01 juillet, 2012

Derrière les rideaux


Ça y est le grand départ est programmé pour le dimanche 30 septembre 2012. J'ai acheté mon billet hier dans la nuit après de multiples problèmes de carte bleue, de payement et de réservation sur des sites internet inefficaces ou trop complexes pour moi. Une fois la réservation confirmée par mail j'ai senti comme un nœud dans la gorge et un poids dans le thorax. J'ai lutté pour ne pas trop laisser s’échapper de larmes. Cette si folle aventure a commencé le 6 octobre 2010. Deux années entières. Enfin, presque. Mais à 6 jours près, on va pas chipoter. La voilà bientôt terminée officiellement et rien ni personne ne m'arrêtera car je n'ai pas prix d'assurance annulation.

Je suis partie en furie ce soir à 11h passé sous la pluie battante du climat tropical de Playa m'acheter du chocolat (suffisent à une lente et douloureuse agonie pour un diabétique). Heureuse comme une bipolaire en phase d'euphorie, la banane au lèvres et trempée jusqu'à la moelle je me suis promis au moins de commencer la rédaction de cet article ce soir. Et comme aucun de mes articles n'a été rédigé sans chocolats et sucreries à côté (un peu comme pendant les épreuves du bac) je ne peux pas faire entorse à cette si délicieuse tradition. J'ai déjà terminés tous les Rafaello noix de coco pour ces deux paragraphes. Je crois que le Mexique m'a rendu accroc. Mais bon j'ai de quoi tenir : Fererro Rocher, Kinder Bueno, un Kitkat et une sorte de Bounty qui s'appelle Almond Joy. Bonjour la cellulite! Mais je m'en fous, j'ai 23 ans, je me sens belle, jeune et en plus je suis trilingue (oui je sais ça n'a rien à voir) alors ce soir c'est orgie de chocolat.

Bon, je suis allé chercher mon petit livret dans lequel je note tout ce que j'ai pu vous raconter jusque-là : un peu comme les Pensées de Pascal mais en moins chiant. Bizarrement toutes mes pensées dans ce carnet sont automatiquement notées et répertoriées dès leur rédaction en ordre selon les thèmes à aborder, leur importance dans l'article et bien sur toujours suivies d'exemples tirés de ma vie et de mes expériences sur le terrain mexicain. On reconnaît là la patte de l'éducation nationale française enseignée à tous les lycéens en filière L. Mais bon parlons du plus important et ne dérivons pas sur des sujets tels que dois-je éteindre le ventilateur du plafond pour pouvoir manger les miettes de noix de coco des Rafaello laissées sur ma table sans qu'elles soient éparpillées dans tout l’appartement ou ne pas me laisser mourir de chaud en écrivant cet article mais en faisant une croix sur ces si délicieux petits morceaux tombés du paquet ?
Allez oublions les Rafaello et prenons un KitKat!

Le premier sujet à aborder est celui des élections (présidentielles) oui parce que les législatives tout le monde s'en fout, même moi je suis pas trop sure de savoir à quoi elles servent. Mais bon je vote quand même parce que malgré mes grossièretés et mes fautes d'orthographe j'ai été bien éduquée. Le résultat en lui-même de qui a gagné n'est pas le point que je souhaiterais traiter. Lorsque ma mère qui a procuration m'a demandé pour qui j'aimerai voter j'ai réfléchi un instant à mon vote de cœur (le candidat qui me plaît le plus) et à mon vote stratégique (celui que je veux surtout ne pas voir au pouvoir) j'ai été saisi d'un doute et d'une angoisse puis d'une stratégie nouvelle. Et si elle arrive au second tour cette petite Marine je fais quoi ? Certes elle n'y est pas parvenue mais arrivée 4ème j'appelle pas ça une victoire non plus. La candidate en elle-même ne m'est pas dépourvu de sympathie, ce sont ses électeurs qui m'ont marqué. J'ai du mal à croire que des gens de ma culture et de mon pays puissent avoir de telles idées et une telle ambition. Après deux ans dans ce pays suis-je donc si loin de mes compatriotes que je ne les reconnais plus ? Mon amour pour le Mexique, mon désir et ma volonté de m'intégrer à sa culture et à ses gens serait-il parti si loin que je ne suis plus aussi digne de posséder un passeport français ?

J'ai eu au cours de ces derniers 5 mois la preuve que la réponse est non. Enfin presque. Mon travail au quotidien pour faire court est de vendre des maillots de bain pour femmes plutôt coûteux. Je reçois tous les jours des clients de tous les pays : États-Unis, Canada, Amérique du Sud, Europe, Israël, Russie, Japon, Australie et j'en passe. Mon approche au client est très importante dû au fait que ma vente en dépend principalement et vu que je suis payée à la commission, mon estomac en dépend également. La première chose que je tente de savoir est de quel pays vient chaque client car l'approche est très différente pour chaque nationalité. Les américains par exemple sont faciles à repérer : coups de soleil façon elle vient de repeindre sa maison en rose bonbon et me dit à peine bonjour lorsque je la salue d'un sympathique et souriant « Hola ! ». Bref, à chaque nationalité son lot de stéréotypes et clichés. Les français sont pour moi les plus difficiles à reconnaître : souvent très ressemblants aux italiens et au portugais. Mais il en existe une catégorie que je reconnais automatiquement non pas par des clichés et ou par mes analyses de marques de vêtements, de style vestimentaire ou de silhouette corporelle. Non, il y en a certains qui je reconnais par ce sentiment qu'on a à reconnaître un des siens dans une tribu d'inconnus. Je ne saurais expliquer ce sentiment, cette sensation dans ma tête qui ne me dit non pas :  « celui-là il est français » mais « celui-là il est de chez moi ». Et là j'y trouve une joie de fraternité et de patriotisme. Comme si de je ne sais quelle façon j'étais liée à eux alors que je ne les connais même pas. Ces gens-là, ce sont les noirs et les arabes de France. Du moins du 93 et du 91 et des alentours de Paris. Bon sang je les reconnais comme s’ils étaient mes frères ces banlieusards de Paris. Ils entrent dans la boutique et sans même avoir besoin de dire un mot je leur dis fièrement : « vous êtes français vous ! ».
Alors non, je ne pense pas avoir perdu ma connexion à mon pays natal et à ses habitants. J'ai beau prendre soin de travailler à mon intégration au Mexique, je ne peux pas nier ce lien si fort avec la France et avec mes compatriotes. Un peu comme dans une chanson de Diam's « Ma France à moi » (et là, beaucoup d'entre vous penseront « oh la hooooonte elle écoute Diam's!) je ressens ce sentiment en générale, je l'ai ressenti pendant les élections et le ressens à chaque visite d'un de mes compatriotes du 9-3.
Qui l'aurait cru ? Je reconnais mon peuple dans les yeux et le visage de descendants maliens, sénégalais, ivoiriens, marocains, algériens et tunisiens et j'en suis fière. Je suis fière de cette ironie du sort, cette leçon de morale et de vie à tous ceux qui n'acceptent pas la différence.

La différence.
Je continue cet article une semaine plus tard. La pluie s'est arrêtée pour faire place au soleil et à une chaleur presque insoutenable et je ne peux pas me jeter dans la mer pour soulager cette étouffement constant. Je me suis tatouée pour la 6ème fois. Je me suis tatouée la différence. Un peu au dessus du sein presque sur l'épaule en dessous de la clavicule gauche, pour le symbolisme de l'endroit, comme un badge sur le cœur et pour que tout le monde puisse le voir. J'avais déjà fait fort avec le monde sur le haut du dos, me voilà désormais marqué du signe du handicap sur le devant du corps. Pour protester, pour faire penser et puis pour déranger un peu aussi. Cette nouvelle marque ne passe pas inaperçu et suscite de vives réactions des passants. Mais pourquoi donc se faire tatouer un petit bonhomme en chaise roulante ? C'est par compassion ? Empathie ? C'est parce que la vie des ces personnes-là te touchent ? me demande certains dans la rue. C'est pour faire penser je leur réponds.
Malgré l'amour fraternel que je porte à mon autiste de frère, il n'est pas la grande raison à cette marque indélébile même si connaître le handicap et l'avoir vécu tous les jours en est sûrement pour quelque chose. Là ou notre constitution clame que tous les êtres humains naissent libre et égaux en droits, cette même société imposent ses codes si complexes et inhumains qui rendent la différence et l'égalité entre chaque citoyen aussi vaste et diverse que les thèmes intellectuels abordés dans Secret Story.




La différence est belle et grande. J'en connais un rayon je la vois tous les jours derrière les rideaux au travail. Toutes ces femmes jeunes et vielles, minces et rondes, grandes et petites, pudiques ou qui aiment montrer leur corps me l'on enseigné. Pour elles aussi j'ai voulu marqué la différence d'un coup d'aiguille. C'est lors que je vois ces femmes s'accabler sur leur rondeurs, leur cellulite, le manque de seins ou leur prépondérance de poitrines, leur inexistence de fesses ou leur grand complexe de ce corps callipyge si propice à donner la vie que je me glisse poliment dans la cabine, derrière les rideau et leur dis avec les mots qu'elles ont besoin d'entendre : madame vous êtes belle. A votre âge j'aimerais avoir le corps que vous avez. De la cellulite ? Et alors ? Moi aussi j'en ai et je n'ai que 23 ans, je fais du sport et mange sainement. Vous n'en auriez pas madame, ça ne serait pas normal. Aux plus jeunes je les rassure en leur disant que chaque femme est différente en mettant en avant leurs atouts de beauté. Je leur dis qu'elles ne voient pas les craintes et le manque d'assurance de ces autres femmes qui pourtant paraissent de solides guerrières amazones, elles aussi sont tout aussi faibles et fragiles face au miroir une fois déshabillés et en sous vêtement. L'épreuve du maillot de bain est la crainte de toute femme. Le rêve d'une femme n'est pas de trouver l'homme de sa vie c'est de pouvoir manger tant qu'elle veut sans grossir.
Pour elles aussi je me suis tatouée. Parce quand on est trop grosse ou trop maigre, trop grande ou trop petite on peut parfois être aussi handicapée dans la vie qu'un petit bonhomme en chaise roulante. Comme s'il fallait qu'on naisse tous pareils, comme des machines. Mais il n'existe rien de tel que des hommes machines. Tous les hommes et les femmes sont fait différemment à l'inverse des machines. Ils ne sont pas tous pareils, tous parfaits, ils sont différents. Un ADN différent, des couleurs différentes, des corps différents. L'handicapé ou le fou ne fait pas exception. Tel un phare ils nous montrent le chemin. Il s'agit de respect, il s'agit de tolérance, il s'agit de nous étant différents. Et c'est ce qui fait que notre race, la race humaine, soit si spéciale. Ce qui semblaient être un erreur de la nature est ce qui nous rend si spéciaux.

Après avoir vu le handicap de mon frère, le handicap de mes amis jugés trop noirs trop arabes ou trop musulmans, des femmes jugées trop grosses, trop vielles ou trop putes, j'en ai vu l'impact sur leur personne, leur estime a travers les pays. Leurs différences et leurs hontes m'ont touché et m'ont appris à m'aimer moi-même telle que je suis et j'aimerais leur rendre la pareille. Cet article est peut-être le dernier de ce blog et de cette histoire. J'étais partie penser ce à quoi ma vie rimait et à quoi allait ressembler mon destin. Je m'étais donné un an pour cela, en voilà déjà deux. J'en suis arrivé à un stade ou comme je le disais je souhaiterais rendre la pareille à tous ceux qui à travers leur différence et leur honte m'ont appris. J'ai pensé retourner à l'université étudier l'ethnopsychologie un étrange mélange de psychologie et d’ethnologie car je pense avoir le background, l'envie et l’expérience pour le faire. Cette dernière idée reste dans le projet, j'ai toujours tenu un fort mépris et une haine sans nom pour le système académique (français en général) il ne serait pas surprenant que de moi que je faillisse dans cette dernière entreprise si réellement je pousse cette dernière à sa réalisation. Mais comme m'a dit un ami (psychologue d'ailleurs) je semble être de ces « self made persons. ».

