29 janvier, 2011

Aux plus inspirés, aux artistes et amoureux de la poésie

Jaloux? M'enfin pourquoi ça?
Ça donne envie hein?

Bon, comme le veut la tradition je continue de vous donner de mes nouvelles chaque semaine. Je viens à l'instant de m'enfiler une importante quantité de Mc Dolads ainsi qu'une glace Magdum à la vanille nappage chocolat et amandes, un Kider Bueno mélangé avec un demi litre de lait et il me reste encore deux barrettes de Rafaelo à engoutir. Le rêve quoi! Tout ça devant la série de How I Met Your Mother que je regarde pour la millième fois. Je jouis. Il est bientôt 23h et je suis toujours en pyjamas. La seule fois où j'ai mis le nez dehors aujourd'hui c'était pour aller à la quinta (le centre ville) pour m'acheter de quoi « diner » ces délicieux mêts américains que sont les cheeseburgers et les nuggets accompagné de french fries appelé ici papas a la francesa. On leur a jamais appris à ces Américains du Nord que ça vient de Belgique les frites! Osez me dire de faire attention à ce que je mange! Voilà deux semaines que je m'alimente de la pire des façons, plus trois mois que je ne fais absolument aucun sport et je n'ai jamais été aussi svelte. Le monde est injuste c'est vrai, alors pour une fois qu'il l'est un peu avec moi...laissez moi kiffer sérieux!

Allez je suis pas si méchante...quand vous voulez vous savez que vous avec une maison à Playa
Deux semaines que je suis à Playa, toujours sans emploi et sans appartement avec pour seules ressources mes économies. Je me suis approprié les lieux: l'appartement de Dany qui est moins crasseux qu'avant (et oui une femme dans un foyer ça se sent) les rues, les restaurants, la plage (et oui j'y vais tous les jours) et les gens. Récemment je me suis fait de nouveaux copains. Je rencontre des gens nouveaux presque tous les jours. Des filles que j'ai rencontré au début de la semaine je suis devenue très copine avec l'une d'entre elles qui s'appelle Ana. Malheureusement elle ne vit pas à Playa et est ici de passage. Elle vit à Guadalajara de l'autre côté du Pays. Toutes les deux nous entendons à merveille. On passe presque toutes nos journées ensembles à se balader le long de la plage, manger, boire des cocktails gratuits (cool de connaître les barmans du coin) et parler de tout et de rien. Nous sommes absolument identiques sur tous les thèmes que nous avons abordé: politique, religion, philosophie mais aussi sur des thèmes plus sérieux tels que les hommes, les amis, l'humour, la cuisine, les voyages, les études, le travail, la famille et j'en passe. Elle doit passer un examen chez elle et puis après elle est libre de faire ce qu'elle veut. Elle reviendrait bien à Playa car elle aime l'endroit et parce qu'on s'entend à merveilles. Avec elle j'apprends beaucoup niveau espagnol puisque je passe mes journées avec elle à causer de tout et de rien.
Le cenote

Niveau boulot, je ne peux encore rien faire puisque je dois attendre mes papiers, ça vous le savez. Mais on m'a proposé de plusieurs côtés de donner des cours de français. Je pense accepter. 100 pesos le cours par personne j'ai déjà 4 – 5 volontaires ça me ferait 400 ou 500 pesos par semaine...c'est plutôt rentable. J'attends vivement que ma mère me scanne mes papiers et dès lors je chercherai du travail. J'ai déjà trouvé un appartement plutôt sympa: 6000 pesos par moi pour un truc au centre à 15 minutes de la plage et de la quinta. 6000 pesos pour le loyer, le gaz, l'eau. Je paye à part l'électricité et bien sûr la nourriture. L'appartement est tout équipé avec des meubles quasi neufs: gazinière, réfrigérateur, télévision, canapés, lit, table et chaises...ce qu'il faut quoi. Il y a même une ventilation au dessus de la gazinière. De la place pour accueillir une lionne (oui maintenant j'ai décidé d'appeler ma mère lionne parce qu'elle m'a dit qu'elle aime bien et que ça sonne mieux que louve parce qu'elle aime pas trop les chiens préfère les chats). Enfin voilà cet endroit m'a l'air parfait...manque plus que le travail. En plus c'est à mis chemin entre chez Daniel et la quinta. Que demander de plus!
Plus romantique il y a pas

Mis à part ça, ceux qui sont pas totalement ringards et qui ont facebook ont pu remarquer par mon statut que ma « belle-mère » enfin la mère de Dani élancée dans une phase ménage comme elle le fait souvent chez son fils s'est fait la malle avec deux – trois de mes strings et un soutif. Bien sûr tous sont tout neuf donc un peu la rage. J'ai fini moi même par lui envoyé un mail car Daniel semble trembler devant sa mère, normale les hommes tremblent tous devant leur mère et leur copine (enfin non pas avec moi parce que j'ai décidé que je ne serai pas trop du genre tyrannique comme petite amie). Puisque sa môman m'a ajouté à ses contacts facebook je me suis permis de répondre à son mail en lui disant « Très bien merci. Dis-moi tu aurais pas vu ses sous-vêtements à moi quand tu es venue faire le ménage? Je ne les retrouve plus. » Pour le moment pas de réponse...on verra ce qu'elle me dira. Mais Dany a haussé les sourcils l'air de dire « Tu sais ce que tu fais » je sais pas trop si je dois avoir peur ou rigoler. Une anecdote qui m'a bien faite rire dans mon moi intérieur, vivant avec le Dani j'ai des affaires à moi qui trainent comme ma brosse à dents, mon shampoing et mon rasoir dans la salle de bain. J'ai, du moins j'avais aussi mon étui à khôl en boit ramené du Maroc par notre bonne Bouchera installé dans la salle de bain jusqu'à ce que la génitrice de mon homme a trouvé que ça ressemblait trop à un appareil servant à consommer de la drogue, un genre de choubang un peu sophistiqué en bois; et que puisqu'on allait avoir la visite d'une amie à elle, il fallait faire bonne impression. Je n'ai pas pu ouvertement rire de la situation mais vous vous doutez bien qu'au plus profond de moi je pleurais de rire.

Petit coins sympa entre amoureux
Une belle idée m'a été présenté il y a une semaine environs. Un groupe de photographes parcourent le Mexique prenant photos de en tout genre de la nature, des constructions humaines, des gens, des animaux etc... de ces photos ils les impriment sur du beau papier. A chaque personne ils demandent de choisir une photo et d'écrire un message de paix et de bonheur à un étranger ainsi que son nom, adresse e-mail et nationalité. De cette image on la met dans une enveloppe qui sera donné à quelqu'un d'autre qui la choisira au hasard. En tant qu'écrivains de message de paix nous recevons nous aussi une enveloppe choisie au hasard qui contient un message de paix et de bonheur un nom, une adresse e-mail et une nationalité. Libre à nous de contacter l'auteur du message. L'idée est belle je trouve...aux plus inspirés aux artistes et amoureux de la poésie je vous envoie l'idée. Faites en ce que vous voulez.

