19 novembre, 2010

Un citoyenne du monde qui n'a pas encore terminé d'élaborer son passeport






Vendredi au soir je suis déjà au travail en tant que rédactrice en chef de mon blog. J'espère pouvoir rédiger cet article d'une traite et en peu de temps. Demain je pars pour Tzajala pour le weekend. Je n'aurai pas d'accès à internet et, bien-veillante que je suis je pense à mes fidèles lecteurs qui seront bien déçus de na pas avoir de quoi lire pour ce weekend.

Il me semble avoir oublier de raconter mon passage chez esthéticienne dans mon article précédant. Je tiens à prévenir tout de suite la gente masculine et les anticonformistes qui ne s'épilent pas et qui n'ont que faire de leur poils que ce paragraphe sera dépourvu de tout intérêt. Homos et partisans de l'épilation sont bien entendu bienvenus à lire cette nouvelle expérience: l'épilation au pays de celles qui ne s'épilent pas. Car oui, ma nouvelle esthéticienne me l'a confirmer, les indigènes de s'épilent pas. Cependant les mexicaines les plus occidentalisées elles, sont accommodées au maillot standard de chez nous. Imaginez-vous l'influence des indigènes sur moi qui n'a pas été seulement du domaine spirituel et religieux. Il m'a fallu faire quelques efforts en effets pour aller à la plage de la Boca del Cielo après plus d'un mois dans les montagnes sauvages du Mexique. Bien qu'il ai été pour moi plus un effort de me laisser abandonner aux forces de la nature quant à son bon vouloir de la pilosité pubienne qui fait le malheur, l'inconfort et la gène de nombreuses femmes à travers le monde. Certes l'épreuve fut douloureuse, j'en suis tout de même sortie neuve, une femme nouvelle, épanouie et féminine. J'ai pris un rendez-vous, comme chez nous en France. Je suis allé chez une femme qui travail en solo. Une mexicaine d'une cinquantaine d'années. Un peu ronde comme le sont les mexicaines: le buste et les épaules larges mais avec des fesses et des cuisses maigrelettes. Pour le maillot « européen » c'est à dire « string » pour chez nous et les aisselles, j'en ai eu pour près de 200 pesos. Prix un peu moins élevé qu'en France. Bien sûr il n'y a que les pros et les expertes qui savent de quoi je parle. Je suis rentré dans son studio, petit mais pratique. Elle m'a fait enlever mon pantalon et ma culotte. J'ai mis à la place une sorte de jupe verte pomme hideuse qui se ferme à la ceinture mais qui est fendue tout du long. La fente se place sur le devant comme ça on a une belle vue de la foret amazonienne, enfin, de la foret tropicale de Tzajala. Elle a utilisé une cire différente de ce que je connaissais. Un cire chaude sans bande qui s'applique avec le doigt donc sans bâtonnet comme à mon habitude. Elle était rouge et se posait de manière très fine, pas besoin d'en mettre un couche épaisse pour y arracher les poils les plus rebelles. C'était très efficace et moins douloureux que d'habitude. Comme il faisait froid ce jour là et que il n'y a pas de radiateurs ici, ma gentille bourreau m'a posé une grosse couverture sur les jambes pour que je n'attrape pas froid. Elle m'a fait un travail nickel. Rien à dire et en plus ça fait moins mal qu'en France. J'étais un peu nerveuse au début parce que les indigènes certes elles s'épilent pas mais en même temps elles en ont pas tant besoin que nous les blanches et velues que nous sommes. Mais après avoir un peu engagé la conversation (parce que ça se fait quand une bonne femme à le nez sur un endroit ou déjà on a toujours un peu du mal à laisser nos hommes aller au commencement d'une relation) je lui ai demandé si elle avait beaucoup de blanches comme clientes et elle m'a dit qu'elle faisait beaucoup de touristes donc pas de soucis, la dame à l'habitude!
A la suite de ma transformation de gorille à femme actuelle du 21ème siècle ma douce et nouvelle esthéticienne m'a fait la bise et m'a fait un câlin. Parait-il que ça se fait au Mexique. J'ai beau être très copines avec mes esthéticiennes en France et leur raconter les anecdotes les plus cocasses de mes déboires amoureux, elles me font pas la bise et encore moins un petit câlin après avoir fait de moi un stéréotype parfait d'une société machiste basé sur le principe du « il faut souffrir pour être belle ».
Enfin, je suis bien contente de son travail et je retournerai la voir sans faute quand je serai de nouveau ornée de mon arbuste tzajalien.