Je vous dis à dieu sur ces derniers mots. On se retrouvera en octobre en face à face. Mes aventures continueront je vous le promets dans un autre pays et dans une autre langue, si Dieu le veut comme on dit si bien chez nous, en France.





17 février, 2012

Le Kinder Bueno


Je ne sais pas pour vous mais moi la nuit, sur les coups de 2h du matin prise d'une insomnie et d'un coup de déprime, je pense souvent à des choses comme la vie ou le destin, ou encore à des Kinders Bueno avec un verre de lait frais. Là, je me suis sentie trop flemmarde pour aller m'acheter les Kinders alors j'ai attrapé mon PC et réinstallé Word (parce que mon disque dur a cramé et que j'ai du le reformater) ce qui m'a prix assez de temps pour me refaire une manucure avec ma super lime à ongles 7 facettes qui lime les bords et fait briller la surface. 38 pesos mexicain soit 2,26 euros chez Wallmart tu parles d'une occase. Obligé je l’achète !

Assise dans mon lit avec mes ongles supers bien limés et supers brillants je n'ai pas d'autre option que d'écrire de nouveau si je ne veux pas finir la nuit comme je l'ai commencé : en larmes façon grosse production hollywoodienne où l'actrice principale aux courbes anorexiques pleure sur son oreiller un destin trop fatal ou trop tragique. Une vrai scène bien dramatique comme on les aime. La vérité c'est que je ne me fais pas vraiment de souci pour ce chagrin passager. J'en ai essoré des larmes bien plus mouillées de chagrins plus douloureux. Celui-ci est un petit chagrin, sans véritable douleur de cœur brisé. C'est un petit qui me dit que la vie bouge au même rythme que celui de la Terre. Je crois qu'il est temps pour moi de m'en aller.

Là, à coup sûr c'est ma mère qui va sauter au plafond. Après deux années au Mexique (je n'étais sensé qu'en passé une) je reviens au bercaille. Mais voilà après deux ans c'est parfois difficile de dire à dieu. Je me rend compte que je commence à avoir un panel d'ami très varié. J'ai pu constaté par facebook tout puissant que la plupart de mes amis comptaient dans leur réseau facebookien des connaissances nettement plus proches géographiquement et dont la grande partie se connaissent les uns les autres. Dans mon cas j'ai pu identifié sur ma toile d'amitiés facebook que se dessinent de petits réseaux dans nombreux pays et ce sur plusieurs continents. Autrement dit je ne suis pas une fille extrêmement populaire mais mes amitiés s’étendent de plus en plus sur le globe. C'est le cher prix à payé des voyageurs. Ça et le budget billet d'avion aussi. Je me sens un peu minée de ne pas être là pour ces rencontres entre meilleurs amis. De ne pas faire partie de tous ces groupes de bons potes. De ne pas avoir ma solide bande de copains. Il semblerait qu'à partir sans arrêt, les bonnes rencontres que je croisent n'atteignent jamais le nombre d'années suffisant pour devenir de réelles amitiés à par quelques exceptions. Je suis donc destinée à n'avoir qu'une poignée d'ami dans chaque pays.

Cependant, jamais je ne regretterai ces expériences. Mon dernière article s'intitulait « J'ai comme une envie de danser ». Certes je n'ai rien posté depuis (honte à moi) cela dit je ne pouvais pas mieux intituler un article. Pendant ces 7 derniers mois durant lesquels je n'ai pas écrit la moindre ligne je me suis contenté de remplacer un art par un autre, c'est à dire l'écriture par la danse. 7 mois maintenant que je m'exerce à la Samba et aux dernières nouvelles, à la danse Africaine. Et sachez, que je n'ai pas la moindre envie de m’arrêter là. Il aurai été impossible que je ressente de pareilles envies en France ! Le latino est certes un as pour ce qui est de rompre les cœurs. Mais on peu lui accorder qu'il sait comment se déhancher de la façon la plus envoûtante qui soit sans jamais se briser un os. Il a su retirer toute honte que j'avais à remuer mes hanches et d'autres parties de mon corps de façon que je n'aurait jamais osé imaginer. Si je compte peu d'amis par rapport à d'autres, mes connaissances se font de plus en plus importantes et mes expériences de plus en plus enrichissantes en atteignant des sommets que je n'auraient pas soupçonné.

C'est en partant d'abord aux États-Unis à l'âge de 16 ans que j'ai pu commencé mon « pèlerinage ». J'ai été à la suite de cette grande première élevée au rang de « fille à peu près normale » histoire de commencer une vie qui en vaille un peu plus la peine. Puis le Mexique où j'ai été touché par la soif de la connaissance en particulier de la danse. A voir ce que me réserve le reste. Je sais avant tout que j'y apprendrais bien plus que ce que j'imagine. Les États-Unis m'ont donné la parole, le Mexique m'a donné un corps. A suivre...

« Celui qui est habitué à voyager sait qu'il est toujours nécessaire de partir un jour. » * Peut-être qu'il est enfin temps pour moi de partir. Partir pour mieux repartir.


*Citation de Paulo Coelho, écrivain brésilien.

04 juillet, 2011

J'ai comme une envie de danser

Une, deux, trois, quatre, cinq gauche. Une, deux, trois, quatre, cinq droite. Une, deux, trois, quatre, cinq en avant. Une, deux, trois, quatre, cinq en arrière. Les épaules qui commencent à durcir et à faire mal à force de s'exercer en culotte et brassière dans ma chambre avec un miroir installé sur une chaise bloqué entre le dossier de la chaise et un dictionnaire français-espagnol, un manuel de grammaire espagnol et un roman Mange Prie Aime. Ainsi je peux m’observer avec précision et corriger mes erreurs. Je m’entraîne avec mes bolasses de fortunes : un legging à 15 pesos auquel j'ai coupé la culotte y ai mis deux balles de tennis et fait deux nœuds aux extrémités pour ensuite les faire virevolter dans tous les sens. Au final, le but est d'avoir un résultat esthétique et gracieux. Pour le moment j'ai à mon compte une bonne centaine de coups de balles de tennis sur les cuisses, les mollets, les épaules et quelque uns à la tête mais rien de grave je vous rassure. Entre deux entraînements je prend le temps de faire une petite pause et de vous raconter ma vie puisqu'il semblerait pour l'instant du moins que j'ai plus de facilité à écrire qu'à faire virevolter mes balles de tennis déguisées en longues chaussettes. Je m’entraîne également au cerceau. J'avais déjà connu la bête étant petite fille il a donc été facile pour moi de la réapprivoiser. Je peux maintenant le garder en équilibre de façon gracieuse et élégante en le faisant tourner sur les genoux, les cuisses, la taille, le coup et commence depuis aujourd'hui seulement sur les épaules en jonglant avec mes bras : un, deux, trois, quatre, cinq épaule droite...un, deux, trois, quatre, cinq épaule gauche.

Je me suis trouvé ce nouveau hobby par mes nouveaux amis, ceux du spectacle de feu. Je suis devenue leur première fan. Tous les soirs ou presque je suis au Blue Parrot : une boîte branchée de Playa où ils font deux performances par soir. J'avoue avoir commencé à être fan par le biais de ce fameux Franco. Puis de par la force des choses à être avec le groupe d'artistes sans arrêt j'ai lentement développé un désir d'apprendre à faire la même chose. Mais le Don Raul y joue quelque chose aussi. Le vieux gérant du groupe m'a pris sous son aile tel un mentor déterminé à m'enseigner leur art. Il a su me convaincre. Il me veut dans son groupe parait-il. Lors que je lu ai dit que finalement tout compte fait je voulais bien apprendre, il m'a dit de m'acheter des balles de tennis, des longues chaussettes. Il m'a donné Ricardo comme professeur de bolasses, Michelle au cerceau et Franco au bâton. Ce dernier a décliné l'offre par une grimasse qui pouvait aussi bien dire j'ai pas le temps en ce moment tout comme s'il te plaît ne me la colle pas dans les pattes celle-là. En suite il m'a dit quand tu sauras bien en faire tu feras le spectacle et tu iras dans ton hôtel El Cid non pas comme concierge ou animatrice mais comme danseuse, tu feras parti du spectacle. J'avoue qu'il m'a un peu mis l'eau à la bouche. Mais je sais que ce n'est pas pour demain. Il faut que je m’entraîne pour être parfaite. J'ai du pain sur la planche mais ça ne me fait pas peur. Au contraire c'est comme un défi qu'on m'aurait lancé et j'aime ça.

Parlons boulot puisque de ce côté j'ai des nouvelles ma fois plutôt troublantes. Il y a une bonne semaine voire deux semaines est venue ma chef pour me dire que j'aurais 2 ou 3 jours de congé parce que l'immigration a envoyé des représentants pour voir si tout était en règle. Bien entendu mon FM3 est en court de route mais pour éviter les soucis ils ont préférés me donné quelques jours de repos. De ce fait je suis je suis rentrée chez moi toute contente de ces vacances improvisées mais c'était sans savoir qu'ils m'annonceraient deux jours plus tard qu'il me faudrait attendre jusqu'à l’obtention de mon FM3 pour retourner travailler ce qui peut varié de deux semaines à deux mois selon moi. Par la suite lorsque j'ai demandé s'ils allaient me payer entre temps ma chef m'a répondu comme si ça coulait de source évidemment que non puisque tu ne travailles pas. Et mon loyer c'est l'hôtel qui s'en charge ? Sinon pour le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner on fait comment ? je fais trois fois l'aller retour par jour ou vous livrez à domicile ? Voilà donc ma situation précaire qui devrait se débloquer d'ici peu grâce à un virement bancaire franco mexicain. Je me réjoui que le peso soit approximativement 15 fois plus bas que l'euro. Ainsi avec 500€ je peux tenir un bon mois si ce n'est deux en mangeant peu et en ne faisant aucune folie.

Ce qui m'a le plus angoissé dans l'histoire n'était pas de me retrouver à la rue et sans nourriture car après tout j'ai de bons amis ici à Playa et leur générosité mexicaine ne leur autoriserait jamais à laisser un ami dans le besoin. Seulement je ne voulais pas laisser mes colocataires dans le soucis et l'incapacité de payer la somme totale du loyer. Cependant je me sens de plus en plus tentée de le faire car ils ne sont pas bien méchants mais un peu trop carrés et exigeants sur des détails qui ne valent pas la peine. Ils m'ont plusieurs fois reproché mon manque d'attention lorsqu'il s'agit de faire la vaisselle ce que je ne comprends pas puisque dès le premier commentaire j'ai depuis toujours pris beaucoup de soin à ce que tout soit toujours impeccable mais bon passons. Ils m'ont également reproché de laisser la porte de ma salle de bain ouverte et vous comprenez que comme ça sent mauvais c'est pas agréable. Ils m'ont reproché de laissé mon ordinateur portable sur la table à manger de 6 personnes et que quand on est deux personnes à manger c'est impossible il n'y a pas la place. Aussi parce qu'ils ne veulent pas salir ou renverser de l'eau sur mon pc ce qui est de bonne intention ma fois mais de là à dire qu'il n'a pas à prendre soin de mes affaires alors que moi je suis obligée de me trouver un petit carré de place sur la table à manger étant donné qu'ils la squattent en permanence avec leur affaires. Mais je pense que le meilleur c'est lorsqu'ils m'ont dit qu'il fallait que je les prévienne si je devais inviter un ami dans l'appartement à manger ou à voir un film. Là j'avoue que je n'ai pas compris d'où ils voulaient en venir. Enfin il me reste quatre mois à tenir puisqu'en octobre le contrat se termine et eux s'en vont vivre dans une maison. J'étais un peu angoissée à l'idée de devoir chercher de nouveau un appartement et des colocataires mais je pense que je vais prendre un appartement seule et tenter l’expérience de ma vie, moi qui déteste être seule, c'est à dire vivre sans personne et n'avoir personne avec qui dormir lorsque j'ai vu une film d'horreur. Mais voyons le côté positif des choses, au moins je pourrai inviter qui que ce soit sans devoir faire de rapport à qui conque. Et puis ça me manque de me balader en sous-vêtements dans la maison (surtout par cette chaleur), de pouvoir sortir ou entrer dans la salle de bain nue, de faire pipi la porte ouverte et d'écouter la musique que je veux à l'heure que je veux et dans n'importe quelle pièce de la maison.
Je n'ai pas eu vraiment le choix de toute façon. Je n'ai d'abord plus envie de vivre avec des inconnus qui ne sont pas mes amis et puis j'ai déjà demandé à tous mes contacts sur Playa s'ils cherchaient un colocataire ils m'ont tous répondu que non. Bien que j'ai été un peu réticente au début à l'idée de vivre seule, je suis maintenant impatiente de voir ce que ça va donner.

