03 novembre, 2010

La fille des étoiles

Une envie soudaine d'écrire me prend. J'ai dû courir de la cuisine jusqu'à ma chambre sous une pluie torrentielle pour accéder à mon ordinateur. Je profite de la pluie pour vous écrire, les activités ayant été suspendues.

En ce moment je me fait du souci pour mon ordinateur qui fait des siennes. Il ne se charge plus très bien. En plus de ça il aurait soit disant un virus qui se balade dans certains de mes dossier. Et mon frère n'étant pas là pour y fourrer son nez il me manque encore plus pour ça. Parce qu'à Tzajala, les geeks et pro des ordis ça coure pas les rues! L'idée de ne plus pouvoir vous écrire mes longs articles sur mes réflexions et mes histoires m'attriste vraiment.

Au passage, je suis moi même prise de malaises dû a quelque chose que j'ai mangé à San Cristobal. C'est que la nourriture de Tzajala est bio et tellement bonne que notre organisme s'habitue et baisse radicalement ses défenses. Me voilà prise d'assaut par des parasites intestinaux. Depuis 3 jours je passe la plupart de mon temps à me reposer au lit. Je lis beaucoup et j'aide peu dans la communauté car je suis trop faible. J'ai essayé de presser des citrons la dernière fois (la cuisine, ma seule ressource) et l'effort m'a paru colossal au point que j'ai presque tourner de l'œil!

La cuisine, parlons-en! Je passe ma vie à faire des tortillas. J'adore cuisiner. Mais ça vous le savez déjà. J'apprends la cuisine mexicaine. Je pense déjà aux bons petits plats que je vais vous faire en rentrant à Paris. Vous ne voudrez plus que je quitte la cuisine.

Sinon, je suis toujours autant surprise par la beauté des indigènes (vous noterez d'ailleurs qu'on ne dit pas indien mais indigène). A mon habitude, j'aime les grands blonds à la peau et aux yeux clairs. Ma très chère mère dira volontiers que j'ai une préférence pour les tondus dû au nombre d'amants peu chevelus que j'ai pu invité à la maison. Mais la vérité est que je suis née dans le mauvais pays. J'aurais dû naitre parmi les indigènes. J'y aurai trouvé mon compte. Certes, les plus retirés, ceux qui vivent dans la montagne comme nous à Tzajala, ne sont pas des plus aimables envers les blancs et tous ceux qui en sont pas comme eux. Mais il y en a d'autres, au visages fins et beaux, avec un corps long et parfait. Oui, je suis amoureuse des indigènes! Mais c'est pas une nouvelle. Malheureusement, des indigènes ouverts aux blancs et de plus de 1,60m, c'est comme les geeks de Tzajala il n'y en a pas des masses. La population de San Cristobal est principalement française, et un peu d'autres pays d'Europe. L'ambiance en ville est particulière. Je crois ne jamais vous en voir causé...commençons!

Tous les weekends, je me rend là-bas histoire de retourner à la civilisation, lire mes mails, voir d'autres têtes etc... Les soirs en général je sors avec mes copains volontaires de toutes les nationalités. Il y a souvent des concertes ou des soirées musique dans les bars. C'est presque toujours les mêmes qui jouent. Un groupe de français appelé les Zumbido ou un truc du genre. Ils jouent des chansons engagées et avec un côté un peu poétique. Pour être honnête je n'aime pas trop ces soirées. Ça me sort un peu mais j'ai quand même du mal. Disons que chez ses gens là, ça boit et ça fume, ça a des longues dreadloks jusqu'au fesses, des piercings et des tatouages, ça joue d'instruments bizarres (avec une vieille bassine et un bâton planté en son centre, avec une corde qui relie les deux, ça se joue avec une chaussette sur une main et un gant de cuisine sur l'autre). Et puis ça a toujours le même public, un groupe de français qui s'est installé à San Cristobal. Il partait que les français ont assiégés les Mexique. Ils sont partout! J'ai mal choisi mon pays pour apprendre l'espagnol.
Mais ce qui me met mal dans ses soirées c'est surtout que l'atmosphère me rappelle étrangement celle d'une soirée où les choses auraient pu mal tourner pour moi. J'en parle aujourd'hui avec le sourire mais cette expérience m'a bien marquée, au point d'être maintenant dégoutée de ce genre de consommation. Je pense être maintenant un pilier stable, hermétique à toutes drogues possibles mis à part le chocolat bien entendu.

