont faite le système de métro de Mexico). Puis pour prendre un car pour aller de Mexico jusqu'à San Cristobal. J'en ai pour 18h de car. Après les 12h d'avion c'est trop chouette! Je pense que je partirai donc en début de soirée pour arrivée dans la matinée. J'ai pris un bus pas trop pourri que je puisse dormir un peu et aller au chiottes de temps en temps sans avoir de la musique à fond les manettes au quel cas je pense que je serais atteinte d'une forme de schizophrénie.
Pour ce qui est du traitement contre le palud, Mireya m'a dit que c'était vraiment un psychotage de blancs. Il y a peu de risques que je l'attrape mais il y a de fortes chances pour le médicament lui même me rende très malade. Je demanderai sur place s'ils pensent nécessaire que je me défonce à coup de Nivaquine.
Je crois que c'est tout pour le moment. Je vous tiens informé dès que possible.