Quelle horreur ce complexe de la feuille blanche. Je lis chaque jour cet article, tente de le corriger, de le modifier mais reste insatisfaite malgré les efforts. Je pense que mon manque d'activité dû au fait que je ne travaille toujours pas, ça va devoir faire trois semaines que j'attends encore mes papiers y joue quelque chose. J'ai certes le temps de m’entraîner tous les jours avec mes bolasses et mon houla mais je me sens vide d'inspiration. Cela est peut-être aussi dû aux averses que nous avons eu ces deniers temps. Du coup, je reste cloîtrée dans ma chambre dont j'ai totalement changé la disposition des meubles pour gagner un maximum d'espace. Ma chambre s'est transformée en salle de danse. Je ne suis pas beaucoup sortie et suis restée loin de la plage, mon lieu d'inspiration et suis à court de belle phrases, celles que vous aimez tant. Pourtant ce ne sont pas les thèmes que je souhaite aborder qui manquent. Seulement les mots ne me viennent pas. Je reste plantée devant mon écran. Me lis et me relis, tente d'écrire de nouvelles lignes mais rien de bien ne sort des cliquetis de mes doigts qui tapent sur mon clavier, alors j'efface tout puis et recommence.

Depuis ces trois semaines sans travail je dois avouer que je ne peux pas me plaindre de mon amélioration en bolasse et houla. J'ai acquis une souplesse dans les bras et le dos. Je suis plus fluide dans mes mouvements que ce soit avec le houla ou bien mes bolasses. Je suis encore loin de la perfection certes mais je suis surprise de voir combien j'ai appris en si peu de temps. Je pensais acquérir ce niveau en pratiquant deux mois au moins mais il semblerait que j'apprenne vite et je m'en réjouis ! Il me manque encore le bâton et les éventails pour avoir à mon compte quatre instruments pour faire du feu. Je n'aurais pas pensé développer un tel goût et une telle envie d'apprendre que je me surprends à vouloir apprendre à danser et à connaître les autres arts de la scène. Je pense que cette découverte vient de ma nouvelle activité mais je soupçonne également l'effet Mexique de ce nouveau désir. Loin des conventions françaises et de l'héritage culturelle d'une honte nationale du corps, je vois petit à petit mon corps comme un instrument capable de provoquer émotions en tout genre. Je lui découvre un nouveau pouvoir dont je n'avais pas conscience auparavant. J'ai comme une envie de danser. C'est grave docteur ?
Il me répondrait sûrement que c'est un désir refoulé d'une envie d'être désirée puisque je suis si loin de ma mère et de son amour et tente donc d'attirer l'attention sur moi en me faisant plus désirable que jamais. J'opterai plutôt pour l'envie de provoquer chez les spectateurs un sentiment, une émotion. Je me suis rendu compte en allant au Blue Parrot tous les soirs pour voir le spectacle deux fois par soir que chacune des danseuses dégageaient un énergie. Elles ont chacune leur style et leur émotion propre à elle. Moi aussi j'en veux une. Pas pour faire la belle et me pavaner à moitié nue en jouant avec du feu mais pour offrir quelque chose au publique.

A part mon envie de danser, j'ai fait le point sur mes activités futurs. Sur ce que je souhaite faire dans les années à venir. Je vais rester à Playa un temps, apprendre à danser avec du feu puis rentrer en France. Je veux en suite partir au Maghreb. Je sais que ça semble fou mais j'en ai envie. Je veux apprendre l'arabe, je veux apprendre la culture musulmane même si ça va faire mal des fois. Je ne peux me sortir cette idée de la tête. Elle devient d'ailleurs un peu plus forte chaque fois que je lis sur internet ces nouvelles consternantes d'un gouvernement qui me semble persécuter de plus en plus ceux dont je veux apprendre la culture. Je veux comprendre de quoi traite ce malaise. Peut-être est-ce dû au fait que ma maison me manque mais je me sens attirée chaque jour un peu plus par la culture musulmane, maghrébine et africaine. Mais ne vous consternez pas tout de suite. Vous ne savez pas ce qui suit. Par la suite j'ai l'intention de retourner en France, apprendre le Krav Maga comme je l'avais mentionné dans un précédent article et travailler, peu importe le poste pourvu qu'il me fasse gagner suffisamment pour pouvoir économiser et partir faire le tour du monde. Faire ma propre expérience de ce qu'il est. Je ne sais pas encore si j'irai seule ou accompagnée doù ma nécessité d'apprendre un art du combat : une femme qui voyage seule dans le monde à de forte chance de rencontrer du mauvaise monde ; bien que mon idée soit d'en rencontrer du beau. Je ne serai pas totalement seule cependant. J'ai dans l'idée d'y être suivie par ma plume ou peut-être une caméra. Je vous dévoile ici mes projets comme d'autres dévoilent leurs plus grands secrets : en déshabillant petit à petit leur cœur espérant que vous leur rirez pas au nez, pourvu que vous leur serez tolérants. J'en connais qui ne les apprécieront pas, mais je préfère me lancer dans une aventure mille fois plus folle que celle dans laquelle je suis déjà bien encrée et être heureuse que de me retrouver assise à un bureau avec un salaire suffisamment correct pour payer mon loyer, mes factures et un japonais de temps en temps.

A ceux qui ne comprendraient pas mes démarches et mes envies, laissez-moi vous expliquer ici que c'est avec beaucoup de regret que j'ai découvert que jamais je ne serai une bonne élève. Que jamais je n'aurais de diplômes universitaires, que jamais je ne vivrai heureuse dans un métro boulot dodo. Je souffre d'une incapacité à étudier et de m'en tenir à ce que je dois faire. Je veux apprendre et voir le monde parce que je n'ai pas d'autres choix. Je sais que j'ai 22 ans et la force de mes jeunes années. Je sais que ça ne sera pas toujours comme ça et je m'en inquiète. Je sais que je ne pourrai pas continuer à parcourir le monde avec insouciance (qui dit d'ailleurs que je le fais avec insouciance?) mais j'ai besoin de faire ça maintenant, durant mes année de force et de rêves. Je les imprimerai dans un carnet de voyage, les enregistrerai dans la mémoire d'un ordinateur pour les poster sur un autre blog égal à celui-ci ou les capturerai en image sur une camera. Je finirai par offrir ces voyages à d'autres. J'ai un projet dont les premières marches sont claires et précises mais devinent plus floues dans le futur plus lointain. Je les vois cependant qui suivent la ligne des premières. Je dois voyager pour savoir ce que je dois faire ensuite. Pardonnez mon incapacité à en dire plus et à vous rassurer quand à mon futur. Je n'ai pas d'autres explications. C'est comme ça et puis voilà.

12 juin, 2011

Le paradoxe des soeurs siamoises

Quelques jours à peine après avoir publié mon dernier article me voilà déjà entrain d'en écrire un nouveau. Bon sang que c'est bon d'avoir du temps libre et de revoir ses amis. J'en avais oublié à quel point c'était magique. Depuis plusieurs jours je rêvasse à la fenêtre du van qui me transporte de Playa à Puerto sur les divers sujets que je souhaite aborder dans chacun de mes articles tout en me disant que cela ne fait même pas une semaine depuis mes derniers écrits...il me reste encore du temps. Alors je me rappelle les mois précédents durant lesquels j'écrivais tous les jours ou presque. Me revoilà inspirée et libérée pour en revenir à ces aventures que vous suiviez assidûment pour certains et de manière plus aléatoire pour d'autres. C'est y est, enfin j'ai changé de métier et ça me change la vie. Mais laissez-moi donc vous raconter le paradoxe des sœurs siamoises.

Concierge ? oui c'est comme ça que ça s'appelle ce que je fais. Non ça n'a rien à voir avec celles qu'on connaît dans ces luxueux appartements à Paris. Je suis dans les relations publiques. A la base mon travail est plutôt simple. Je dois répondre aux questions des clients de l'hôtel que ce soit en face à face, au téléphone ou bien par mail. Je dois aussi faire des réservations pour eux dans des restaurants, et des clubs en tout genre. Je dois faire face à leurs plaintes de bébés capricieux et pourrie-gâtés pour certains. Je suis à la fois maman, nourrice, meilleure amie et esclave des clients. Mon travail consiste aussi à rentrer tous les questionnaires de satisfaction dans l'ordinateur (quand mes adorables maîtres les clients de l'hôtel m'en laisse le temps). Je deviens peu à peu (mais pas sans difficulté) une as de l'ordi, et des programmes de réservations et de payement. Si l'on m'avait dit un jour que je serai en mesure de comprendre ces écrans remplis de fenêtres aux formes et aux couleurs austères ou s'alignent lettres et numéro signifiant des abréviations en tout genre et plus de ça en espagnol jamais je ne l'aurais cru. Et pourtant si ! Certes le protocole des payements me dépasse encore un peu mais vous comprenez c'est qu'il faut d'abord que je facture les dépenses sur le compte du client, puis que je fasse un suivi s'il m'a payé, puis que je fasse « arquer » les mouvements d'argent du client, puis que je réalise une transaction et enfin d'imprimer les factures pour les archives : vous savez ces factures donc les lettres sont écrites en tout petit en violet sur du papier blanc avec des chiffres et des lettres de partout...et ben moi je fais ça. A part ça, il est également de ma responsabilité d'envoyer fleurs, fraises et champagne, gâteau, panier de fruits et bouteille de vin à tous les clients réguliers, VIP, ou célébrant leur anniversaire, anniversaire de mariage , et commander une super chambre romantique avec pétales de rose sur le lit et le sol pour les mariages ou juste mariés. La seule chose qui me rapproche du nom de ma fonction c'est que je me dois de savoir tout ce qu'il se fait dans l'hôtel avec qui, quand et comment. En grande commère de service je sais tout et dois être en mesure de tout raconter à tout le monde. Je me dois de savoir le pourcentage d'occupation, le nombre d'arrivées et de départ des clients chaque jour, les activités de la journée, la météo de la semaine, les anniversaires, mariages et célébrations à fêter chaque jour et j'en passe. Pour cela j'ai du apprendre bien des choses et sur le ta. On dit que c'est comme ça qu'on apprend le mieux et je ne peux être plus d'accord. La seule chose est que mon premier jour en solitaire à mon bureau fut le jour le plus occupé et difficile m'a dit ma chef de toute sa carrière dans l’hôtel. Le plus pénible tout de même a été l'apprentissage des programmes complexes en informatiques et des protocoles mis en œuvre dans l'hôtel pour coordonner et organiser des actions qui requièrent le travail d'environs 200 personnes affectées à une vingtaine de postes ou de divisions différents. Je reconnais avoir été prise d'un profond désespoir lors de mes premiers jours de formation devant mon écran. Mais après réflexion j'ai pensé que si ma mère incapable de changer sa photo de profile facebook seule a pu apprendre le même genre de chose à son travail, je pouvais donc moi le faire aussi bien qu'elle. N'empêche qu'elle n'avait pas 150 clients par jour qui venaient lui poser mille questions dont elle ignoraient totalement les réponses ou se plaindre pour mille et une raisons en se moquant éperdument que ce soit son premier jour. Bon, j'ai survécu à ça mais avec étonnement. J'ai développé par la suite cette étrange théorie du paradoxe des sœurs siamoises. Après huit mois de médiation improvisée, à m'extasier sur la nature et ses beautés, à découvrir un nouveau mode de penser et à aiguiser mes sens pour ressentir plus et penser moins, je me jette dans le gueule du loup formateur et carré aux protocoles imparables et improbables. Je me dois de penser comme une machine et de refuser toute émotion et ne peux m'éloigner de la marche à suivre. Je me sens comme divisée, coupé nette en deux de la tête au nombrils en laissant mes deux moitiés de corps attachée l'une à l'autre pas moins que par mon bassin. La partie droite se tient droite et ferme et suit les règles comme elles sont. La partie gauche est gauche oui mais touchante et humaine. Elle est plus ouverte à l’énergie émanant de chacun. Je suis devenue une sœur siamoise à moi toute seule. Un corps mais deux cerveaux.