Pour faire abstraction de mon mon malaise et me distraire de mes mauvais souvenirs, je tente de m'imaginer une vie parmi ces gens là. Ils n'ont rien de bien méchants, au contraire, je sens en eux une énergie positive. Ils vivent simplement de musique et d'amour. Bon, ne nous voilons pas la fasse non plus, il y a aussi une partie important de drogue dans leur vie...et dans leurs veines. Mais moi même je me suis posé la question, est-ce que je pourrais vivre comme ça? Quitter mes racines françaises et vivre au Mexique? Me marier avec un bel indigène qui me ferait des beaux enfants à la peau mate? L'idée me plait bien mais j'ai l'impression d'être aspiré à faire autre chose. Que la vie m'a réservé un autre sort. J'ai déjà une maman qui n'a pas beaucoup de blé et même si elle ne le dit pas parce qu'elle a un grand cœur et qu'elle veut pas nous écraser d'une responsabilité en plus, faut bien que je pense à elle aussi dans ma vie future. Sur ma liste de chose à faire il y a écrit un gros: « trouver des sous pour acheter un maison histoire que personne chez moi ne se retrouve à la rue ».

Cela me fait penser à une conversation que j'ai eu avec certains de mes copains volontaires à qui j'ai raconté une partie de ces « responsabilités » que j'ai déjà en partie sur mes épaules depuis pas mal d'années. Les responsabilités d'avoir une famille qui marche pas sur l'or et un frangin qui traine un peu la pâte si je puis dire. Tous m'ont dit que ma vision de voir les choses, de me sentir si responsable et fidèle envers ma famille c'était d'abord horrible (par le fait de ne pas imaginer vivre une vie pour moi) mais en même temps très courageux et généreux de ma part. Alors j'ai ressenti certainement ce que ma môman ressent lors qu'on lui dit à quel point elle est brave et courageuse de s'occuper de son petit qui marche pas droit et qui bave en plus de ça. On choisi pas sa famille et on fait avec ce qu'on a. Il n'y a rien d'héroïque là dedans. Ce n'est pas de la bravoure ni du courage ça mesdames et messieurs. C'est la vie c'est tout. Et c'est ce que je leur ai dit à mes camarades d'aventures mexicaines. Mais bon, il semblerait qu'ils ne soient pas d'accord avec moi alors, à quoi bon suer sang et eaux pour leur prouver que je ne suis pas un héros? Parce qu'au fond, c'est peut-être ça être un héros. C'est pas forcement partir à la guerre contre tous et recevoir des médailles pour avoir perdu un bras. Cela m'amènerait donc à dire que ma mère est une sorte de wonder woman, ce qui me semble tout à fait vrai et réaliste. Elle est au moins aussi forte que le père Noël. Qui arrive à donner des cadeaux aux enfants du monde entier en une nuit et même à ceux qui ont pas de cheminées et même à ceux qui vivent en appartement? Moi je dis ma mère elle est cap!

D'autres nouvelles de mes aventures. Je vais peut-être changer de projet et ne plus vivre à Tzajala. Il y a un projet bien plus intéressant chez Natate. Faire de la prévention pour la contraception dans les écoles du Chiapas. Je n'ai pas confirmation encore que j'aurai le projet mais quel pied total se serait! Enfin mon manque total de tabou et de retenu sur la chose me servirait. Car si l'on doit causer contraception, maladies, grossesses et sexualités, je préfère être direct et franche. Que le message passe vraiment et pas que ça ressemble aux pitoyables cours sur la sexualité, dispensé par mon professeur de SVT au collège pour qui les mots pénétration et sodomie semblent s'attacher avec hargne à sa glotte et refusaient obstinément de sortir de sa bouche.
Et puis, j'ai ça dans le sang pas vrai? Aller dire aux fillettes qu'un bonhomme c'est pas un dieu mais que ça peut te mettre un polichinelle dans le tiroir en moins de deux comme si ça en était un. Et qu'en plus de ça, ils peuvent te refiler des saloperies. Et puis l'éducation des hommes en matière de sexualité il y a beaucoup à faire, et pas qu'au Chiapas et au Mexique. On a aussi nos cas chez nous aussi civilisée et avancée qu'est la France. Et puis s'il se trouve que les hommes mexicains ont autant de bonnes manières au lit que ce que m'a laissé entrevoir le Sebastian, il y a des lacunes et certaines notions à approfondir je pense. Enfin, j'espère vraiment qu'ils me laisseront avoir le projer. Je pense pas faire tout de suite des longs discours et explications tout de suite. Mais je serai déjà au contact de mexicains tous les jours et en plus j'aurais un lexique complet en espagnol de choses qui peuvent m'être très utiles d'un point de vu personnel.