En plus l'eau est assez chaude

 Je sens que j'écourte mes articles mais c'est qu'en ce moment ma vie n'est pas trépidante d'actions et de folles nouvelles. Je vis une routine un peu ennuyeuse mais plutôt agréable. Je suis heureuse avec mon Dani qui me fait câlins et bisous (avec modération pas comme mon infirmier) et avec la plage qui me fait toujours autant vibrer même si j'ai eu le malheur de croiser une démoniaque, diabolique et malfaisante méduse (pour ceux qu'ils l'ignorent encore j'ai une phobie de ces créatures-là) qui certes ne m'a pas piqué puisque mon radar anti-méduses n'en laisserait aucune s'approcher à plus de 10 mètres de moi mais quand même, elle était là! Je considère cette période de farniente comme des vacances. Cela dit, il me faut trouver d'urgence une esthéticienne. J'en ai très vite trouvé une à San Cristobal, à Playa ça semble être une autre histoire.

Il a la classe mon mâle non?
Petite session "mon coeur mon amour"







Mon nouveau colloc César le lézard qui loge près de la poubelle

22 janvier, 2011

Je déteste étudier mais j'adore apprendre

Je commence cet article en me pressant parce que j'ai d'autres chats à fouetter. Il faut que je me douche et que je me prépare pour sortir en boîte toute la nuit à la doce, l'avenue des nightclubes de Playa del Carmen avec mon amoureux et quelques amis. Comme vous l'aurez compris, je suis bien arrivée à Playa del Carmen. Cela va faire une semaine jour pour jour. Je vis chez mon Dany avec qui j'entretiens une relation plus qu'amicale. Pour le moment, ma vie ici s'est résumée à passer mes journées avec Daniel et mes soirées cloîtrée dans son appartement rikiki et sale à manger sushis et chinois devant des films téléchargés de la façon la plus illégale qu'il soit par mes amis de Nataté.
Tout d'abord je tiens à commencer en parlant de mes amis de Nataté qui sont comme je le dis, des amis. Je les ai quitté non sans peine samedi dernier surprise de voir la difficulté de dire au revoir et par la présence de larmes. Enfin, c'était bien étrange de m'en aller de cette ville. Je ne l'avais pas remarqué tant que ça mais San Cristobal, c'était mon chez moi il y a une semaine. Même si je n'aimais pas ce chez moi, il l'était. A part les adieux bien étranges j'ai pris la route en me disant: ça y est je m'en vais et en regardant les rues, les maisons et magasins pensant pareillement que c'était la dernière fois que je voyais tout ça. Un petit coup de blues que je n'attendais pas et dont la cause est dû à cette amitié nouvellement formée avec mes colocataires de Nataté. Qu'ils lisent ces lignes et sachent qu'ils me manquent beaucoup et que je les compte parmi ma rangée de bons et surtout vrais amis. Aussi j'ai appris à Playa del Carmen la nécessité des amis. J'avais oublié ce que c'était que ne pas avoir d'amis. J'ai dépendu de Dany quelques jours avant de pouvoir faire des nouvelles connaissances. On se sent vite seule sans amis. Wow, ça fait beaucoup de fois le mot « ami ».

Enfin je commence à sortir tous les soirs et ça fait du bien d'avoir des gens à qui parler, avec qui rire et s'amuser. Je ne dis pas là que je n'amuse pas avec mon Dany, ni que je n'ai rien à lui dire. Au contraire on s'entend drôlement bien et c'est assez surprenant. Mais c'est bien de rencontrer du monde. Je me suis fait trois copines récemment. Toutes sont intelligentes et très drôles. Je suis tombée sur une mine! Non seulement elles m'apprennent l'espagnol à vitesse grand V (je parle exclusivement espagnol depuis que je suis arrivée) ce qui change radicalement de Nataté dont la langue dominante reste le français. J'ai fait des efforts prodigieux en une semaine et n'ai plus aucune difficulté à parler espagnol. Même avec mon pire ennemi Mr Subjonctif (dont je vous ai déjà parlé) je commence à être plutôt copine avec lui ainsi qu'avec ce cher Conditionnel Passé qui lui, comme vous pouvez vous en douter est du genre difficile à cerner. Et bien même avec ce beau monde je commence à être plutôt copine. Je n'apprend pas seulement l'espagnol avec ces nouvelles connaissances. J'apprends aussi beaucoup plus la culture mexicaine du point de vu sociologique et politique. L'une d'entre elle m'a dit une phrase que je me promet de ne jamais oublier: « Je déteste étudier mais j'adore apprendre » Un petit clin d'œil à ma coiffeuse personnelle qui a eu quelques petite embrouilles avec un des professeurs de sa fille...Si j'étais encore scolarisée, je leur sortirai façon facial à mes profs!

Playa del Carmen maintenant! Après 18h de route j'ai eu le plaisir de réveiller mon tendre très tôt dans la matinée qui était ma fois...très content de me revoir. Pour vous donner une idée de la ville, c'est une ville de la nuit. Tous les soirs c'est la fête dans les boîtes toutes pleines à craquées. On entend dans les rues de la musique. Les rues sont infestées d'américains et de « nacos » qui est l'équivalence du mot « beauf » pour nous. Les filles se baladent en maillot de bain le jour et la nuit en robes très moulantes ou en jupes dont la longueur équivaut à celle de leur talons. On sent nettement que ça fume et ça snif beaucoup. Ça prend aussi des pilules de couleurs qui font voir encore plus de couleurs. Plutôt étrange ce monde. Mais je ne regrette pas d'y être. Je semble déjà être admirée par beaucoup de mon nouvel entourage pour ma sobriété et mon manque total d'envie et de nécessité de boire et fumer. Je ne peux pas encore chercher d'appartement puisque je n'ai pas de travail. Et je ne peux pas trouver de travail puisque je n'ai pas de visa. Et là encore je ne peux pas avoir de visa puisque les papiers nécessaires pour se faire sont en France et ma chère et tendre créatrice les réuni petit à petit comme une gentille lionne réuni morceaux de gazelle en tout genre pour que son petit puisse s'épanouir au mieux. Franchement si elle est pas bonne comme le bon pain cette lionne! On rêverait tous d'en avoir une comme ça à la maison de lionne. Mais bon comme je la connais ma lionne elle se fait du souci surtout en parlant de choses en tout genre qui se consomment. J'ai beau vivre à présent dans un paradis sur Terre je garde conscience que chaque paradis a son prix. Qu'elle ne s'en fasse pas, ma lionne, ses léchouilles et ses coups de pattes m'ont bien appris la vie. On ne fera pas de moi une seconde Florence Casser.