En retrouvant par hasard mon vieux carnet dans lequel j'écrivais tout lorsque j'avais le temps de vous écrire je suis tombée sur mes notes de toutes mes premières impressions au Mexique. Mon arrivée, mes premiers chilis, mes premiers amants mexicains, mes premières expériences hallucinogènes, mes premiers progrès en espagnol, mes premiers amis, mes premiers coups de blues... Les premières notes datent d'un repas de midi organisé en mon honneur peu de temps avant mon départ où j'ai fait d'ailleurs l’acquisition de ce carnet et de deux autres. On peut voir dessus les adresses e-mails et numéro de téléphones de mes oncles, tantes, cousins, cousines et amis. Peu à peu on arrive aux notes et listes de dernières minutes avant le départ du style brosse à dent, shampoing et traitement antipaludique (dont je n'aurai jamais fait usage). Enfin griffonnées à la va vite des notes sur ce que j'avais à vous raconter à ce moment là qui se sont finalement transformées en de longs paragraphes publiés ici même. Je suis devenue un peu nostalgique sur le moment. J'en ai fait du chemin depuis ces premières notes. J'ai appris l'espagnol, j'ai appris à cuisiner mexicain, je mange maintenant des piments tous les jours, je me suis fait des amis mexicains mais aussi français et belges qui ont été ma famille au Chiapas et qui se reconnaîtrons ici sans problème. J'ai vécu dans les montagnes indigènes à faire du café du miel et des herbes médicinales, j'ai fait face à la misère mexicaine et aux problèmes que cela engendre. J'ai vu les plus belles mers du monde au bleu les plus turquoises. J'ai observé l’impérialisme américain sur le Mexique et je ne sais plus combien vaut un euro en Europe. Les huit mois que j'ai passé ici me paraissent à la fois courts et longs. Court parce que huit mois après tout ce n'est pas beaucoup sur l'échelle d'une vie humaine. Long parce que j'ai tant vécu et appris qu'il me parait impossible de savoir et de continuer d'apprendre en un laps de temps si court. De plus je me sens si loin maintenant de Tzajala, de ce que j'y ai vécu en comparaison avec la vie que je mène maintenant. Il me semble d’emblée qu'on puisse couper ces huit mois en deux parties: les trois mois passé au Chiapas avec les trois autres passé avec Dani puis ces deux dernier dans l'hôtel. Dans la première partie j'ai appris comme je le dis plus haut à écouter, à voir à sentir et à rire. J'ai développé je crois au cours de ces mois mon sens de l'humanité et je m'en sens redevable auprès de ceux que j'ai rencontré et auprès du Mexique en générale. Je marque ici ma relation qui restera toujours privilégiée avec le Mexique comme j'ai marqué cinq ans plus tôt mais sans m'en rendre compte cette fois-là une même relation avec les États-Unis.

Du côté de l'autre sœur siamoise, celle qui s'est développée ces deux derniers mois dans l'hôtel et bien plus profondément ces dix derniers jours comme concierge j'apprends un autre système. C'est presque comme une autre vie, une autre personne que moi. Je côtoie maintenant un autre style de personne. Des gens qui n'ont jamais été dans le besoin, qui ont perdu ce sens de l'humain ou qui ne l'on jamais développé. Dernière mon écran d'ordinateur aux lettres et chiffres sans fin, entre mon téléphone aux mille touches de transfères téléphoniques le combiné vissé à l'oreille, mon tailleur bleu marine et en talons j'aborde des gens à la fois de très haute et très bonne éducation tout comme les plus grossiers et inhumains qu'il soit possible de rencontrer. Il y a quelques semaines alors que j'étais encore animatrice, une collègue du Kid's Club m'a raconté qu'un enfant d'une dizaine d'années est entré dans son bâtiment et a commencé à semer le désordre en jetant tout ce qu'il voyait par-terre. Lorsque celle-ci s'est fâchée et lui a dit d'arrêter, l'enfant lui a répondu Tais-toi! C'est moi qui suis ton patron ici. Si toi tu manges c'est grâce à moi. C'est un bien triste exemple qui montre une réalité de la vie. Le paradoxe des sœurs siamoises c'est universel mais c'est plus dur au Mexique et dans les pays les plus pauvres. Il semble qu'on y trouve toujours la grandeur d'âme, la bonté de l'humain comme le mépris, l’indifférence, la violence et la discrimination dans leurs apparences les plus extrêmes.

Prenons simplement mon lieu de travail qui est je le reconnais agréable et surtout humain si on le compare aux autres hôtels dirigés par des européens ou des américains (mon chef est mexicain, ce qui est très rare dans le coin). Il existe quand même des détails qui frapperaient les yeux de n'importe quelle personne isolée de tous ces maux. A la cantine alors que je mangeais seule j'ai passé comme ça sans réfléchir le regard sur les employés et je me suis rendu compte comme un scientifique crierait Eurêka en découvrant comment créer une machine à voyager dans le temps qu'étrangement les plus bronzés et plus petits de taille (les plus proches des mayas) étaient affectés aux poste de jardiniers, de femmes de chambre et de nettoyeurs. Tous ceux au tailleur bleu marine comme le mien ou au costards les plus élégant étaient grands et au traits beaucoup européens. Je ne m'en étais jamais aperçu. Pour moi, quoi qu'il arrive, les mexicains seront toujours plus foncé que moi. Je ne faisais pas de distinction entre ceux qui sont foncés de peau et ceux qui le sont encore plus. Il m'aura fallu presque deux mois pour voir la différence. Comme quoi je suis loin d'être étrangère à ce mode de penser. Ou bien peut-être aurai-je oublié ? Je m'étais déjà demandé si on pouvait s'habituer à la misère. Mais je n'aurais pas pensé qu'on pouvais oublier aussi facilement comment penser autrement que dans un monde dont les codes sociaux sont aussi racistes. Peut-être alors existe-t-il une façon de vivre meilleure que la notre mais qu'absorbés comme nous le somme dans un monde, une société et une violence dont nous nous somme habitués, nous ne parvenons pas à voir les choses sous un autre jour. Si une personne comme moi dont l'éducation a été de se révolter chaque fois que les droits humains sont remis en cause ou piétinés a pu perdre conscience qu'elle vit dans un monde aussi raciste, alors qu'en est-il du reste de l'humanité dont une minorité seulement sait lire et écrire et est suffisamment éduquée pour se poser ce genre de question ? Et ça fait d'autant plus froid dans le dos de se dire que ça fait depuis des millénaires qu'on est bloqué là dedans.
Je peux aussi continuer avec les exemples suivants d'une société de classe qui me semble injuste. Nous touchons tous deux fois par mois notre pourboire inclus à la note des clients de l'hôtel. Pourquoi celui des concierges est-il plus élevé que celui des animateurs ? Et s'il est plus élevé que celui des animateurs alors j'imagine que celui des femmes de chambre par exemple est bien plus bas. L'exemple des toilettes est aussi intéressant, en tant que concierge, je partage les toilettes avec les réceptionnistes et les chefs. La décoration y est nettement différente de celle des employés en cuisine, nettoyage et jardinage. Nous bénéficions de chasse d'eau et robinet à détecteur de mouvements, un sol et des mur effet marbré blanc et rouge. Les autres employés eux ont du carrelage blanc bas de gamme, des murs peints en blanc et des robinets non automatiques qui, depuis que je travaille à l'hôtel fuient et sont donc responsables de flacs d'eau glissantes et dangereuses sur le carrelage.

Parlant de discrimination et de racisme j'ai eu l'opportunité d'être confrontée au point de vu américain et mexicain. Alors qu'une famille d'afro américains était en vacances sur mon lieu de travail une des vendeuse de cigares Leti, ma maman mexicaine comme je me plais à l'appeler a appelé l'un d'entre eux « chocolatito » petit chocolat pour ceux qui ont pris allemand au collège. Leti m'a avoué avoir un penchant pour les noirs. Elles aime les hommes à la peau foncé et particulièrement les noirs. Elle est bien malheureuse ici m'a-t-elle dit car des noirs il y en a pas beaucoup au Mexique bien que la plupart des gens aie la peau foncé ils ne sont pas exactement noirs et n'ont ni le corps ni les traits afro. De là, la grand-mère de la famille afro américaine m'a dit, non pas méchamment mais suffisamment claire qu'il était très mal vu par la communauté noire de les appeler chocolat car, selon la culture, cela veut dire pour eux que tout ce que nous voyons d'eux c'est leur couleur et rien de plus. Je comprend son point mais au Mexique il est en autrement. Je pense que j'adhérais déjà à ce mode de penser avant et j'en fais d'autant plus partie maintenant après ces enseignements à voir en chacun la beauté de Dieu même. Je n'ai jamais pu partager mon point de vue avec cette grand-mère de l'état de Georgia mais voyez-vous au Mexique on met souvent en avant le physique des gens. On m'appelle la petite blanche comme on appelle les noirs petit chocolat ou petit noir mais cela n'a rien de discriminant. Au contraire il met en avant l'acceptation de la différence. Nous ne voyons pas la couleur comme une marque de différence qui met en avant son titre et sa classe sociale dans le monde. Il n'y a pas de supériorité ni d’infériorité dans les couleurs. La variété des couleurs de peaux dans ce monde est un fait et nous l'acceptons comme une beauté vraie, une différence et une grandeur de l'humain. Au Mexique je vous ai dit que j'ai appris à aiguiser mes sens, à sentir et ressentir la bonté et le beau de chacun, cela en fait partie. Je ne me sentirai plus mal à l'aise à l'idée de parler de la couleur de peau d'un autre. Je ne m'abaisserai plus à ce tabou d'un passé trop lourd et trop violent qu'on voudrait oublier mais qui reste trop marquant pour le laisser s'abandonner dans nos mémoire. Je veux aller de l'avant et ne pas me laisser influencer par l'horreur de l'esclavage et de l'exploitation de l'Homme par Homme. En tant que femme je penser être de ceux qui comprendront le mieux les répercutions de l'esclavage sur la communauté noire du monde entier puisque mes sœurs à travers le monde sont encore victimes de cette abomination. Je peux simplement dire aujourd'hui qu'après ces huit mois au Mexique je ne verrai plus jamais mes amies de primaire et collègue Fatoumata ou Alimata de la même façon. Leur beauté noire leur donne une image de reine africaine. Je n'ai jamais observé leur couleur comme une différence ou une barrière, elle est une beauté, une force, un don de Dieu pour l'humanité. Ne gardons pas les lèvres celées lors que nous abordons la couleur de chacun. Ne baissons pas les yeux de honte et de malaise. Ne la refusons pas, acceptons-là, élevons-là car elle fait partie de notre richesse d'hommes et de femmes.