Je pense que je vais rester dans le Chiapas quelques temps, améliorer mon espagnol et ma culture de là-bas. En suite, j'ai dans l'optique de venir voir mon prince Maya à Playa del Carmen, pas loin de Cancun, voir si je peux me trouver un truc là-bas parce que le Chiapas c'est vraiment trop plein de français et je peux sentir que je dois donner le double d'effort pour maîtriser l'espagnol.

Je voulais aussi mentionner mon précédant article d'une bonne partie est complexe. Ma mère m'a même poliment dit qu'il lui a fallu plusieurs lectures pour comprendre plus ou moins ce dont je parlait. En réalité, je l'imagine plus dire à mes frères « P***** ta sœur elle nous a pondu un article sur son blog j'y comprend rien du tout! ». J'ose penser qu'il en a été de même pour nombreux de mes lecteurs. En effet, je me suis bien pris la tête sur cet article. C'est l'effet Tzajala. Il y a une telle connexion avec la nature ici que les photos ne montrent pas forcement. Mais bon, dites vous que des réflexions philosophiques du genre il m'en passent 50 par jours. Sauf que dans ma tête c'est plus claire et logique et ça rend mieux. Un peu comme quand on se dit « cette blague avait l'air plus drôle dans ma tête ».
Tiens la nature, vu qu'on en parle, j'ai une petite histoire drôle à vous raconter. Enfin, drôle, tout est relatif. J'ai fait pipi sur un araignée l'autre jour. Je m'en étais pas aperçu. Vous voyer le genre de grosses noires qu'on retrouve derrière la télé ou le canapé de temps en temps? Ça m'a beaucoup marqué en fait parce que petite c'était mon pire cauchemar. Et j'imagine bien la même chose arriver à ma cousine, arachnophobe convaincue. J'ai pas encore rencontré de tarentules mais j'ai un enrome scarabée qui m'a grimpé dessus après le diner. Dans la panique, je n'ai vu qu'une énorme bête noir sur la main. J'ai poussé un hurlement (pas aussi fort que quand je m'épile ou que je vois vraiment une araignée) qui m'a valu le nouveau surnom de « la honte de l'armée française ». J'en suis toute aise et l'assume jusqu'au bout!

Comme dans certaines tribus indigènes d'Amérique du Nord, les gens à Tzajala donne des nom en fonction de ta personnalité, d'évènements passés, ou d'une chose que tu as faite volontairement ou non. Mon premier nom (et le plus officiel) est Pétra. Pétronille est très connu ici, je ne joui donc plus de l'originalité de mon prénom mais c'est pas grave, je suis originale autrement. Sinon, il m'ont aussi batisé Estrellita ou Estella ou encore la Chica de las Estrallas du à mon badtrip qui m'a fait monté jusqu'au étoiles. Et encore, le dernier surnom en date (avant celui la honte de l'armée française) est General Estrella, pas la peine de vous expliquer pourquoi. Mais bon, dans les faits on m'appelle surout Pétra ou Estrellita et ça me plait bien.

Une autre histoire de fou à vous raconter. Bon de fou, ça dépend mais moi ça m'a marqué. Sylviane m'a raconté qu'une volontaire anglaise, une petite rouquine au yeux clairs et au taches de rousseurs faisait la peinture à Abasolo, un village pas très loin de Tzajla. A l'heure de la récréation, les enfants de l'école sont sortis (parce que la cours de récré chez eux c'est la rue) et, curieux et attirés par un gringa (ils en voient pas beaucoup et c'est aussi pour ça que Sylviane nous a mis en garde contre les enfants) ils sont tous venu la voir alors qu'elle faisait des fresques sur les murs de la rue. Au début juste amusés par sa différence, ils la regardaient, lui touchaient les cheveux, les vêtements la peau. Mais très vite excités parce qu'ils étaient genre 50 autour d'elle ils se sont mis à lui tirer les cheveux et les vêtements. Elle a dû fuir pour se sauver. Heureusement une dame du village l'a abrité chez elle le temps que l'excitation collective se calme. Donc, si je vais à Abasolo et que c'est l'heure de la récré, soit je fais ma guerrière sans pitié avec les enfants (ça j'aime) soit, je rase les murs, ça c'est moins drôle mais on peut aussi l'imaginer comme un exercice d'infiltration d'un village de rebelles organisé par l'armée. Je vais revenir de Tzajala je serai Rambo façoné par des indigènes qui ont entre 7 et 12 ans. Ça vaut tous les entrainements des légionnaires!