M'enfin cessons de parler de choses qui fâchent. Laissons-nous porter par un autre sujet que je commence à maitriser de plus en plus du haut de mes 21 ans. Non non je ne veux pas parler de la faim dans le monde, de la violence et de la guerre mais de choses plus rigolotes. Parlons d'amour...enfin non de couple! De la complexité des couples. Je trouve en ce moment le sujet très intéressant puisque...et ben je suis en pleine dedans! J'ai réalisé il y a peu que je sors avec un homme qui semble être la copie conforme du point de vu caractère de mon frère Léo. Un gentil qui ne s'énerve que très peu et à sa façon. Une feignasse formidable mais au grand cœur. Sachez que j'en suis ravie! Cela fait longtemps que je me dit qu'un homme qui serait un peu comme mon frère serait parfait pour moi même si je me brouille souvent avec lui pour des questions de ménages. J'ai pu voir que quand on est la copine du bonhomme le ménage n'est plus un problème car on obtient tout de suite une notoriété bien plus grande que quand on est seulement la petite sœur.
Il y a deux points que j'aimerais traiter dans ce paragraphe, d'abord le thème universelle de la complexité féminine avec c'est étrange créature qu'est l'homme. Puis comment la culture mexicaine vient rendre cette vérité encore bien plus compliquée.
Déjà, je pense que tous en tant que citoyens modernes du 21ème siècle et fidèles utilisateurs de facebook, nous avons tous pu constaté le malaise lorsque commençant une nouvelle relation il nous appartient de passer de « célibataire » à « en relation » sur facebook. Bien sûr le malaise réside dans le fait de qui passera à « en relation » le premier? Et encore pire avec maintenant la nouvelle option de se mettre « en relation avec ». Moi même n'ai pas ce problème puisque mon Dany m'a dit vouloir rester plutôt discret sur le sujet et n'a pas envie de chacun de ses contacts facebook (y compris son ex) sache que nous sommes ensemble.
En dehors du problème facebook, j'ai d'autre choses à dire. Au début de cette semaine mon flutiste était plutôt distant. J'ai été prise d'angoisse à me dire qu'il avait peut-être changé d'avis mais qu'il n'osait pas me le dire puisque vivant ensemble je vous dis pas LE malaise de ouf de continuer à vivre, manger, dormir ensemble... J'en ai donc causé à mes nouvelles copines qui toutes m'ont donné des conseils différents. Il faut que je sois froide moi même avec lui pour qu'il se rende compte qu'il est froid avec moi. Non au contraire il faut que je le séduise une seconde fois en lui faisant bisous, câlins, ménage et cuisine. Une autre m'a dit qu'il valait mieux que je le zappe et que je fasse ma vie en le sortant totalement du décor. Je suis moi partisane du quand il y a un problème j'en parle gentiment et calmement et on voit ce qu'on peut faire. J'ai fini par adopter cette technique avec Daniel et tout est rentré dans l'ordre. Cependant il m'a tout de même dit qu'il était surpris que je lui parle tout simplement et que je ne lui fasse pas la gueule. Il semblerait d'après mes études que les femmes attendent des hommes qu'ils lisent dans leur pensées. Les femmes font la gueule, disent que tout va bien mais pensent le contraire. Je peux comprendre que ce soit bien déstabilisant pour nos moitiés un tel comportement. Ce qu'il faut comprendre d'un pareil paradoxe c'est que les femmes sont sensibles aux petites mais surtout aux grandes attentions qui relèvent du miracle (puisque venant de la gente masculine). Elles attendent que les hommes devinent leur pensées qu'elles envoient par signaux lesquels ne sont pas encore descriptibles par la technologie de l'homme aussi développée (ou pas) soit elle. Les hommes eux ne se réfèrent que très peu à ce genre de signaux. Ils y sont très peu sensibles et n'y répondent quasiment jamais préférant vivre au jour le jour. Ils jouissent du moment présent avec leur moitié et ne savent pas penser autrement. Les femmes ont une mémoire à plus long terme. Et je pense que c'est aussi pour cela qu'elles s'agacent que les hommes oublient en permanence dates d'anniversaires et autres. Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle nos dépenses et recherches quant au développement durable sont si menues: les hommes ne pensent jamais dans le durable et puisque nous vivons dans un monde dirigé d'hommes...il n'est pas difficile de comprendre le pourquoi du comment.
Mon autre découverte de la semaine est plus culturelle. Les Mexicains à l'inverse des Français doivent d'abord sortir un certain temps avec leur compagne ou compagnon et ce n'est qu'après un moment qu'ils osent poser la question du « tu veux bien être mon/ma copain/copine? ». Très étrange, je le sais. J'en suis à ce stade là avec Daniel. Il faut que j'attende qu'il me pause la question. Je lui avait demandé un soir comme ça innocemment histoire que les choses soient un peu claires entre nous. A part un gros malaise de sa part car j'ai parlé de quelque chose qui ne se demande pas au Mexique j'ai eu pour réponse qu'un jour il me le demandera (d'être sa copine) mais pas là et pas maintenant. Bon ok...et sinon demain tu fais quoi?

Je tiens à préciser ici que j'ai aucune haine envers les hommes. Ils sont de très bonne compagnie et j'en tombe très souvent amoureuse. J'espère par ces lignes vous avoir fait au moins un peu rire et que vous ne vous sentez pas indignés par se trop plein de féminisme enragé.
Je vous souhaite à tous une bonne semaine et plein de bonnes choses.

13 janvier, 2011

Mexicana o no mexicana? No sé!

Désolée tout d'abord pour le désordre de mes articles qui récemment ne sont pas sortis de façon très ponctuelle. C'est vrai qu'entre Playa del Carmen ou je n'avais pas accès à internet chez Daniel et Calkini où il me fallait aller à la maison des grands-parents de Fido pour me connecter, je n'ai pas eu l'opportunité de poster mes articles. Cela ne veut pas dire que j'ai continué malgré tout d'écrire chaque semaine pour vous faire part de mes aventures (en tout genre...) même s'il m'était difficile de les poster. Je commence celui-ci à San Cristobal de las Casas le mercredi 12 janvier.