Voilà que les détails embarrassants ont été traités, je peux enfin passer à des sujets disons moins intimes et accessibles à mes lecteurs au masculin. Après épilation, parlons garçons! Ben oui parce que j'ai un succès fou au Mexique. Je ne le répèterai jamais assez je suis née dans le mauvais pays. Certes vous connaissez déjà mon flirt avec mon beau Prince Maya, mais la distance fait qu'il n'y a pas grand chose à raconter sinon qu'il a parlé de moi à presque toute sa famille et qu'ils leur tardent de me rencontrer. Ah oui, il veut aussi apprendre le français pour pouvoir mieux me comprenrdre. Oui oui, j'ai beaucoup de succès auprès des mexicains et encore...c'est pas tout, attendez la suite c'est encore plus drôle. Vous connaissez aussi l'existence de mon charmant infirmier nommé Isauro, ça se prononce ISAOURO et il faut aussi rouler le R ça fait classe. Donc mon charmant infirmier a jeté son dévolu sur moi. Peut-être était-ce suite à cette piqure qu'il m'a faite dans la fesse à l'hôpital ou encore quand quand il me tenait la main quand avais envie de vomir, ou quand je devais lui expliquer que j'étais prise de diarrhée et que j'avais des maux de ventres épouvantables si je n'allais pas faire caca toutes les 20 minutes; ce genre de choses ça rapproche beaucoup et ça forge les relations j'ai cru remarquer. Enfin, le fait est qu'il me demande déjà si j'ai envie d'avoir des enfants, de me marier etc...Quand je lui ai dit que non et non je ne souhaitais pas d'enfants et que le mariage c'était pas trop mon truc, il m'a quand même dit oui mais, tu veux quand même avoir un homme à tes côtés qui t'aime et que tu aimes non??? avec une voix que je qualifierais à la fois désespérée et pleine d'espoir. Il m'invite à diner, à aller au cinéma comme 5 fois par semaine dès qu'il a une pause quoi. Il vient souvent me voir au travail pendant les interventions. M'offre à chaque occasion une rose et, cette fois il a innové avec du chocolat. Je crache pas dessus, il est mignon comme tout et puis le chocolat ça coute tellement cher ici, des Ferrero Rochers en plus attends! Il faut savoir que ça fait qu'une semaine que je le connais et qu'il est déjà amoureux de moi comme jamais j'aurais cru ça possible en si peu de temps. Je lui ai mis un coup de pression car les mexicains sont tactiles, un peu trop à mon goût. Ça a pas l'air comme ça mais croyez moi compatriotes féminines, en matière de séduction nous sommes les maîtres, les chefs qui mènent la danse. J'ai été très surprise voire insultée d'être courtisée. Non! C'est moi qui dit où quand et comment! Et c'est pas monsieur qui va faire le premier pas. C'est moi qui lui dit, enfin entre les mots, comment il doit faire et quand. Je s'occupe de tout tu s'occupes de rien et c'est pas autrement! Alors après son coup de pression à la française, mon charmant infirmier s'est comporté comme un as. Gentil au possible. Je voyais bien qu'il mourrait d'envie de me toucher mais qu'il n'osait pas de peur de s'attirer le courroux de sa bien aimée. Parce que pour être bien aimée je le suis, là pôpa môman, pas besoin de vous inquiéter, avec lui je manquerai pas d'amour et d'attention. Et puis, comme les mexicaines sont pas trop du genre à se faire grimper dessus mais plutôt à attendent parfois des mois entiers avant de pratiquer ce qui est à mes yeux une activité ludique et sociale nécessaire à l'épanouissement de l'individu, j'ai pas trop de soucis à me faire la dessus. Il me touchera pas sans que je le lui ai clairement indiqué; ce qui ne saurait tarder car, regardons les choses en face, je suis française et la digne petite fille d'une grande Dame qui m'a toujours dit qu'il y avait un enfer pour ceux qui ne jouissent pas assez des plaisirs terrestres. J'irai jamais bruler en enfer moi! Je m'aime trop pour ça.
Cependant survient tout de même un problème qui ne m'était jamais arrivé avant. Il y a aussi mon prince Maya dans l'histoire que j'ai la ferme intention d'aller rejoindre d'ici quelques mois. J'en ai déjà avisé mon petit infirmier (que j'allais partir, je lui ai rien causé de mon prince vous pensez bien!). Il semble malgré tout éperdu de moi et là je dois avouer être dans une impasse. En générale c'est moi qui tombe folle amoureuse d'un beau gaillard qui s'en va toujours quelque part. Alors, amis famille, à vos commentaires toute! Pour vos conseils et vos avis. Mes copines de Nataté elles ont votés à l'unanimité pour mon Prince avec qui, clairement j'ai plus d'affinités. Et puis entre un infirmier et un prince, aussi fauché qu'il soit, y a pas photo! Certes j'ai déjà pris ma décision et ce depuis le début. Mais est-ce que je dois couper toute relation avec Isauro qui est un amour et m'appelle plusieurs fois par jour juste pour savoir si je vais bien? Ou alors profiter du temps qu'on peut passer ensemble sachant qu'il aura le cœur défigurer par la rupture et mon départ quand je m'en irai? Moi j'opterai plutôt pour lui en parler, et lui demander à lui ce qu'il en pense mais, avis extérieurs...vous êtes plus que bienvenus.