01 juin, 2011

12 jours pour un mois de solitude

Il revient dans 12 jours mon futur amant. Oui je sais je ne perds pas de temps, après avoir rompu avec Daniel qui m'a dit ne pas m'aimer, ce qui m'a valu une nuit entière à tremper mes draps de larmes, de morve et de bave je me suis retrouvée trois jours plus tard à flirter avec un autre. Ce même autre qui m'a dit dimanche dernier pendant notre rendez-vous qu'il me trouvait super sympa, qu'il voulait me connaître plus et que je lui plaisais beaucoup. Et tout ça avec un sourire qui faisait trois fois le tour de son visage et des yeux tristes de déception puisque le lendemain il devait s'en aller deux semaines en vacances dans sa famille dans un petit village près de Mexico. Il m'a dit avant de se quitter que même s'il était pas là pendant deux semaines on s'enverrait des messages et que lui m'enverrait le premier. Sur ce il m'a embrassé sur la joue et m'a serré dans ses bras. J'ai été bien surprise qu'il ne m'ait pas embrassé sur les lèvres, mais ça rajoute du piquant à l'histoire j'imagine. En attendant je n'ai toujours pas de nouvelles, et ça me perturbe. Ça avait pourtant l'air d'être bien parti. Pour moi il n'y a qu'une explication possible, il a eu un souci avec son téléphone portable : plus de batteries, plus de crédit ou perte du portable. Je le verrai donc dans 12 jours. Bon sang ce que c'est long 12 jours ! Je vois déjà là vos têtes et j'entends déjà vos pensées à l'autre bout du monde. A peine ai-je terminée avec Daniel me voilà déjà partie et amoureuse d'un autre que je connais à peine et qui ne me traitera certainement pas comme il se doit. Et ben j'm'en fiche ! Je veux une idylle, je veux un amant, je veux un amoureux.

Je commence petit à petit à me lasser de mon travail. Il me plaît toujours mais les horaires me pèsent. Je quitte tôt mon appartement et rentre suffisamment tard pour ne pas avoir avec qui parler. Il me manque une famille, des amis. J'ai bien des amis à Playa mais je ne peux pas leur demander de venir chez moi à 11h du soir pour qu'on dorme ensemble. Non je veux juste une présence, un corps humain contre qui me blottir la nuit et qui me serre dans ses bras le soir en rentrant les jours où pour des raisons x et y ça n'a pas été. Il me faudrait une maman ou un frère mais j'ai oublié les miens en France avec les quelques bouquins et robes que j'ai pas pensé à apporter. Alors j'ai pensé un amoureux ça pourrait le faire non ? Non, je ne suis pas une dépendante de l'amour et des hommes. Seulement, comme me l'a dit un collègue de travail avec qui je m'entend à merveille, la plupart des gens qui vivent à Cancun et Playa del Carmen sont venu seuls et sans famille alors quand on regarde leur partenaire, ils sont souvent des couples improbables que personne n'aurait pu imaginer. Mais bon, pour ne pas être seuls ils sont ensembles.

Celui sur qui mes yeux se sont posés s'appelle Franco. Oui je sais en Europe c'est mauvais augure mais au Mexique c'est un très beau prénom. Il a 26 ans et vit à Playa depuis 3 ans. Il a fait des études de photographie et a été photographe un moment. Il voulait être photographe de plongée mais il n'a pas pu continuer parce qu'on lui a volé son matériel. Il a alors fait sa vie dans le tourisme en donnant des spectacles dans les boites de nuit et les hôtel (je l'ai d'ailleurs rencontré dans le mien) avec une troupe d'artistes qui divertissent les foules en manipulant dans tout les sens des torches et des chaînes en feu. Le spectacle est plutôt épatant ma foi et les danseurs sont tous dotés d'un look plutôt extravagant. Pour vous décrire ma nouvelle conquête, il porte une crête sur le crane, un piercing à la narine et au septum et un autre sur la lèvre inférieur. Niveau vêtement c'est un drôle de mélange entre hippy et punk, mais c'est un mélange qui me plaît. Et puis de toute façon les Maya étaient eux même une espèce de punks.

Voilà, je vous ai tout balancé ce qui occupe mon esprit depuis ces derniers jours. Il semblerait qu'il n'y ai pas suffisamment d'espace pour mes pensées et thèses morales et mes déboire amoureux. Pourtant je souhaite toujours écrire et il m'arrive souvent d'être prise d'un élan d'inspiration comme ça à des moments inopportuns. Mais je n'ai plus le temps pour me laisser aller à des veillées littéraires comme avant. Le travail me pèse trop. Je pense que je vais continuer quelques mois et voir s'il y a une possibilité de changer de poste pour faire réceptionniste ou travailler dans les relations publiques. Je travaille tellement que lorsque j'ai mon jour de libre je me sens comme perdue, assise sur mon lit à me demander ce que je vais bien pouvoir faire aujourd'hui. C'est aussi de là que me vient la nécessité d'un amant. Je ne vois plus mes amis ou presque plus, j'ai besoin d'avoir un point d'attache pour me sortir du travail. Je ne fréquente plus que mes collègues de travail. A eux je confie mes histoires et mes coup de blues jusqu'à il y a peu. Je me suis rendu compte qu'à me laisser aller à leur sympathie, certains ont montré un comportement jaloux dès que j'ai commencé à poser mes yeux sur le Franco, « el wey de fuego »le gars du feu comme on l'appelle à l'hôtel maintenant. Ce qui me vaut aussi le surnom de Petronila de fuego. Mes collègues de travail sont ainsi jaloux de ce jeune homme qui en faisant peu de chose a su attiré mon attention alors que eux en étant mes confidents et amis n'ont pas su acquérir la même importance. Cela peut se comprendre. Mais j'ai trouvé cependant peu correct de me faire croire du mal de lui alors qu'ils ne le connaissent pas. Lorsque j'ai eu le malheur de raconter que j'avais son numéro, tous m'ont dit de ne pas l'appeler parce que sinon, selon Le Code mexicain il me prendrait pour une fille facile et ne chercherait même pas à aller plus loin que ça. Lorsque plus tard je leur ai prouvé qu'ils avaient tord puisque je lui avais moi même envoyé un message et grâce à cette initiative j'avais pu passé une bonne soirée avec lui, soirée durant laquelle il m'a fait part de sa sympathie à mon égard ils m'ont dit sans hésiter : « Et tu l'as cru ? » avec un brun de mépris dans la voix semant ainsi le doute dans ma tête. Mais après avoir penser et repenser j'ai décidé d'arrêter d'écouter mes collègues et de croire ce que je sens. Et je ne dis pas ça au sens des sentiments amoureux ou d'x désir sexuel en tout genre. Simplement de mon sens humain à détecter la sincérité de la bêtise.

Je reprend mon article dix jours plus tard et un peu plus triste en reprenant la même phrase : Il revient dans 12 jours, enfin peu-être je sais pas. J'ai conté les jours jusqu'à aujourd'hui, le cœur accroché à mon calendrier et dans l'attente de plus en plus insoutenable. Et puis il y a eu ce message que j'ai envoyé à une de mes nouvelles connaissances, les collègues de ce Franco qui me plaît tant. Je lui ai demandé s'il allait être là le prochain lundi pour le spectacle de feu et là la réponse est tombée, fatal elle m'a pincé le cœur et fait monté les larmes au yeux : il reste une semaine en plus là-bas en vacances à Queretaro. Mais pourquoi me suis-je transformée en une telle créature ? Je ne me reconnais plus là, je sais pas ce qu'il se passe et ça me fait peur. Je suis libre, du moins je l'étais. Une fille libre aimante et généreuse et souvent amoureuse mais là, je me suis transformée en femme dépendante et bon sang quelle honte, si collante !!! Je suis dans un cercle vicieux et douloureux. Je me sens bête et idiote de me voir transformée en une telle chose à attendre désespérément qu'il revienne mon gars qui fait du feu que je me morfond de honte et cherche alors du réconfort dans les bras et les câlins d'une maman, de grands frères et d'amies qui ne sont pas là. Quelle autre option me reste-t-il alors que d'attendre le retour de l'objet de ma honte pour me morfondre dans ses bras à lui ? Alors je me dis s'il tarde à rentrer peut-être va-t-on m'annoncer dans une semaine jour pour jour que finalement il reste encore une semaine, puis encore une et encore une...Je perds patience et je ne sais que penser.

D'autant plus que mon travail comme je le dis plus haut ne me laisse que peu de temps à moi et à mes amis et me pousse encore plus vers cette horrible pente qu'est la solitude. Je rentre fatiguée chez moi et personne à qui parler et personne à embrasser. Je suis seule. Je vous l'annonce comme annoncerait son homosexualité cachée dans un village perdu du Texas un adolescent américain, c'est à dire avec honte et peur et dans le but de vous le dire, une bonne fois pour toute. Mais je ne perds pas espoir non plus. J'ai foi en moi et la force vital qui alimente tous ces projets les plus fous qui ont fait hurler mon père, révolter mes amis et une partie ma famille ou encore apporter enthousiasme et intérêt à mes autres amis et mon autre moitié de famille. Je me sens horriblement seule en ce moment bien que je sache que j'irai mieux d'ici quelques jours. La solitude est souvent une chose tabou dont les gens n'osent pas parler. Lorsque l'ont affirme se sentir seul alors tout de suite on passe pour un associable mal dans sa peau qui ne sait pas se faire des amis parce que sa mère est une chose froide et sans cœur qui ne l'aurait pas assez aimé dans sa jeunesse. Mais ma mère qui n'est pas une choses froide et sans cœur m'a tout à fait aimé durant ma jeunesse, et continue de le faire encore aujourd'hui. Mais bon, c'est juste qu'elle est pas là avec ses paroles qui calment tout de suite et effacent les maux les plus douloureux. Plus efficace que l’ibuprofène quand on a mal à la tête, je recommande La Môman, et plus particulièrement de la marque Agnès Fonbonne contre les peines de cœur et les coups de blues. J'ai oublié d'en apporter une boîte avec moi au Mexique quel dommage !!

Du coup lors d'un coup de blues dû à un trop plein de solitude le jour de mon 22ème anniversaire j'ai pris une décision pour faire face à cette situation. Je vais changer de travail. Je reste dans le même hôtel mais change simplement de service. Je passe d'animatrice à concierge, c'est à dire relations publiques. Le travail en lui même est trop varié pour donner une explication concrète. Moi même je ne sais pas encore exactement de quoi il s'agit mais les horaires de 8h par jour au lieu de 12 m'ont séduites et j'ai bondi sur l'occasion. Je termine donc ce mois de mai comme instructrice d'aquagym et coach de volleyball et à partir du mois de juin je quitterai mon short et mon maillot pour le troquer contre un super tailleur bleu marine avec chemise blanche et cravate noire et doré. La grande classe quoi !