Enfin j'ai pris ma décision. Je dis enfin, mais elle a été prise il y a un moment. Je vous ai plusieurs fois parler de mon Prince Maya, le Fido, le bel amérindien aux cheveux longs de un mètre, aux peintures corporelles et aux plumes impressionnantes. Oui celui là vous le connaissez. J'ai parlé de lui mille et une fois jusqu'à vous en souler! Et bien, chers famille, amis, amis de la famille, amis d'amis et famille d'amis, je n'en ferai rien de ce Prince Maya. Je ne dis pas ça avec arrogance et dédain, il m'est juste arrivé de croiser la route de Daniel, de tomber en quelque sorte amoureuse de lui et de ressentir des choses plus plus fortes et vives qu'avec Fido.
Je pars donc samedi à Playa del Carmen rejoindre mon Dani. Je pars aux alentours de midi de San Cristobal pour arriver dans la matinée très tôt à Playa. J'aurai la chance de pouvoir réveiller mon futur homme avec toute la tendresse et la gentillesse du monde. Il me semble le mériter. Laissez-vous vous expliquer pourquoi.
Je l'ai quitté à Playa non sans boule oppressante dans la gorge comme dans l'estomac et non sans me mordre les joues pour ne pas pleurer. J'avais un mauvais pré sentiment. Comme s'il n'allait pas m'attendre, qu'il allait changer d'avis pendant que je suis partie. Surtout que j'allais retrouver Fido que je n'avais aucunement envie de voir. Je ne sais pas pourquoi, dans ma tête, comme je n'allais pas voir Daniel avant un moment, la dernière personne à qui je devais dire au revoir ce ne devait certainement pas être Fido mais Daniel. Je quittais aussi mes amis de Nataté qui eux restaient à Playa une petite semaine de plus. Ces mêmes amis qui quelques jours, pétards et bières plus tard ont été les témoins des confessions de Daniel citant que je lui manquait énormément, que depuis Tzajala lors qu'il m'avait vu son cœur avait bondit. Il a également dit qu'il avait de la chance d'être tombé sur une fille comme moi que j'étais « une mine d'or ». J'ai déjà été plus malheureuse je reconnais et je ne vais pas m'en plaindre au contraire.
Mais je garde quand même la tête sur les épaules. L'amour ça vous fait croire toutes sortes de choses. C'est un peu comme prendre des drogues hallucinogènes on sait jamais trop ce qu'on voit et ce qu'on sens et je sais de quoi je parle. Ce n'est qu'une fois la drogue dissipée qu'on se rend compte de la réalité des choses. Je vais vivre chez lui quelques semaines le temps de me trouver un travail et un appartement. Mais aussi le temps que mes papiers pour obtenir un visa de travail arrivent jusqu'à chez moi. Tu comprends maintenant l'urgence de ces papiers Agnès. Il y a intérêt à ce que tout se passe bien avec Daniel. Je garde ça en tête sans trop m'inquiéter non plus. Je ne veux pas m'attirer des ennuis.

Depuis que je suis rentré de Playa, j'ai plus ou moins repris le travail à Marie Stoppes. Enfin, lundi, j'étais malade à cause du voyage et impossible de m'éloigner à plus de 20 mètre des toilettes. Mardi je suis allé dans la rue avec Vanessa faire un sondage auprès des gens car l'organisme de Marie Stoppes s'en va dans une autre ville. Les gens de San Cristobal n'auront plus de planning familial. Donc la docteure du service elle, a décidé de rester et de faire son propre organisme indépendant. Pour ça on a besoin de savoir ce que veulent et ce qu'attendent les habitant de S.C du nouveau centre. Nous devons chercher Vanessa et moi un logo et un nom pour le nouvel organisme. Il aurait pu s'appeler Las Casa de las Mujeres (pas besoin de savoir d'où est sorti l'idée) mais ils ont jugé que ça ne sonnait pas assez médical alors il portera un autre nom que nous n'avons pas encore trouvé. Pendant le sondage nous sommes allé voir toute sorte de personne: hommes, femmes, vieux, jeunes, indigènes, mexicains... Bizarrement les femmes ont toutes accepté de répondre au questionnaire. Les hommes plus timides ont beaucoup refusés. Les indigènes aussi. Une seule a accepté. Elle vendait dans la rue des gobelets remplis de morceaux de fruits comme ils en vendent souvent au Mexique. Quand on lui a demandé si elle voulait bien répondre au questionnaire elle nous a dit qu'elle ne savait pas lire. Je lui ai alors proposé de lui lire les questions et décrire ses réponses. Elle a accepté. C'était étrange comme situation. J'ai été vraiment marqué. J'ai toujours été fasciné par les gens qui ne savent pas lire. Je les regarde chaque fois en me demandant mais comment font-ils pour vivre? Comment peut-on penser, structurer sa pensée, comprendre le monde qui nous entoure si on ne sait pas lire? Je ne me pause pas seulement la question de comment aurait été ma vie si je ne savais pas lire, mais comment je penserai dans ma tête? A quoi ressembleraient mes pensées? On ne se rend pas forcement compte à quel point les lettres et l'alphabet sont le squelette de la pensée. Travailler avec des gens qui ne savent pas lire et/ou écrire me passionnerait énormément je pense. A retenir! Je pense qu'être analphabète c'est un peu comme vivre dans un pays dont on ne connait pas la langue. On est isolé. On est seul et on doit avoir une mémoire à toute épreuve pour se rappeler des choses, des détails que les gens lettrés se rappellent par l'écriture comme les gens d'un pays se rappellent des mœurs et des manières par habitude. Les analphabètes doivent être de perpétuels observateurs des autres, doivent se souvenir des formes et des couleurs, des détails sans importance pour arriver à égalité des lettrés.