Je continue mon article à San Cristobal où je m'apprête à le poster. En attendant il m'est arrivé de constater sur le chemin de Tzajala à San Cris que je trouve les indigènes de plus en plus beaux. J'ai eu la belle compagnie d'une jeune homme au visage ma foi peu degoutant.
Sinon, je viens de voir en utilisant mon ordinateur et après avoir prêté mon disc dur externe que tous mes fichiers ont disparus ainsi que mes photos et autre; Tout ce que j'ai pu vous écrire avant et que j'avais l'intention de vous poster. Je vais voir avec Sylviane et Viky qui sont celles qui l'ont utilisé ce qu'elles ont bien pu en faire. Mais ça me met franchement de mauvaise humeur!
Sur ce je vous laisse sur ces mots en attendant vivement vos commentaires.


"Ce n'est que quand il aura fait tomber le dernier arbre, contaminé le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson que l'homme s'apercevra que l'argent n'est pas comestible." Indien Mohawk

5 commentaires:

  1. Voilà qui est fait. J'ai changé le fond d'écran pour mes vieux et aveugles de parents. Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour ses vieux hein!

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  2. Ma bellotte, voilà un article bien revigorant, même si tu es rongée des intestins..
    J'aime bien l'idée que tu te fasses un trip Planning familial au Chiapas, mais fais gaffe quand mm à ce que tu dis, autre pays, autre culture, autre mœurs donc autre forme de communication ! Pas de provoc qui risquerait de gâcher le projet !

    Si tu vas à Cancun, tu ne reviendras pas ! C'est ce que disent tous les gens qui y vont en vacances : la mer, le soleil et les palmiers. En plus telle que tu y vas, tu y seras bien accompagnée... C'est aussi bien plus pratique pour venir te voir que ta haute montagne au milieu de nulle part ! Tiens-nous au courant. Je n'ai tjrs pas téléchargé Skype, j'attends de retrouver mon casque et mon mic...

    Plein de baisers, ma douce, et continue à nous faire vagabonder.

    Ta pôv mère

    PS. Werther se joint à moi pour un coup de langue râpeuse, il pète le feu, like good old time.. mais en moins gros.

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  3. Ah partir aussi loin pour te rendre compte que ta mère est une Sainte ;-)) Bon fait gaffe quand même à ce que tu bouffes...
    Sinon tu rentres quand pour les tortillas ?? J'ai encore le souvenir de ton agneau à Montreuil ^^
    Besitos !

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  4. Arfff, j'ai oublié de signer : Solène, Pascal & Maximinus

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  5. Salut..euuu ca y es je me trouve déja con d'écrire sa mais bon...J'aime beaucoup ton article, très perso (je suis une vilaine fouineuse)..
    Au fait c'est Maëlle, on se "connaissait " au collège ( les guillemets parceque je ne suis pas sure que cela soit une periode ou tu connais vraiment les gens!)Une grosse touffe brune et bouclée mais tout de même renomée Skins fréquemment..tu remet? bref je ne t'explique pas le chemain qui m'a mené a ton blog, mais je t'envoie toute ma sympathie virtuelle pour tes projets qui m'ont l'air bien interessants et ton écriture drole, cru...chouette koi..( promi j'ai pas tout lu!je me suis sentie un peu trop indiscrète).
    En fait si, je te dis: je cherche pleins d'info sur l'Amérique Latine et le volontaria, car je pars moi-même en Décembre, suuper a l'arache et seulabre (donc libre mais en danger de me faire exploser le cerveau par overdose de moi-même).Et je dis sur notre maitre a tous le fesse du bouk, et corah (que je beug un peu a resituer nivel amitié) me donne l'adresse de ton blog en me disant d'aller voir. Whouuuf MIX hein? Tout sa pour faire mon petit déballage de vie moi zaussi. Et te redire que sa a vraiment l'aire terrible.
    Et que si t'a des infos ou des plans a me faire passer ou simplement que la coincidence te fais rire et en souvenirs de bateaux et emmerdes commun(e)s, tu veux m'envoyer un petit mail ou pas en cas de surbooking et flème (ce qui ne sont pas de vrais défauts, je l'ai experimenté l'an dernier): lamazone-revdailleur@hotmail.fr
    Que te vayas bien en todo caso... Maelle DEMOY

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