09 janvier, 2011

Une poupée nommée Pétra

La maison de Fido à Calkini
Au moment ou je commence à vous écrire, nous somme le 6 janvier 2011 (BONNE ANNEE!!!!!!) et il est 15h40. Je suis actuellement a Calkini dans l'état de Campêche, ça va faire 4 jours, chez mon Prince Maya. J'essaye désespérément de me concentrer malgré les musiques de jouets pour bébés (on a une petite de 3 mois à la maison), la chaleur qui me tue, les hurlements incessants du petit frère de 11 ans dans la salle de bain qui a l'air de s'amuser ainsi et une envie de faire pipi monstre que je ne peux pas calmer car le petit frère en question s'attarde dans la salle de bain à se laver et à faire la Castafiore. Mais en dehors de ça tout va bien.

Je suis donc arrivée il y a quelques jours à Calkini par un long périple. J'ai pris un car vers les 11h du soir a Playa jusqu'à Merida. C'est une ville à environs 4h de route de Playa Del Carmen. Arrivée là-bas à 3h du matin, il m'a fallu me déplacé telle une tortue boiteuse avec mon sac a dos de 45 kilos aux bretelles cassées, un sac de sport plutôt encombrant, mon ordinateur portable et un sac à main dans la ville jusqu'à l'autre terminal de bus, celui qui dessert les petites villes et destinations comme Calkini, qui fort heureusement n'était pas loin. J'ai attendu une heure dehors que le terminal ouvre pour m'acheter un billet pour Calkini qui partait à 4h15. Me fiant à la voix inaudible caractérisant toutes les gares et tous les terminaux du monde entier (ainsi que tous les MacDrives du monde) j'ai mis mon sac dans la soute bagage du bus garé place numéro 7 pour qu'en montant à bord le chauffeur me dise que je ne suis pas dans le bon bus. Je lui ai alors demandé comment je pouvais sortir mon sac de la soute, il m'a répondu que j'aurais dû demandé avant. Ah oui j'ai oublié de précisé qu'ayant attrapé la grippe et une vilaine toux, j'étais complètement aphone ce jour-là. J'ai préféré attendre d'avoir une voix de cancéreuse des poumons pour voyager seule dans un état que je ne connais absolument pas où les gens parlent un espagnol à l'accent rapide et mâché. Au final j'ai pu récupérer mon sac avec une autre fille qui avait comme moi compris que le bus 7 allait à Calkini. Comme quoi c'est pas ma faute et j'avais bien compris la voix hachée incompréhensible du haut parleur, et pis tout ça en espagnol du Yucatán alors quand même hein! Mais attention c'est pas tout! Fatiguée par le voyage de nuit, je me suis endormi quand le chauffeur à annoncé Calkini. Je me suis réveillé une heure plus tard, surprise de ne toujours pas être arrivée vu l'heure et ai donc demandé à ma voisine de car quand est-ce qu'on arrivait à Calkini. Elle m'a répondu qu'on l'avait déjà passé, qu'il fallait que je descende à la prochaine ville pour prendre un colectivo et aller à Calkini. Enfin dans le colectivo en arrivant à Calkini, je vois par la fenêtre Fido mon Prince Maya. Je demande au chauffeur de me laisser descendre là, il me dit qu'il va s'arrêter 25 mètres plus loin au coin de la rue. Une fois descendue 25 mètres plus loin au coin de la rue...plus de Fido! Je l'ai cherché, pareillement qu'à Merida avec mes sac et une démarche de Quasimodo de façon à ce que mon sac a dos ne tombe pas de mon dos dans tout le centre ville arrêtant les passant, demandant où est-ce que je peux passer un coup de téléphone. J'ai fini par rester 2 heures au bureau de la protection civile car, pas d'bol, plus aucun téléphone ne fonctionnait dans la ville. Ils ont été très accueillant à la protection civile, ils m'ont posé plein de questions sur la France, ce que je faisais là-bas, ce que je fais dans le Chiapas, ils m'ont échangé mes quelques euros contre des pesos tous contents d'eux. Enfin si ça leur fait plaisir! J'ai fini par retrouver Fido par un des chefs de la protection civile qui connaissait son père et qui m'a conduit chez eux.