Je réalise en écrivant ces mots et en pensant ainsi que je me suis habitué à ce confort qu'est le savoir et la connaissance. Je ne dis pas tout savoir, mais bien que le monde qui m'entoure me semble d'un illogisme effroyable, je le comprend et m'adapte à nombreuses situations. Certes l'adaptation réveille souvent en moi colère et indignation, j'ai tout de même le luxe de pouvoir renter dans le moule (non sans effort). Mais je déteste tellement ça que je ne le fais presque jamais. Je comprend ici au Mexique que les choses qui m'ont été enseignées ne l'ont pas forcément été à tous. Je ne tiens pas monter ici le manque d'égalité de ce monde. Mais je serais curieuse de voir à quoi ressemblerait le monde si chaque citoyen qui le peuple savait lire. Comment une personne peut-elle changer la face de la Terre en sachant lire? Et comment la face du monde pourrait-elle changer si ce n'était pas une mais 20 000 personnes qui apprenaient à lire? La meilleur révolution que le monde n'a jamais vu. Et si on enseignait tous à lire à ceux qui ne savent pas? Une campagne de force pour apprendre à lire, apprendre la liberté, apprendre l'égalité. C'est ce que je veux faire. En France, je n'ai jamais été brillante à l'école. Je me suis souvent sentie stupide, ignorante incapable. Ici je réalise que non. Ici j'ai le pouvoir. Je sais! Et je ne sens pas ce pouvoir de par le fait que je sache. Mais parce que je peux le partager avec les autres, ceux qui ne savent pas ou très peu. J'ai le pouvoir parce que je sais et que je peux enseigner. Lors que j'apprends aux jeunes d'ici par exemple, les maladies, la grossesse, le choix, le pouvoir de choisir, le droit de dire non, le droit de refuser. C'est à petite échelle, un échantillon de savoir, de partage, ça servira à certains mais dans la grande majorité ils oublieront ce qu'il s'est dit en classe. Je suis prise d'un sentiment depuis cette expérience à Marie Stoppes qui me pousse à croire que j'ai la capacité à partager ce savoir avec les autres. Peut-être qu'avec moi ils ne l'oublieront pas. Je mets ce sentiment sur le compte de mon arrogance naturelle que tous les jeunes de 20 ans connaissent et qui passe avec le temps. Ou bien sur mon envie ou plutôt ma vocation à vouloir changer les choses. Les filles qui donnent les conférences ne savent pas attirer l'attention du public. Elles ont conscience du problème qui existe, mais elles ne se donnent pas elles-mêmes à la cause. Elles ne parlent qu'avec leur bouche. Elles n'écoutent pas, ne sentent pas comment elle doivent parler, ce qu'elles doivent dire. Elles ne font que passer un message sans vraiment savoir s'il passera vraiment ou non. Elles ne s'acharnent pas à ce que ça rentre. Je n'ai encore jamais fait de conférences moi même, mais je sais déjà que si j'étais amenée à en faire une, je donnerai du cœur à l'ouvrage et m'acharnerai devant les élèves, qu'ils comprennent la gravité et le sérieux de ce qui se discute. Quitte à leur faire peur et à les impressionner, je donnerais ce qu'il faut.

Il y a quelques jours, j'ai noté dans mon carnet une chose que je voulais vous raconter. Je voulais vous dire que je pensais avoir compris pourquoi j'avais cette nécessité, ce besoin de voyager et d'apprendre ailleurs. C'était en réalité une façon à moi de reconstruire ma vie chaque fois que celle-ce ne me plait plus. Je pars dans un autre pays pour parler une autre langue, vivre autrement, faire un nouveau travail et être une autre personne. Une mutation de l'esprit et de la personnalité. J'ai pensé pour le moment c'est facile, j'ai 21 ans et une belle frimousse. Comment ça sera quand j'aurai 50 ans? Qui voudra de moi pour commencer un nouveau travail? J'imagine que ça doit être plus difficile de recommencer sa vie dans un autre pays quand on a 50 ans, le ventre d'une ménopausée, plus de passé que d'avenir dans le monde du travail. Alors pourvu que je vieillisse pas trop vite. Je pense avoir déjà la chance d'en être consciente. Je profite donc de ma jeunesse observant mère et grand-mère et ne pouvant espérer mieux que d'être comme elles à leur âge.
Voilà, ça c'était une chose que je voulais vous raconter, mais tout d'un coup, tout change. Je ne ressens plus ça. Je sais maintenant pourquoi je voyage. Et ça n'est rien d'aussi lâche que de vouloir changer de vie dès qu'on en a marre de l'ancienne. J'ai appris une chose importante ici au Mexique. J'ai appris que je savais beaucoup de choses. J'ai appris que je pouvais les enseigner ces choses. Que j'en avais le pouvoir. Je reprends soudain confiance en moi, un peu plus chaque jour à réaliser que je sais. JE SAIS! Bien sûr je ne sais pas tout. Mais ce que je sais, je souhaite le partager aux autres. Quand j'étais petite, je voulais être présidente des États-Unis car le président des États-Unis était pour moi la personne la plus influente de la planète. Je voulais ce poste je me souviens le dire à ma tante pour pouvoir éradiquer les inégalités et la misère des gens. Je n'ai peut-être pas utilisé le mot éradiquer mais l'idée était là. Elle ma dit, je me souviens parfaitement: « Essaie d'abord d'être présidente de ton pays et on verra après. » Avant, je pensais que seule j'arriverai à changer la misère, l'inégalité, la guerre, la faim et tous les fléaux du monde. Puis j'ai assez vite compris que j'étais pas la seule à avoir ce projet. Alors pourquoi en étant si nombreux sur une même idée on avance toujours pas? C'est toujours pareil. C'est pas un groupe de hippy de philosophes et de braves gens qui vont transformer la société. C'est le peuple ensemble et dans son intégralité. On peut descendre un groupes de militants quand on a l'argent et donc le pouvoir. Mais la population d'une planète entière ça se contrôle pas comme ça. Alors imaginez-vous une foule qui sait? L'humanité dans sa totalité qui sait lire et écrire et qui connait ses droits. Je ne dis pas ici que je suis un génie qui a trouvé remède aux malheurs de l'humanité. Je pense juste que je viens de trouver ma voie. Je veux enseigner.