Je continue bien des jours plus tard cet article que je n'arrive décidément pas à finir par le manque de temps mais aussi par mon insatisfaction à me lire et relire sans arrêt. Il y manque quelque chose à cet article. Du moins il y a trop de Franco dans l'histoire. J'ai honte famille, amis, lecteurs de me voir sous cet angle là. De la fille enamourée qui se torture seule pour un bête garçon. Je ne saurai dire s'il est bête car je ne le connais pas encore assez. Je résume en gros mes derniers jours. Il a fini par rentrer le punk, à la date qu'il m'avait dit, cette collègue s'est simplement trompé. Il est bien rentré pour me dire qu'il venait de terminer avec son ex et qu'il préférerait rester seul. Certes je comprend mais ce n'est pas une raison pour ne pas m'envoyer de messages et me laisser deux semaines me morfondre comme une idiote ! Je ne suis pas en colère mais apaisée de savoir au fond ce que veut ce jeune homme.
Je termine cette dernière semaine comme animatrice et dans une dizaine de jours je commence en relations publiques. Je suis contente et effrayée à la fois. Contente d'avoir des horaires normales et effrayée après trois ans dans l'armée et autres x petits boulots toujours un peu étranges de me retrouver en tailleur dernière un bureau. On verra ce que le destin me réserve mais je ne pense pas que je puisse être aussi mal que je l'ai été ce mois-ci. A travailler tant je me suis retrouvée dans une solitude que je n'aurais jamais imaginé exister. Elle s'estompe petit à petit car je me force à veiller tard pour voir de nouveaux amis, mes nouvelles connaissances qui font le spectacle de feu. Je choisi leur compagnie au sommeil car ce n'est pas mon corps ou mon organisme qui est affecté par le travail mais mon cœur, mon âme ce qui est bien plus grave. Le changement arrivera bientôt et mon temps libre me guérira d'ici quelques semaines je l'espère. Je n'aurais jamais cru que l'amitié et la famille serait aussi important. A vous tous je vous envoie ce que mon cœur a de meilleur. Sans vous, je ne serai rien d'autre qu'un corps.

Il y a peu j'ai reçu un mail de ma mère qui devant me rendre visite au Mexique me dit que pour des raisons financières il lui sera difficile de venir. Elle tente dans ce mail de ne pas se sentir trop coupable en espérant je le sens que je ne la blâmerais pas trop. Je tiens à lui répondre ici dans cet article et devant tous mes lecteurs la réponse suivante.
Jamais je ne douterai de l'amour de ma mère. Peu importe la distance, elle restera ma mère. Même si elle est loin je porte en moi la moitié de son code génétique et j'estime donc que ses initiales tatouées sur le corps ou pas elle fera toujours partie de moi. Je ne me quitterai jamais d'elle, elle sera toujours là en moi dans la chaire de mon corps, mes poumons, mon cerveau et mon cœur. Après avoir squatté plusieurs mois son utérus et plusieurs années sa maison, je ne pense pas pouvoir lui en vouloir si elle ne vient pas me rendre visite. On squatte déjà la même planète après tout !

Bon je pense terminer cet article maintenant. Un mois entier que je tente d'y mettre fin ! Hier a été mon dernier jour en animation. Ça a été un jour heureux et triste à la fois. Il y a comme un début de la fin dans l'air. Heureuse je l'étais, j'ai profité de mes dernières heures dans la piscine et au buffet du restaurant mais j'ai tout de même été triste de quitter ce poste. Je n'ai pas pris cette décision de changer de travail parce que je n'aimais pas suffisamment l'animation mais plutôt parce qu'il implique un emploi du temps que ne permet aucune vie sociale. Une de mes collègues m'a sérieusement agacée ces derniers jours en répétant une même blague idiote (enfin j’espère que c'en est une) comme quoi je serais une petite nature qui ne supporte pas grand chose car je ne suis restée que 2 mois en animation. Je me suis d'abord senti comme lorsque j'étais enfant et que mes frères et parents disaient que je pleurnichais pour un rien (ce qui était vrai il faut le reconnaître) puis j'ai soudainement été prise d’indignation. Qu'elle fasse la moitié de ce que j'ai accompli la petite Laura !! Elle est pas partie à l'autre bout du monde elle, toute seule sans personne. Elle est a quelques heures d'avion de chez elle dans son pays et vit avec sa meilleur amie. Elle a pas perdu tous ses amis et a pas rompu avec son ex il y a peu. Et sa mère l'appelle tous les jours au téléphone. Elle a pas du apprendre une langue ni ne se sent paumée par moment dans un humour qu'elle percute pas toujours entre des blagues à double sens et des mœurs incompréhensibles qui n'ont ni queue ni tête.

Tiens de ça aussi il fallait que j'en fasse mention. Je devais vous expliquer en quoi les codes de séduction des mexicains et des français différaient tant. Je dois dire que lorsque j'étais aux États-Unis je n'ai pas été aussi perdue dans la difficile et parfois périlleuse tâche de conquérir le sexe convoité. Tout un art et ce avec des notions bien différentes dans chaque pays. Mais je dis haut et fort, je l'affirme moi Pétronille Lemenuel à toutes celles qui oseront s'aventurer dans la jungle du Mexique que les mexicains, mêmes ceux qu'on soupçonnerait le moins sont une bande de gros machos. Certes ils ont bon nombre de qualité et de bonté. Ils sont généreux et accueillants. Mais en tant que jeune femme libérée et petite fille de féministe dont la lignée nous a montré que les femmes de chez nous naissent indomptables et rebelles je crois que je ne serai jamais femme de mexicain. C'est fou comme en étant dans un pays étranger on apprend du sien en même temps. Laisse-moi vous montrer ma vision de la séduction France vs Mexique.

La France d'abord, pays que je critiquais et considérais comme machiste me semble soudain un des plus féministes du monde. Je le reconnais publiquement en tant que femme nous avions un statut privilégié et jouissons d'un respect et d'une paix royale avec nos bonhommes si l'on considère le reste du monde. En tant que femme, voilà ma vision de la séduction en France. La femme mène la danse et envoie signaux en tout genre à l'homme pour lui faire part de son intérêt. L'homme lui reste passif mais se doit de garder un œil vif et observateur pour chacun des signaux de la femme qui lui diront s'il peu s'approcher d'avantage ou bien au contraire reculer. Dans mon cas, un homme qui prend les choses en mains et tente par tous les moyens d'attirer mon attention sera illico éliminé pour manque de respect à mon horloge sentimentale et sexuelle. Voilà de ce qu'il en est pour moi, je sais bien sûr que toutes les femmes de France ne sont pas comme moi mais dans un aspect générale il me semble que les choses ainsi fonctionnent.

Au Mexique maintenant il en est bien autrement. Les Mexicains aussi machos soient-ils sont des durs qui aiment souffrir. Selon eux l'homme doit tout faire et la femme reste passive. Lui se doit de la conquérir et elle doit lui accorder lorsque bon lui semble que le conquistador a suffisamment joué au petit chien. Cependant une femme qui s'avance vers un homme et lui fait part de son intérêt perd presque automatiquement toute chance d'obtenir ne serait-ce qu'une nuit avec lui. Les hommes mexicains ont peur de ces femmes là me semble-t-il. Si je peux être honnête le cas mexicain me semble dégradant pour les deux sexe. Dans le cas de l'homme, sa métamorphose en homme-caniche m'indigne tout autant que les crimes contre l'humanité et l'exploitation des enfants au travail. Dans le cas de la femme, pour avoir vécu moi même et de trop nombreuse fois cette situation, je hais avoir le cœur accroché à la décision et l’attitude d'un autre. Non pas croqueuse d'hommes, je pense simplement être de ces êtres libres et entrepreneurs qui ne peuvent pas attendre que les choses soient à leur portée pour enfin les atteindre telle une caissière de framprix attend les article des clients sur son tapis glissant. Je pense vous avoir prouvé à tous que je ne suis pas de ces eaux là. La passivité ne me réussi pas. Je ne serai jamais Mexicaine.

Mais à quelle pays vais-je devoir appartenir alors ? Est-ce qu'un jour je me sentirai chez moi dans un pays en particulier ? Combien de nations et d'états vais-je devoir visiter avant de me sentir chez moi. La France connaît un rôle particulier, c'est l'endroit où je suis née, où vit ma famille et où j'ai vécu le plus de temps. Mais la France n'est pas mon pays. Les États-Unis, malgré tous les défauts qu'on leur connaît ont une place de choix dans mon cœur. J'ai même annoncé à certains de mes amis mexicains que si je devais choisir entre les États-Unis et le Mexique, ce serait les États-Unis sans hésitation mais pas sans un douloureux pincement au cœur. Alors que je marchais le long de la plage en ce dernier jour d'animation j'ai senti un désir de continuer à voyager. C'était comme si le vent me disais que je devais m'en aller. Oui je sais je recommence dans mes délires mayas mais j'ai l'impression que mon temps au Mexique va se terminer. Je ne pense pas partir là dans les mois qui viennent. Il me reste à perfectionner mon espagnol et à expérimenter d'autres choses. J'avais envie d'aller en Afrique il y a peu mais en vue de ce qu'il se passe là-bas je pense que ça ne serait pas prudent. Alors j'ai un nouveau projet. A force d'être avec des américains toute la journée je fini toujours par leur demander à quoi ressemble leur état, quel temps il fait là-bas et leur réponse me pousse chaque fois un peu plus dans ce désir d'y retourner. Je pense que mon prochain voyage sera là-bas et mon projet sera de m’intégrer à la culture de l’Amérique profonde. Je veux aller au Texas au Tennessee et en Alabama ou au Montana vivre avec les cowboys les plus croyant en Dieu en la liberté et la suprématie américaine. Fou, oui je sais mais je veux apprendre à monter à cheval, à erre un cowboy et a vivre dans la campagne américaine puisqu'il me reste encore le temps et la jeunesse pour le faire. Oui je sais que ça ne sera pas toujours comme ça. Qu'un jour on me demandera des diplômes et un travail sérieux. Mais je ne me sens pas prête. J'ai conscience du monde d'aujourd'hui et des problèmes qu'il nous cause mais je préfère ça à avoir un travail fixe et être malheureuse. Je pense que ma vocation et ce à quoi j'aspire me viendra pendant un de ces voyages. Je ne me fais pas de souci pour moi, j'ai foi en moi et en ce qui m'entoure. Je dois encore voyager un peu et écrire.

Je m’arrête là pour cet article. Je ne le perfectionnerai pas aujourd'hui. Je laisse cette tâche à la future Pétronille. Pour le moment j'ai mille chose à faire.

20 avril, 2011

J'ai décidé de ne pas étudier

C'est mon jour de congé mais je n'ai que peu de temps pour vous écrire ces lignes. Je travaille de 10h à 22h tous les jours sauf le mercredi je n'ai donc que peu de temps à moi et passe la plupart de mon temps libre même pas à voir mes amis ou mon petit ami mais à faire les courses, prendre des rendez-vous importants, passer à la laverie pour faire nettoyer mon uniforme (puisque je ne porte plus que ça mes autres vêtements font office de décoration dans la penderie de ma chambre). A tous les fonctionnaires qui se plaignent de leur métro boulot dodo j'ai envie de dire qu'il vous est facile de casser cette chaîne en pratiquant des activités et des sorties après le travail. Moi je n'ai pas ce privilège, je rentre chez moi fatiguée après 12h de boulot, je dors en moyenne 6h à 7h par nuit mais trouve toujours la force de me lever et de pratiquer du sport en tout genre par le miracle de la caféine et du sucre et tout produit contenant sucres rapides.

Je suis habituellement pleine d'inspiration sur les coups de 6h30 du soir lorsque j'ai un peu de temps libre et que je me promène sur le quai du port de Puerto Morelos en mangeant une glace qui me fera office de dîner puisque mes petits déjeuners et déjeuners sont proportionnel au poids d'intestins de baleine bleue. Malgré ça, les tablettes de chocolat de dessinent lentement mais sûrement sur mon ventre couleur caramel. La mer m'inspire mais voilà là je suis dans mon appartement loin de la mer et du paisible quai de Puerto Morelos qui ressemble fortement à certains ports de Bretagne que j'ai pu visiter en la compagnie de mon géniteur . Puerto Morelos est une ville tellement calme et paisible que n'importe qui qui y laisserait ses clés sur sa voiture la fenêtre ouverte la retrouverait intact le lendemain au même endroit. Le centre et la place central sont jolis et apaisants, un petit village charmant et simple mais ennuyeux. Cela dit je trouve agréable de m'échapper là-bas dès que mon emploi du temps me le permet pour évacuer le côté folie et déconne à gogo de mon travail d'animation à l'hôtel. Souvent quand je suis posée là-bas sur le quai de Puerto Morelos je repense à la France, à la famille et aux amis. C'est mon moment à moi où j'ai une conversation avec moi même et avec ma mère et mon père par l'intermédiaire de ce moi même quelque peu schizophrène qui trouve avec habilité les mots et les conseils que me répondraient mes géniteurs. Alors non ils ne me manquent pas trop. Je sais que ça peut paraître méchant et déloyale dans une certaine mesure mais c'est la simple vérité. C'est comme si le vent qui vient de la mer et le bruit des vagues étaient comme un moyen de correspondre avec eux comme on le ferait via internet sauf que ce ne sont pas des mots doux de parents inquiets mais fiers que je reçois mais plus une présence que ne saurais pas expliquer.