Noël entre copains dans une auberge de Tulum
La ville de Calkini est toute mignonne et toute belle. Les gens sont super gentils et super aimables sauf cette tête de plouc qui m'a appelé gringa quand j'étais dans le centre ville à la recherche du Prince Maya perdu. La famille de Fido est exceptionnellement gentille. Des gentils comme ça j'en ai jamais vu avant. Doux et chaleureux, toujours souriants et super blagueurs. Ils m'ont accueillis comme leur réputation le dit, les bras grands ouverts. Ils me font à manger en permanence, de la vraie cuisine Mexicaine. C'est un vrai régal à chaque fois. Heureusement que je ne reste pas trop longtemps parce qu'à cette allure je vais vite devenir miss obésité 2011. Je dors dans la chambre de Fido, dans son lit. Lui dort dans son hamac et les nuits sont très chastes, je vous l'assure. La maison est plutôt mignonne mais pas très entretenue. Ils font le ménage et la vaisselle, c'est propre. Mais les murs sont pleins de dessins fait par les enfants et de fresques fait par les plus grands. l'électricité est monté façon comme on pourrait dire système D. Il y a des câbles qui passent de partout. Ils faut aller dans la chambre pour allumer la lumière de la salle de bain. Il n'y a pas d'eau dans la douche, seulement un robinet qui se vide à même le sol. Comme ça on remplie une cuvette ou une bassine et on se lave avec un bol. Pas besoin d'eau chaude, il fait trop chaud de tout façon et l'eau sort presque tiède à cause de la chaleur. Mais la salle de bain parlons-en... Une petite pensée pour une petite mère qui se reconnaîtra (comme beaucoup d'autre petites Mères) mais pour qui par respect je garderai anonyme dans cet article. Les toilettes ici c'est toute une histoire. Une fois, après m'être soulagée tout en essayant de garder le silence du plouf non élégant de l'eau des cabinets, et en ayant vérifié préalablement le fonctionnement de la chasse d'eau (qui ne marche pas toujours au Mexique) j'ai pu constaté...qu'elle ne marchait pas vraiment la chasse d'eau! Quel situation cocasse mais embarrassante que voilà. Je me retrouve seule en tête à tête avec la preuve accablante et pour le moment impossible à dissimuler que je suis un être humain dont le système gastrique fonctionne parfaitement. Mais surtout qu'en tant que femme de ce plan là, je suis la parfaite égale de mes confrères qui eux semble non seulement penser qu'ils sont les seuls à avoir cette capacité mais qui de plus exhibent leur création avec fierté tels des trésors alors que nous femmes devons cacher et nier dans un silence coupable cette fonction vitale de notre corps. J'ai alors attrapé un bol qui était déjà dans la salle de bain (la bassine avait disparue) pour me sauver de ce désarrois. J'ai tenté de le remplir d'eau en silence une fois, deux fois, trois fois, mille fois...le plus gros s'en est allé dans les rivières sales de la honte, il en est resté une partie. Comme un petit morceau, preuve de la bassesse de mon être qui semblait m'offrir un sourire moqueur et hargneux. J'ai fini par abandonner en laissant mon inquiétude d'être inculpée d'un tel acte à l'obscurité de la pièce peu éclairée. Peut-être ne se rendront-ils comptent de rien. Après tout, je n'ai rien à cacher, je ne cherche plus a séduire mon Prince Maya, bien que cela soit déjà fait.