Que de révélations ces derniers jours. Je suis épuisée! Alors que je prépare mon départ, je parcours les rues de San Cristobal en me disant que c'est la dernières fois que je passe dans ces rues. Je me rappelle alors de mes premiers jours ici dans cette ville. Et soudain, je ne peux m'empêcher de me rappeler de film l'Auberge Espagnol lors que le protagoniste parle de son arrivée à Barcelone. Au début, les rues sont vides de sens. Elles sont un endroit nouveau et inconnu. Quand je pense aux rues de San Cristobal à mon arrivée, à cette soirée sous les effets de je ne sais quelle(s) drogue(s) (LSD pense Daniel vu les effets), à toutes les fois où je me suis perdue, aux mots que j'ai appris petit à petit en allant sur le marcher acheter mes « chayotes » mes « jitomates » ma « ceboya »... je me dis que cette ville n'a rien à voir avec San Cristobal. C'est une autre ville. Mes yeux ne voient plus les rues comme avant. Elles n'ont plus les même couleurs ni les mêmes ambiances. Elles ne sont plus aux mêmes endroits. Les rues ont bougé petit à petit quand j'apprenais leur disposition, leur organisation et leur noms. Maintenant j'appartiens à cette ville puisque ses rues sont à moi. J'en fait partie. Et puis je m'en vais. Refaire tout ça dans une autre ville, mais moins perdue cette fois, accompagnée d'un bon compagnon. Ce sera une première pour moi. D'habitude j'aime ce sentiment de nouveauté, de perdition dans une ville nouvelle d'un pays nouveau où tout est à apprendre. Là ce sera différent. Je ne serai pas seule. Et puis il m'est arrivé quelque chose de bizarre à Calkini. Dans la rue de cette ville nouvelle que je ne connaissais pas, en voyant un groupe de jeunes mexicaines traverser la rue je ne me suis plus sentie étrangère à elles. Je me suis habituée à leur couleur, leur visages, leur vêtements, leur langue, leur culture, leur architecture, leur façon de penser. Je ne me suis pas sentie différente d'elles. Je faisais partie d'elles. Si j'ai pu me sentir faire partie d'une ville que je ne connais pas, cela voudrait-il dire que je commence à être mexicaine moi même? Je sens que je fais déjà partie de ce pays. Mais je suis toujours blanche, je parle toujours le français et me sens française. Mais aussi américaine et là...mexicaine. Mexicaine ou pas mexicaine? Je sais pas. Faut voir. Laissez moi le temps. Mais si moi en si peu de temps (3 mois) je peux ressentir une chose pareille alors que ressentent les immigrés qui travaillent et vivent depuis 40 ans en France et qui ne sont toujours pas nationalisés? Hum....il me semble qu'un courrier urgent s'impose à M. le Président de la République ainsi qu'à son ministre de l'immigration. Il faut absolument leur donner la nationalité française puisque je suis moi même mexicaine en trois petits mois! Chers lecteurs, à vos plumes! Il faut en faire part au gouvernement qu'on peut être français en quelques mois. Des vies sont brisées à cause de cette information manquante. Je serai brisée si on me demandait d'abandonner le Mexique. Non maintenant ici c'est chez moi!

Je reviens à Fido, oui je sais je parle encore de lui. Mais je pense avoir fait l'impasse sur ce qu'il m'a dit depuis que je suis rentré à San Cris. Il m'a supprimé de ses amis facebook tout d'abord mais ça vous le savez déjà. On s'est ensuite envoyé quelques mails. Moi surtout pour savoir quelle était la raison de cette suppression. Il m'avait déjà supprimé une fois lors que je lui avais annoncé que je sortais avec mon infirmier Isauro en expliquant après que c'était facebook qui buggait et qu'il lui faisait ça de temps en temps: supprimer des amis de son compte. Je ne sais pas s'il me disait la vérité ou non. En tout cas pour cette fois il m'a expliqué qu'il ne voulait plus jamais entendre parler de moi, qu'il ne servait à rien de parler d'amour avec moi et que c'était mieux ainsi. J'ai été bien attristée sur le moment. J'ai découvert ensuite que j'avais fait le bon choix. Je ne veux pas d'un homme lunatique et colérique, j'ai déjà donné là dedans. Plus jamais ça, merci.

Je termine cet article plus tôt que prévu. J'ai envie d'avoir de vos nouvelles et vos commentaires avant de partir pour Playa. Je veux que vous sachiez que vos commentaires et vos mails me sont très utiles, pas seulement pour ce blog mais aussi pour ne pas oublier d'où je viens. Je me sens de plus en plus partie de ce pays. Alors dites moi comment c'est la France. Rappelez-moi les moments qu'on a passé ensemble, le temps qu'il fait, l'ambiance. Que je n'oublie pas tout ça. Quand on est loin de chez soit, on oublie vite comment s'était. En rentrant des États-Unis après un an d'absence, je pensais toujours être française. Mais en réalité j'étais une américaine parmi les français. Alors cette fois ne me laissez pas oublier. Je sais qu'à chaque fois que je vous demande alors quoi de neuf en France? Tous me repondez ben rien de bien nouveau, la routine quoi. Oui mais c'est quoi votre routine déjà??!
Merci à ceux qui m'écrivent. Ceux qui ne peuvent pas poster de commentaires car mon blog a des soucis, envoyez-les moi par mails. Et n'hésitez pas à m'écrire des romans sur vos vie. Ça fait du bien de vous lire.
A la prochaine pour de nouvelles aventures.... à Playa del Carmen

Ici quelques photos de ma maison de Nataté que je quitte...normalement on les met quand on vient d'arriver. Moi je les poste quand je m'en vais.
Ma chambre



La cuisine
La salle des ordinateurs
Un autre coins de la cuisine
La salle de bain
Encore la salle de bain

Une autre vue de la salle des ordinateurs

Re ma chambre
Encore la cuisine
Ma chambre
La cuisne
Mon bordel
Le couloir

09 janvier, 2011

Une poupée nommée Pétra

La maison de Fido à Calkini
Au moment ou je commence à vous écrire, nous somme le 6 janvier 2011 (BONNE ANNEE!!!!!!) et il est 15h40. Je suis actuellement a Calkini dans l'état de Campêche, ça va faire 4 jours, chez mon Prince Maya. J'essaye désespérément de me concentrer malgré les musiques de jouets pour bébés (on a une petite de 3 mois à la maison), la chaleur qui me tue, les hurlements incessants du petit frère de 11 ans dans la salle de bain qui a l'air de s'amuser ainsi et une envie de faire pipi monstre que je ne peux pas calmer car le petit frère en question s'attarde dans la salle de bain à se laver et à faire la Castafiore. Mais en dehors de ça tout va bien.