Tous les jours pour aller au travail je dois prendre un transport pour aller à Puerto Morelos. Au Mexique le moyen le plus utilisé ce sont les van d'une douzaine de personnes. Moi j'aime mieux monter devant comme ça j'ai vue panoramique de la route et ça rajoute un plus au plaisir que j'ai de voyager en véhicule la tête collé à la fenêtre, les écouteurs de mon lecteur mp3 vissés à mes oreilles perdue dans mon imagination et à des milliards d'années lumières de la réalité.
Hier alors que le chauffeur effectuait son dernier arrêt à Playa avant de partir en ligne droite en direction de Cancun et que terminais de manger mes croissants de la pâtisserie française Chez Céline de la quinta et mon mokachino glacé de chez Oh Cacao j'ai pu voir par le rétroviseur un homme et une femme s’enlacer, s'embrasser sur la joue et la femme faire un signe de crois sur les épaules, la tête et le thorax de l'homme. Et je sais pas pourquoi ça m'a touché. Ils n'avaient pourtant rien d’intéressants. Ils n'étaient pas beaux : les deux étaient gros au visage disgracieux et fatigués, des vêtements sales simples et tachés. L'un s'en allait dans le même van que moi je pense et j'imagine que l'autre devait rester à Playa. Ce n'est pas tant le geste religieux qui m'a marqué, vous savez déjà ce que j'en pense de ça...l'idée d'un homme torturé aux membres cloués sur une croix est plutôt une vision d'horreur pour moi. Non c'était l'amour qu'ils dégageaient qui m'a transpercée. Vous me prendrez peut-être pour une pauvre romantique sentimentale je vous répondrais que vous n'êtes qu'une machine qui réfléchi trop et en a oublié de sentir ce qu'il se passe autour de soi. Je reprend ici ce que dit M. Chaplin dans son discours dans Le Dictateur « We think too much and we feel too little » Nous pensons bien trop et ressentons trop peu. Après avoir fait le tour de la question assise comme à mon habitude près de la plage à causer avec du vent et des poissons j'ai pris une décision radicale dans ma vie future, j'ai décidé de ne pas étudier. Juste au cas où l'envie m'aurait prise comme ça après plus de douze ans d'échec scolaire et de fiasco total à l'école. On nous enseigne bien des choses à l'école, on nous enseigne les sciences pour mieux comprendre notre univers, l'Histoire et la littérature pour mieux comprendre et s’intégrer dans notre société, bien sûr des langues pour communiquer les uns avec les autres, on nous répète tout le temps qu'il faut bien apprendre notre leçon pour ne pas l'oublier lors de l'examen. Ah l'oubli, la terreur de tous les élèves du monde entier ! On nous apprend à penser car là est le but ultime de l'humain dans notre histoire penser mieux, penser plus et plus loin...mais sentir ? Pourquoi on nous l'apprend pas ça ? Pourquoi on nous apprend pas à sentir le vent et les plantes, la animaux et les éléments qui complètent notre monde sans lesquels nous ne pourrions ni vivre ni survire ? J'ai décidé de ne pas étudier parce que même les plus brillants, les esprits les plus éclairés, les politiciens les plus éduqués sont aussi les plus incapables face à la misère et la détresse humaine. Je souhaite apprendre par moi même, mais surtout par les autres, les livres et les professeurs d'académies ne seront que secondaire dans ma quête du savoir. Mes professeurs seront ceux que je croiserai sur ma route : de mes amis et amants en passant par un SDF fou qui me racontera sa vie. J'ai décidé d'apprendre comme ça, on verra bien ce que ça donne, avec un peu de chance j'en ferai profiter les autres.

Là j'en suis à ma quatrième barre de chocolat. Cette merveille m'aide toujours à trouver l'inspiration et le réconfort peu importe la situation. Vive le chocolat !! Sauf qu'il fait tellement chaud qu'il fond automatiquement à peine l'ai-je sorti du réfrigérateur. Maintenant il est tout collé à son emballage mais c'est avec plaisir que je le dévore au risque d'avaler un morceau de papier d’aluminium au passage. A part ça, récemment je me suis transformé en professeur de français pour touriste. C'est ma nouvelle activité. La semaine dernière j'ai eu une élève originaire de Pologne mais qui vit aux États-Unis à Chicago depuis longtemps. Elle a su m'épater de ses 6 langues parlées (7 avec le français) et de par son niveau de français en une unique année d'apprentissage en autodidacte. Anna, mon élève polyglotte fait partie de ces personnes intéressantes et professeurs temporaires dont je vous ai parlé plus haut. J'aime bien sa façon de rendre les chose simples et humaines. A peine me connaît-elle que déjà elle voit en nous une grande correspondance internationale. J'ai remarqué que mon côté globe trotteuse impressionne plus d'un et beaucoup des clients de l'hôtel souhaitent garder contacte avec moi car ils semblent émerveillés par l'idée que dans quelques années je serai dans un autre pays entrain d'apprendre une autre culture, une autre langue et d'autres mœurs. Je ne comprend pas cette fascination, pour moi le voyage est la chose la plus naturelle voire la plus indispensable de ma vie. Certains de mes camarades de classes, amis, connaissances et famille qui voient en moi une grandeur d'âme et d'esprit pour mon incapacité total à rester en place mais eux me semblenttout simple peureux et fainéants. Je ne veux manquer de respect à personne mais maintenant que je suis là où j'en suis laissez-moi vous dire que cela n'a rien de courageux et grand. Laissez-moi seulement vous parler d'Alejandro. Non pas celui de Lady Gaga ! Je vous parle de mon collègue de travail de 17 ans qui fait le ménage et les tâches les plus ingrates pour gagner 1500 pesos par mois ce qui nous font quelques 100 euros par moi. Avec ça on ne peut pas vivre, même pas au Mexique. Mais voilà, Alejandro s'est trouvé un petit travail comme celui-ci pour pouvoir suivre les cours du soir puisque l'université lui coûterait le double de son salaire par mois et qu'il lui a fallu quitter le lycée pour soutenir sa famille. Il a trouvé un petit compromis entre la famille, la pauvreté et un futur ésperons-le prometteur. Alejandro aimerait voyager, apprendre l'anglais et le français aussi. Mais peut-être m'a-t-il dit ça parce que je lui plais un peu. Alejandro a le visage d'un ange, il est doux et gentil comme un petit garçon timide et amoureux, il est intelligent et touchant et il a l'envie de s'en sortir. Alors voilà, je voyage pour Alejandro, lui n'a pas les moyen et encore moins l’appui social et économique pour le faire. Au nom de tous les Alejandro du monde moi qui a eu une éducation, un appui relativement moyen de ma famille mais un appui quand même et les capacités financières de le faire je me refuse la peur et la fainéantise de voyager. J'apprendrai et voyagerai car on m'en donné les moyens et avec un peu de chance je pourrai le rendre à ceux qui ne peuvent pas. Je ne sais pas si Alejandro lira un jour ces lignes, je doute qu'il sache à quel point il m'a touché et me touche chaque fois que lui parle et le vois se débattre comme il peu dans sa petite vie difficile mais pleine de joie et d'entrain. Je tiens à lui dédier cet article car il le mérite. Avec un peu de chance la vie fera que je peux l'aider dans sa débrouille, mais pour le moment, je ne vois pas ce que je peux faire à part lui proposer mon aide pour ses devoirs et mes connaissances en voyage et en humanisme qui dépassent de loin certains cours enseignés à l'université.

Bonne semaine à tous et à la prochaine fois pour mes nouvelles aventures.

05 avril, 2011

Un doigt et une oreille en moins: un début prometeur

Bon allez il faut vraiment que je réécrive parce que ça fait pas sérieux tout ça. Je peine un peu avec l'annulaire de ma main gauche parce que je me suis blessée en jouant au water basket-ball à l'hôtel en accomplissant mon si difficile et dangereux travail d'animatrice. Je suis épuisée et je n'ai qu'une envie c'est d'aller me coucher mais voilà un moment que vous êtes sans nouvelles de moi alors un petit effort, un morceau de scotch sur chaque paupières et on se lance !

Bon pas facile de se concentrer il y a le chien des voisins qui aboie comme d'habitude au moment où je vais me coucher c'est à dire vers 11heures 30 du soir. Voilà deux semaines que je travaille comme animatrice dans l'hôtel El Cid dans un petit village entre Cancun et Playa del Carmen qui s'appelle Puerto Morelos. J'ai des journées de folies mais j'adore ça même je rentre exténuée à la maison, je m'habitue à la fatigue car après tout c'est une bonne fatigue.
Mes journées sont a peu près toutes les mêmes. Je me réveille à 7h du matin pour me doucher et prendre mon petit déjeuner. Vers 7h30 8h je sors de chez moi et marche tout le long de ma rue pour arriver à la quinta, la 5ème avenue celle qui longe la plage. Je marche en suite tout du long de la quinta en regardant les commerces s'ouvrir les uns après les autres, les joggers en sueur à cause de la chaleur et les chien errants qui mangent les contenus des poubelles. Je m'arrête à la fin de la quinta pour prendre l'avenue Juarez où il a tous les bus et vans qui partent pour Cancun. Là ils y a les chauffeurs mexicains qui hurlent à tous les passants de la Juarez « Cancun ! Cancun ! Vas a Cancun ?! » A ceux la je leur répond « Puerto Morelos » et eux répondent « Adelante ! » Puis en avant pour un trajet de 30 minutes avec les doux et merveilleux instruments et voix de Mariachis, musique traditionnelle mexicaine. Note à retenir : acheter un lecteur mp3 et télécharger du Madonna et du Lady Gaga. Une fois arrivée à bon port je dois prendre un autre van moins confortable (le bus local) qui me transporte jusqu'à mon lieu de travail.  Arrivée à environs 9h 9h15. Je commence normalement à 9h45 pour le briefing avec toute l'équipe d'animation. Je profite de ce temps pour aller saluer tout le monde, contempler la mer, finir de me préparer ou manger un morceau si je n'ai pas eu le temps de petit déjeuner. J'arrive toujours en avance au travail ce qui surprend mes collègues ainsi que mon chef qui ont plus l'habitude d'arriver à l'heure mexicaine. Mais j'habite loin et je prévoie toujours des bouchons parisiens sur la route fédéral déserte qui traverse tout le Quintana Roo ou un éventuel accident. Après briefing en avant pour les activités qui commencent à 10h et terminent à midi. Moi je travaille dans la zone de la piscine. Mon travail est d'inviter les clients à jouer au aqua volley-ball, au aqua basket-ball (ce qui me vaut une atèle à l’annulaire), au water-polo, au beach volley-ball, à la pétanque, au lancé de fer à cheval, au football de plage, au ping-pong et à mille autres jeux. Je peux jouer avec eux s'il manque une ou plusieurs personnes mais je dois aussi faire l'arbitre. Je devenue en deux semaines une pro du volley et de la pétanque ! Mon uniforme de jour est un bikini noir et rouge qui me va comme un gant. Par dessus s'il fait un peu frais ce qui n'arrive jamais je peux mettre mon short noir avec mon polo blanc orné d'un badge à mon nom. Look sportif décontrac, j'adore ! A midi je dois animer le cours d'aqua-aérobic. Mes collègues et moi faisons le cours dans la piscine avec les clients ce qui me vaut le retour de mes biceps disparus depuis ces derniers 6 mois d’absence totale de sport et des plaquettes de chocolat qui reviennent petit à petit. Bien entendu vous pouvez supposez aussi que niveau bronzage je suis au top. On me prendrait pour une méditerranéenne. Je suis couleur chocolat au lait (avec beaucoup de lait certes parce j'ai jamais très très noire non plus) à part mon nez qui semble s'obstiner à passer du rouge piment à chocolat au lait. J'ai beau mettre toutes les heures de l'écran total 50 pour enfant que j’emprunte au kid's club chaque soir je m'abandonne à mes séances quotidiennes de grattage de peau morte qui pèle. La classe non?!
Suivit de l'aqua-aérobic nous avont la « hora loca » l'heure folle durant laquelle nous animons des jeux et concours dans la piscine : concours de kayak, de buvage de bière, de couple parfait (pour celui là le couple doit faire éclater des ballons baudruches en les écrasant entre leur torse, leur dos, leur fesses...) et tout un tat d'autres jeux du même style. Après ça il est 2h c'est la pause déjeuner bien méritée !! Puis deux heures de jeux jusqu'à 5h . Là on a une pause de 3h ou l'on peut dormir, bronzer, se baigner dans la piscine, aller à la salle de sport, rentrer chez soit...A 8h on doit être revenu et en uniforme du soir : chemise noir El Cid et pantalon, jupe, short … noir. Là on doit faire la promotion du spectacle du soir car tous les nous avons un spectacle différent : danseurs mexicains (comme fait mon Dany), cirque, magie, acrobates et plein d'autres. Pendant le spectacle c'est plutôt tranquille nous n'avons pas grand chose à faire à part attendre que se termine le spectacle vers 10h 10h30 pour rentrer chez nous.
Voilà, maintenant vous savez à quoi je m'active toute la sainte journée.