Car mes sentiments pour mon Prince Maya ont radicalement changés de direction et ont atterris sur mon Daniel de Playa qui prochainement (enfin j'espère) sera mon nouveau petit ami.
Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés...
Sur la plage à Playa del Carmen
Je n'ai bien sur rien confié de tout cela à mon Prince de peur de lui faire du mal. Il sait cependant que je ne resterai pas à Campêche et que toute relation entre lui et moi est impossible. Je n'ai plus de doutes à présents sur mes envies, elles s'appellent Playa Del Carmen et Daniel. Il m'a tout de même fait une déclaration d'amour digne d'un film romantique. Je ne sais pas trop comment mes sentiments ont changé comme ça. Il faut dire après tout que la relation que j'entretenais avec lui était via facebook et msn ce qui manque un peu d'humanité et de réalité. Maintenant mon cœur bat pour Dani. Il est d'ailleurs un peu en suspend en ce moment. Je n'ai toujours pas de ces nouvelles depuis que je lui partie. Il m'a fait promettre de lui envoyer un mail quand j'arrive a Calkini. Je lui ai envoyé deux. Un pour lui dire que j'étais bien arrivée et un autre ou je lui ai dit que j'avais pris ma décision et que ça serait lui. J'attends encore la réponse. Je suis un peu angoissé par l'idée que lui ai changé d'avis ou bien qu'il soit tout simplement lâche, qu'il n'a pas envie de me revoir et qu'il n'a pas eu les tripes de me le dire. Pourtant je lui ai posé la question plusieurs fois et il m'a toujours répondu par la positive, qu'il voulait qu'on soit ensemble. C'est même lui qui en a parlé en premier de se mettre ensemble. J'ai donc le cœur un peu en suspend, le mot est juste. J'attends des nouvelles de mon flutiste (parce que Daniel joue de la flute traditionnelle Maya et Aztèque) pour que mon cœur puisse rebattre normalement. Je sais que j'ai l'air un peu gnangnan à parler comme ça mais c'est comme ça que je le ressens. J'ai un poids sur la poitrine et j'attends que ça passe. Peu importe ce qu'il se passe, je pense que je resterai à Playa. Je n'ai pas dit toute la vérité à Fido, je lui ai dit que je resterai à Playa car ça me semblait être le meilleur endroit pour moi d'un point de vu professionnel et économique. Je ne lui ai rien dit de Daniel. Mais c'est en partie vrai car même si Daniel changeait effectivement d'avis, je pense que je resterai là-bas. J'ai rencontré Justine, fille d'une amie de ma mère qui vit là-bas depuis 3 ans. Elle m'a parlé de Playa d'une façon qui donne envie de rester. Et puis elle m'avait l'air bien sympa, bientôt mes amies de Nataté s'en iront dans notre pays natal, autant commencer à se faire des nouvelles copines ici.

Je pense vous avoir déjà dit que les gens m'ont donné beaucoup de surnoms à Tzajala. La fille des étoiles ou étoile tout court, la honte de l'armée (pour avoir paniqué à cause d'un gros scarabée sur la main) mais surtout Pétra. C'est mon nom officiel du Mexique. Aux États-Unis ils m'appelaient tous Pepsi. Ici je suis Pétra. Même mes amis français et francophones m'appellent Pétra. Ils sembleraient cependant que les hommes avec qui je couchent ou avec qui je pourrais coucher cultivent un goût particulier à m'appeler Pétronille. Isauro de temps en temps m'appelait comme ça, mais très peu, et c'était temps mieux d'ailleurs parce que plus nul en langues on fait pas mieux, un zéro pointé en prononciation. Daniel aussi il m'appelle Pétronille, mais lui le dit bien mieux et puis ça sonne mignon quand il le dit. Fido également a ses passades et se fait ses kiffes mais avec lui il ne s'est rien passé. C'est comme si en m'appelant par mon prénom ils prouvaient leur virilité et leur pouvoir de mâles dominants. Peut-être recherchent-ils à se trouver un don linguistique caché? Peut-être s'attendent-ils à ce que je saute sur place les mains jointes et un sourire max white en leur disant wow, tu le dis trop bien! Ça leur flatterait l'égo à ses bonhommes. Fido a même acheté une poupée du Chiapas de quand il était à Tzajala pour la donner à sa nièce des 3 mois. Devinez comment elle s'appelle? Pétra! Maintenant que je me suis approprié ce nom, ça sonne un peut bizarre d'entendre les membres de la famille dire - Où est-ce qu'elle est Pétra? - Regarde dans le placard de la chambre, sinon je l'ai laissé sur l'étagère de la salle de bain. Comme si on pouvait me mettre dans un placard ou sur une étagère.