Je suis donc arrivée il y a quelques jours à Calkini par un long périple. J'ai pris un car vers les 11h du soir a Playa jusqu'à Merida. C'est une ville à environs 4h de route de Playa Del Carmen. Arrivée là-bas à 3h du matin, il m'a fallu me déplacé telle une tortue boiteuse avec mon sac a dos de 45 kilos aux bretelles cassées, un sac de sport plutôt encombrant, mon ordinateur portable et un sac à main dans la ville jusqu'à l'autre terminal de bus, celui qui dessert les petites villes et destinations comme Calkini, qui fort heureusement n'était pas loin. J'ai attendu une heure dehors que le terminal ouvre pour m'acheter un billet pour Calkini qui partait à 4h15. Me fiant à la voix inaudible caractérisant toutes les gares et tous les terminaux du monde entier (ainsi que tous les MacDrives du monde) j'ai mis mon sac dans la soute bagage du bus garé place numéro 7 pour qu'en montant à bord le chauffeur me dise que je ne suis pas dans le bon bus. Je lui ai alors demandé comment je pouvais sortir mon sac de la soute, il m'a répondu que j'aurais dû demandé avant. Ah oui j'ai oublié de précisé qu'ayant attrapé la grippe et une vilaine toux, j'étais complètement aphone ce jour-là. J'ai préféré attendre d'avoir une voix de cancéreuse des poumons pour voyager seule dans un état que je ne connais absolument pas où les gens parlent un espagnol à l'accent rapide et mâché. Au final j'ai pu récupérer mon sac avec une autre fille qui avait comme moi compris que le bus 7 allait à Calkini. Comme quoi c'est pas ma faute et j'avais bien compris la voix hachée incompréhensible du haut parleur, et pis tout ça en espagnol du Yucatán alors quand même hein! Mais attention c'est pas tout! Fatiguée par le voyage de nuit, je me suis endormi quand le chauffeur à annoncé Calkini. Je me suis réveillé une heure plus tard, surprise de ne toujours pas être arrivée vu l'heure et ai donc demandé à ma voisine de car quand est-ce qu'on arrivait à Calkini. Elle m'a répondu qu'on l'avait déjà passé, qu'il fallait que je descende à la prochaine ville pour prendre un colectivo et aller à Calkini. Enfin dans le colectivo en arrivant à Calkini, je vois par la fenêtre Fido mon Prince Maya. Je demande au chauffeur de me laisser descendre là, il me dit qu'il va s'arrêter 25 mètres plus loin au coin de la rue. Une fois descendue 25 mètres plus loin au coin de la rue...plus de Fido! Je l'ai cherché, pareillement qu'à Merida avec mes sac et une démarche de Quasimodo de façon à ce que mon sac a dos ne tombe pas de mon dos dans tout le centre ville arrêtant les passant, demandant où est-ce que je peux passer un coup de téléphone. J'ai fini par rester 2 heures au bureau de la protection civile car, pas d'bol, plus aucun téléphone ne fonctionnait dans la ville. Ils ont été très accueillant à la protection civile, ils m'ont posé plein de questions sur la France, ce que je faisais là-bas, ce que je fais dans le Chiapas, ils m'ont échangé mes quelques euros contre des pesos tous contents d'eux. Enfin si ça leur fait plaisir! J'ai fini par retrouver Fido par un des chefs de la protection civile qui connaissait son père et qui m'a conduit chez eux.

Noël entre copains dans une auberge de Tulum
La ville de Calkini est toute mignonne et toute belle. Les gens sont super gentils et super aimables sauf cette tête de plouc qui m'a appelé gringa quand j'étais dans le centre ville à la recherche du Prince Maya perdu. La famille de Fido est exceptionnellement gentille. Des gentils comme ça j'en ai jamais vu avant. Doux et chaleureux, toujours souriants et super blagueurs. Ils m'ont accueillis comme leur réputation le dit, les bras grands ouverts. Ils me font à manger en permanence, de la vraie cuisine Mexicaine. C'est un vrai régal à chaque fois. Heureusement que je ne reste pas trop longtemps parce qu'à cette allure je vais vite devenir miss obésité 2011. Je dors dans la chambre de Fido, dans son lit. Lui dort dans son hamac et les nuits sont très chastes, je vous l'assure. La maison est plutôt mignonne mais pas très entretenue. Ils font le ménage et la vaisselle, c'est propre. Mais les murs sont pleins de dessins fait par les enfants et de fresques fait par les plus grands. l'électricité est monté façon comme on pourrait dire système D. Il y a des câbles qui passent de partout. Ils faut aller dans la chambre pour allumer la lumière de la salle de bain. Il n'y a pas d'eau dans la douche, seulement un robinet qui se vide à même le sol. Comme ça on remplie une cuvette ou une bassine et on se lave avec un bol. Pas besoin d'eau chaude, il fait trop chaud de tout façon et l'eau sort presque tiède à cause de la chaleur. Mais la salle de bain parlons-en... Une petite pensée pour une petite mère qui se reconnaîtra (comme beaucoup d'autre petites Mères) mais pour qui par respect je garderai anonyme dans cet article. Les toilettes ici c'est toute une histoire. Une fois, après m'être soulagée tout en essayant de garder le silence du plouf non élégant de l'eau des cabinets, et en ayant vérifié préalablement le fonctionnement de la chasse d'eau (qui ne marche pas toujours au Mexique) j'ai pu constaté...qu'elle ne marchait pas vraiment la chasse d'eau! Quel situation cocasse mais embarrassante que voilà. Je me retrouve seule en tête à tête avec la preuve accablante et pour le moment impossible à dissimuler que je suis un être humain dont le système gastrique fonctionne parfaitement. Mais surtout qu'en tant que femme de ce plan là, je suis la parfaite égale de mes confrères qui eux semble non seulement penser qu'ils sont les seuls à avoir cette capacité mais qui de plus exhibent leur création avec fierté tels des trésors alors que nous femmes devons cacher et nier dans un silence coupable cette fonction vitale de notre corps. J'ai alors attrapé un bol qui était déjà dans la salle de bain (la bassine avait disparue) pour me sauver de ce désarrois. J'ai tenté de le remplir d'eau en silence une fois, deux fois, trois fois, mille fois...le plus gros s'en est allé dans les rivières sales de la honte, il en est resté une partie. Comme un petit morceau, preuve de la bassesse de mon être qui semblait m'offrir un sourire moqueur et hargneux. J'ai fini par abandonner en laissant mon inquiétude d'être inculpée d'un tel acte à l'obscurité de la pièce peu éclairée. Peut-être ne se rendront-ils comptent de rien. Après tout, je n'ai rien à cacher, je ne cherche plus a séduire mon Prince Maya, bien que cela soit déjà fait.