J'ai appris une chose dans mon travail aujourd'hui, je savais déjà que je n'étais pas née pour la danse, j'ai eu confirmation en faisant quelque pas de danse. Il semblerait que j'ai un problème à l'oreille interne, puisque je suis incapable de rester stable dès qu'il me faut danser, Je tombe sans cesse comme si j'étais ivre et ce même en faisant des pars simples. J'aurais au moins appris ça.

Je vous laisse sur ce mots et file au lit je dors sur place.
Bonne journée à vous tous !!

21 mars, 2011

Peu importe leur convictions et leur coupe de cheveux, les hommes sont fait de la même étoffe

Bon allez, je me lance mais je terminerai demain parce que là, après une overdose de sucre et de chocolat ainsi qu'un mail du DRH d'un grand hôtel avec qui j'ai un entretien d’embauche je suis sur-excitée et je me sens d'humeur à la rédaction d'un nouvel article. Je dois cependant me presser car je suis invitée à une fête pour laquelle je me suis toute pouponnée et préparée saucissonnée dans une robe de soirée prêtée par une amie qui n'est pas de trop de mon goût mais bon il m'en fallait bien une et n'ayant pris que très peu de vêtements avec moi, je n'ai pas eu le choix. Je commence un peu à regretter d'avoir laissé mes plus belles robes, chaussures et accessoires en France, j'avais tout de même de belles choses là-bas. Bien-sûre de cette fête vous en verrez les images sur facebook. Et j'en mettrai certainement quelques unes dans cet article.

Bon alors commençons, j'ai passé la semaine à chercher un travail dans les hôtels de la quinta : sans succès. Je suis soudainement devenue la noire, l'arabe ou la musulmane à qui on refuse tous les emplois en France pour l'immonde faute de ne pas être française ou d'origine. J'étais déjà indignée par ce genre de cas auparavant, je le suis d'avantage maintenant. Les patrons ne voient qu'en moi une petite européenne dépourvue de visa de travail appelé au Mexique le FM3. Ils ne voient pas en moi les 3 langues que je maîtrise. Ils ne voient pas en moi mes capacités sportives, sociales et travailleuses que j'ai pu acquérir dans ma vie courte mais bien remplie. J'ai l'envie de travailler, les capacités de remplir à bien mes fonctions voir plus de capacités que certains et un réel besoin d'argent, mais cela ne leur suffis pas...ils veulent un passeport d'une autre couleur avec écrit Estados Unidos de México. Mais le mien dit République Française Union Européenne voilà le malaise ! Vous rendez-vous compte comment le monde pourrait-être différent, et la vie de milliers voire de millions de personnes pourrait être mille fois plus simple si on ne prenait pas en compte quelques lettres et la couleur d'un passeport. Il en serait de même si on ne prenait pas en compte leur religion et leur couleur de peau ainsi que leur origine. Des fois je me demande, comment il serait le monde si on avait pas toutes cette réglementation ? C'est tellement loin de tout ce qu'on connaît que ça en est difficile de l'imaginer.

Je continue deux jours plus tard cet article pour vous raconter les dernières nouvelles du moment et aussi pour faire plaisir à Vanessa qui m'a dit dans un commentaire sur mon mur de facebook être impatiente d'en savoir plus de ma vie sur mon blog. Alors, je sors de mon entretien d'embauche à Puerto Morelos dans un patelin entre Playa del Cramen et Cancun. Le village est typiquement mexicain, c'est à dire très sale, moche et a bien peu d’intérêt si l'on lui retire ses hôtels et ses villages vacances. Un fois rentré dans le village il faut un quart d'heure pour arriver à l'hôtel El Cid dont vous pourrez trouvez ci-joint les photos à ce lien : http://www.bestday.com.mx/Riviera_Maya/Hoteles/Marina_El_Cid/Galeria/
Alors je ne sais pas si ça vous fait cet effet là, mais à moi le Cid ça me rappelle cet horrible livre que j'ai du lire en 4ème et qui m'a laissée traumatisée à vie des tragédies antiques parce que franchement qui parle comme ça maintenant en alexandrin et avec de rîmes et tout le tintouin ??
Enfin, j'ai rencontré le chef de l'équipe d'animation. Un bonhomme qui a de la bouteille, une quarantaine d'années la forme et plutôt sympa. J'ai rencontré quelques animateurs, tous sont mexicains, je suis à l'heure actuelle la seule française de l'équipe ce qui me donne un avantage linguistique mais j'ai entendu dire que certaines personnes comme la gérante des relations publiques était française ainsi que le chef du personnel d’accueil sont français. Je ne serai pas seule. Demain je retourne là-bas pour faire mes papiers avec le DRH puis direction Cancun pour aller me faire mon FM3, finalement ! Entre temps j'ai bossé deux jours dans une bijouterie d'un ami en face de mon ancien travail histoire d'avoir un minimum de revenus et avoir de quoi manger et de me faire un FM3 pour ne pas me retrouver dans l'illégalité la plus totale. Voilà mes soucis résolus !

Je n'ai pas de photos de la soirée que j'ai mentionné plus haut. Je suis arrivé à la fin de la fête qui était un peu ennuyeuse. Son seule « intérêt » je dirais a été de découvrir la tactique plutôt originale de drague de mon ami et employeur bijoutier qui s'avère être un hippy liberé. A quel niveau se situent tes fantasmes ? Plutôt simples et tranquilles ou alors vraiment extrêmes ? Enfin je veux dire t'as déjà fantasmé de faire l'amour avec une fille ou alors avec plusieurs personnes ? Il est plutôt difficile de me mettre mal à l'aise en règle générale mais là je reconnais que je ne savais pas quoi dire. Disons que la plupart des hommes qui me posent ses questions je les ai connu en kaki et crâne tondu. Je n'aurais jamais attendu ça de la part d'un «ami» au cheveux longs grand fumeur de pétards et prôneur de paix et d'amour dans le monde. Mais bon j'imagine que les hommes peu importe leurs convictions et leur coupe de cheveux sont fait de la même étoffe.

Je suis prise d'un élan de bonne humeur par le beau soleil qui règne dans le ciel, un nouveau poste enfin la vie quoi. Je vois là dans mon petit carnet où je note la moindre idée qui me passe par la tête pour mes écrits (ainsi que ma liste de course et les adresses utiles du coin) un - suivi de « codes sociaux ». Il faut que je vous en parle de ça. L'idée m'est venue alors que je parlais avec un des meilleurs amis de Dani avec qui je ne suis ni amie ni ennemie, seulement déconcertée devant ce concentré de « beaufrie » et de syndrome du blaireau mais bon que voulez-vous personne n'est parfait, il doit bien en avoir des qualité ce jeune et petit bonhomme. Alors qu'il me faisait part de ses projets de boîte de nuit pour la soirée il m'a demandé si ma jolie amie Céci allait être de la partie. Je lui ai dit qu'elle était déjà prise et surtout très amoureuse de son homme mais que mon autre amie Eugenia elle était libre. Sur ce il m'a répondu, non la grosse elle est moins belle moi je préfère Céci. Ce à quoi j'ai répondu en me moquant gentillement « t'as pas vu ta tête ! » indignée que l'ont puisse manquer d'autant de respect à une amie devant mes yeux et dans ce cas devant mes propres oreilles. J'ai été accusée « d'agressivité » par toutes personnes présentes à la table. Il me semblait que je faisais là mon devoir social d'amie et montrant fidélité à Eugenia mais non. Je suis agressive.
Je n'ai jamais bien compris ces codes sociaux en France alors pensez-vous bien au Mexique comment ça me complique la vie ! Je sais qu'en France les choses du corps sont des choses dont on ne doit parler. Dites-moi si je me trompe, mais c'est à peu près ce que j'ai compris telle une apspergger, un robot étudiant les mœurs du monde (dans ce cas de la France) des choses dont on ne peux pas parler : la grosseur d'une personne, son poids, sa vieillesse et son handicape ou sa différence quelconque même si elle n'est pas un handicap à la base, elle le devient vite à cause de son silence recommandé par la bien séance. On ne peux pas parler des sécrétions du corps : pipi, caca, transpiration, sperme, règles et j'en passe. Ces mots-là ne vous évoquent-il pas du dégoût ? Ils font pourtant partie de nos corps. Ils sont une réalité à prendre en compte pour notre santé aussi bien mentale que physique.
Il y a aussi les codes des lieux et des paroles. On ne peux pas parler de tout partout et avec n'importe qui. Mais il n'y a pourtant aucune limite définie au sol des endroits où l'on peut parler de politique, argent, religion, philosophie, santé, sexualité, sentiments. Ce sont des délimitations imaginaires qui m'ont toujours troublées et ce depuis toute petite. Avant d'ouvrir ma bouche je dois prendre en compte les gens avec qui je suis (âges, sexe, origine, croyances, convictions, relations et passé sentimental), l'endroit où je suis et calculer les répercutions de chacun de mes mots sur mes futures relations avec ces mêmes personnes. Je passe chaque fois un sale quart d'heure à prendre en compte chacune de ces mesures et me sens d'autant plus perturbée lorsque vient mettre le désordre dans mes calculs une personne dit un peu anticonformiste parce qu'elle parle beaucoup et de toute sorte de choses : cela embrouilles toutes mes données et je ne sais plus alors quels codes doivent être mis en pratique. Dites-moi seulement fidèles lecteurs, suis-je réellement unique et seule perdue dans ces innombrables codes qui sont aussi complexes et dépourvus de sens pour moi que les lettres et les chiffres blancs affichés sur l'écran noir de votre PC lorsqu'il plante au démarrage ?
J'ai besoin d'une réponse et vite. Alors ne fermez pas cette fenêtre de votre ordinateur sans y avoir laisser un commentaire pour me dire si oui ou non vous aussi vous vous sentez paumés dans ces codes de société.

Bon je sais j'écris peu aujourd'hui. J'écrirai sans doute plus la semaine prochaine (si j'en trouve le temps) pour vous faire part de ma nouvelle fonction d'animatrice. En attendant courage pour la suite dans ce pays froid et désormais en guerre...moi je m'en vais à la plage !