Tape la pause avec un pirate de Camêche
Je suis maintenant à San Cristobal de las Casas. Je suis rentrée il y a une bonne heure. Je termine cet article pour pouvoir le poster le jour même et ainsi ne pas avoir trop de retard. Je me connecte et vois que mon Prince Maya m'a supprimé de ses amis facebook. Voyant qu'il n'y avait pas moyen avec moi, il m'a viré...sympa. Mais je ne me laisse pas abattre de la sorte, j'ai un beau Daniel qui m'attend avec un boulot qui gagne. De quoi me plaindre?
J'ai un peu galéré pour le retour aussi jusqu'à San Cristobal. A Calkini j'avais acheté un billet pour Campêche – Villeharmosa à 12h30. J'ai donc pris le bus de Calkini à Campêche sur les coups de 10h30, sachant qu'il y avait une heure environs de trajet de Calkini à Campêche j'étais large. J'ai fait les adieux à mon Prince que je ne reverrai sans doute jamais puis sur partie dans mon bus les larmes aux yeux ou presque. J'avais de la peine de le quitter et de le faire souffrir comme ça. Le ik, c'est que le bus a tardé sur la route. Je suis arrivée soulagée à 12h30 au terminal en me disant qu'ils n'étaient sans doute pas encore partis lorsque j'ai demandé encore un peu stressée où était mon bus en montrant mon billet à un des employés de la compagnie, il m'a dit que je n'étais pas dans le bon terminal. Heureusement les Mexicains sont un peuple de gentils (enfin pas tous) et ils ont passé un coup de téléphone à l'autre terminal pour qu'ils m'attendent. J'ai sauté dans un taxi jusqu'au terminal puis sauté dans mon bus. Ouf! Enfin partie. Mais quand même angoissée pour je ne sais quelle raison par rapport à mon Dani qui m'attend à Playa. Et s'il changeait d'avis? je me demande continuellement. Je fini par l'appeler un peu trop angoissée au téléphone d'une cabine pour qu'il me dise que je lui manque et que je lui manque beaucoup. Jamais un coup de téléphone ne m'avait fait autant plaisir. Je suis maintenant reposée sur ce sujet. Et j'ai hâte de retourner à Playa.
Le voyage a été assez long mais meilleurs que les précédents. J'ai fait exprès de prendre n autre trajet qui est moins direct mais tout aussi long et au même prix et qui ne passe pas par les montagnes. Je n'ai pas été malade. Cependant j'ai été obligé de me rendre dans un hôtel à Tuxtla la capitale du Chiapas à deux heures du matin car ayant perdu ma clé je ne me sentais pas de réveiller toute la maisonnée de Nataté à 3h du matin. Et vlan partis mes derniers 300 pesos! Bon l'hôtel était assez confortable et il y avait de l'eau chaude j'en ai profité parce que à Nataté, l'eau c'est une chose rare voir quasi inexistante.





J'en fini là; Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Je poste aussitôt cet article oarce que j'en connais qui s'impatiente...

2 commentaires:

  1. Tu écris en digne fille de ta mère....un vrai régal.. si si même les passages scatologiques ;-)
    Alors, en fait, ne rentre jamais afin de continuer à nous abreuver d'histoires de la sorte, nan pas les scato, là je parle des histoires de princes charmants de de cœurs qui battent à tout rompre.
    Des bisous
    Max maximinus

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  2. Salut, c'est aurélie du 526.
    On s'est vu peu de fois au 526, j'apprends à te connaitre via ton blog.
    J'aime te lire, tu me rire, tu écris tellement bien qu'on a qu'une seule envie c'est de continuer à te lire, et connaitre la suite de tes aventures....de prince
    Tu as l'air plein de vie, continue comme ça et surtout ne change rien à ta joie de vivre qui transpire sur les photos.
    Aurelie

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