Car mes sentiments pour mon Prince Maya ont radicalement changés de direction et ont atterris sur mon Daniel de Playa qui prochainement (enfin j'espère) sera mon nouveau petit ami.
Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés...
Sur la plage à Playa del Carmen
Je n'ai bien sur rien confié de tout cela à mon Prince de peur de lui faire du mal. Il sait cependant que je ne resterai pas à Campêche et que toute relation entre lui et moi est impossible. Je n'ai plus de doutes à présents sur mes envies, elles s'appellent Playa Del Carmen et Daniel. Il m'a tout de même fait une déclaration d'amour digne d'un film romantique. Je ne sais pas trop comment mes sentiments ont changé comme ça. Il faut dire après tout que la relation que j'entretenais avec lui était via facebook et msn ce qui manque un peu d'humanité et de réalité. Maintenant mon cœur bat pour Dani. Il est d'ailleurs un peu en suspend en ce moment. Je n'ai toujours pas de ces nouvelles depuis que je lui partie. Il m'a fait promettre de lui envoyer un mail quand j'arrive a Calkini. Je lui ai envoyé deux. Un pour lui dire que j'étais bien arrivée et un autre ou je lui ai dit que j'avais pris ma décision et que ça serait lui. J'attends encore la réponse. Je suis un peu angoissé par l'idée que lui ai changé d'avis ou bien qu'il soit tout simplement lâche, qu'il n'a pas envie de me revoir et qu'il n'a pas eu les tripes de me le dire. Pourtant je lui ai posé la question plusieurs fois et il m'a toujours répondu par la positive, qu'il voulait qu'on soit ensemble. C'est même lui qui en a parlé en premier de se mettre ensemble. J'ai donc le cœur un peu en suspend, le mot est juste. J'attends des nouvelles de mon flutiste (parce que Daniel joue de la flute traditionnelle Maya et Aztèque) pour que mon cœur puisse rebattre normalement. Je sais que j'ai l'air un peu gnangnan à parler comme ça mais c'est comme ça que je le ressens. J'ai un poids sur la poitrine et j'attends que ça passe. Peu importe ce qu'il se passe, je pense que je resterai à Playa. Je n'ai pas dit toute la vérité à Fido, je lui ai dit que je resterai à Playa car ça me semblait être le meilleur endroit pour moi d'un point de vu professionnel et économique. Je ne lui ai rien dit de Daniel. Mais c'est en partie vrai car même si Daniel changeait effectivement d'avis, je pense que je resterai là-bas. J'ai rencontré Justine, fille d'une amie de ma mère qui vit là-bas depuis 3 ans. Elle m'a parlé de Playa d'une façon qui donne envie de rester. Et puis elle m'avait l'air bien sympa, bientôt mes amies de Nataté s'en iront dans notre pays natal, autant commencer à se faire des nouvelles copines ici.

Je pense vous avoir déjà dit que les gens m'ont donné beaucoup de surnoms à Tzajala. La fille des étoiles ou étoile tout court, la honte de l'armée (pour avoir paniqué à cause d'un gros scarabée sur la main) mais surtout Pétra. C'est mon nom officiel du Mexique. Aux États-Unis ils m'appelaient tous Pepsi. Ici je suis Pétra. Même mes amis français et francophones m'appellent Pétra. Ils sembleraient cependant que les hommes avec qui je couchent ou avec qui je pourrais coucher cultivent un goût particulier à m'appeler Pétronille. Isauro de temps en temps m'appelait comme ça, mais très peu, et c'était temps mieux d'ailleurs parce que plus nul en langues on fait pas mieux, un zéro pointé en prononciation. Daniel aussi il m'appelle Pétronille, mais lui le dit bien mieux et puis ça sonne mignon quand il le dit. Fido également a ses passades et se fait ses kiffes mais avec lui il ne s'est rien passé. C'est comme si en m'appelant par mon prénom ils prouvaient leur virilité et leur pouvoir de mâles dominants. Peut-être recherchent-ils à se trouver un don linguistique caché? Peut-être s'attendent-ils à ce que je saute sur place les mains jointes et un sourire max white en leur disant wow, tu le dis trop bien! Ça leur flatterait l'égo à ses bonhommes. Fido a même acheté une poupée du Chiapas de quand il était à Tzajala pour la donner à sa nièce des 3 mois. Devinez comment elle s'appelle? Pétra! Maintenant que je me suis approprié ce nom, ça sonne un peut bizarre d'entendre les membres de la famille dire - Où est-ce qu'elle est Pétra? - Regarde dans le placard de la chambre, sinon je l'ai laissé sur l'étagère de la salle de bain. Comme si on pouvait me mettre dans un placard ou sur une étagère.

Tape la pause avec un pirate de Camêche
Je suis maintenant à San Cristobal de las Casas. Je suis rentrée il y a une bonne heure. Je termine cet article pour pouvoir le poster le jour même et ainsi ne pas avoir trop de retard. Je me connecte et vois que mon Prince Maya m'a supprimé de ses amis facebook. Voyant qu'il n'y avait pas moyen avec moi, il m'a viré...sympa. Mais je ne me laisse pas abattre de la sorte, j'ai un beau Daniel qui m'attend avec un boulot qui gagne. De quoi me plaindre?
J'ai un peu galéré pour le retour aussi jusqu'à San Cristobal. A Calkini j'avais acheté un billet pour Campêche – Villeharmosa à 12h30. J'ai donc pris le bus de Calkini à Campêche sur les coups de 10h30, sachant qu'il y avait une heure environs de trajet de Calkini à Campêche j'étais large. J'ai fait les adieux à mon Prince que je ne reverrai sans doute jamais puis sur partie dans mon bus les larmes aux yeux ou presque. J'avais de la peine de le quitter et de le faire souffrir comme ça. Le ik, c'est que le bus a tardé sur la route. Je suis arrivée soulagée à 12h30 au terminal en me disant qu'ils n'étaient sans doute pas encore partis lorsque j'ai demandé encore un peu stressée où était mon bus en montrant mon billet à un des employés de la compagnie, il m'a dit que je n'étais pas dans le bon terminal. Heureusement les Mexicains sont un peuple de gentils (enfin pas tous) et ils ont passé un coup de téléphone à l'autre terminal pour qu'ils m'attendent. J'ai sauté dans un taxi jusqu'au terminal puis sauté dans mon bus. Ouf! Enfin partie. Mais quand même angoissée pour je ne sais quelle raison par rapport à mon Dani qui m'attend à Playa. Et s'il changeait d'avis? je me demande continuellement. Je fini par l'appeler un peu trop angoissée au téléphone d'une cabine pour qu'il me dise que je lui manque et que je lui manque beaucoup. Jamais un coup de téléphone ne m'avait fait autant plaisir. Je suis maintenant reposée sur ce sujet. Et j'ai hâte de retourner à Playa.
Le voyage a été assez long mais meilleurs que les précédents. J'ai fait exprès de prendre n autre trajet qui est moins direct mais tout aussi long et au même prix et qui ne passe pas par les montagnes. Je n'ai pas été malade. Cependant j'ai été obligé de me rendre dans un hôtel à Tuxtla la capitale du Chiapas à deux heures du matin car ayant perdu ma clé je ne me sentais pas de réveiller toute la maisonnée de Nataté à 3h du matin. Et vlan partis mes derniers 300 pesos! Bon l'hôtel était assez confortable et il y avait de l'eau chaude j'en ai profité parce que à Nataté, l'eau c'est une chose rare voir quasi inexistante.





J'en fini là; Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Je poste aussitôt cet article oarce que j'en connais qui s'impatiente...