Sinon, il faut bien que je vous raconte mon nouveau projet. J'ai enfin commencé les interventions dans les lycées et universités pour parler de contraception, de grossesses non désirées, de maladies sexuellement transmissibles, d'auto-estime et de violence dans le couple. Je ne parle pas moi-même devant les élèves car bien que j'ai les connaissances requises (merci mamie bi) mon espagnol est encore à améliorer et j'ai un peu peur j'avoue à causer la langue de Don Quichotte devant les boutonneux, bagues aux dents et à la sexualité frustrée car bridée ou dépravée. Les blanches ont une sale réputation ne l'oublions pas. Rien qu'aujourd'hui j'ai pu visiter et passer la journée dans l'équivalent d'une ZEP mexicaine. Mon tatouage à fait fureur! J'y ai vite retrouvé l'ambiance du collège. Ça m'avait manqué. J'ai vraiment retrouver des comportement, une atmosphère familière. Sonia, ma responsable, celle qui fait des speech sur les thèmes habituels avait beaucoup de mal à se faire entendre et respecter. Il devait y avoit entre 30 et 35 élèves. Et sur le total, 5 ou 6 écoutaient. Comme si les problèmes traités ne les concernaient pas. A la place ils écoutaient leur mp3, dessinaient, parlaient entre eux. On abordait pas forcement les thèmes qui me semblent les plus importants comme la contraception, les maladies, les grossesses et la violence contre le femmes, mais je me demandais s'il auraient eu le même comportement en parlant de ces choses plus graves, plus importantes. Je pense que Sonia n'avait pas forcément ni le charisme, ni la façon de se tenir devant les élèves. Elle gardait ses mains dans ses poches, parlait difficilement au dessus du brouhaha des adolescents et à la place d'adopter un posture solide et droite, elle piétinait sur place le lino de la classe avec ses bottes. Déplaçant ses pieds de droite à gauche et de gauche à droite comme une petite fille qui aurait très envie de faire pipi ou une ado paumée devant une assemblée de professeurs pendant un conseil de discipline. Bizarrement ça m'a donné envie faire les interventions moi même, histoire de voir si mes années ZEP et mes années à l'armée m'ont appris à être le prof adéquate. C'est ce qui m'a toujours semblé être la qualité manquante de certains de mes professeurs. Savoir captiver l'attention en utilisant sa voix, son corps, sa présence. J'imagine qu'il faut avoir un charisme naturel pour ça. Mais j'ai toujours rêvé d'être de l'autre coté de la classe: face aux élèves. Je me suis souvent imaginée être la professeurs de ZEP qui nous a manqué. Être une de ces professeurs qui arrive à enseigner au élèves les plus difficiles (la raclure des cas sociaux pour être plus précise) quelques idées qui puissent les faire avancer un peu plus loin que sur les bancs de la cité à vendre du shit ou dans une cellule de prison pour en avoir un peu trop vendu. On verra ce que me réserve le destin. Mais j'attends avec impatience que la barrière linguistique ne soit plus un problème. Je me donne un mois maximum pour y arriver. Je pense que le premier thème que je vais aborder sera le préservatif. D'abord parce que c'est le contraceptif que je connais le mieux, mais aussi parce que c'est le seul qui nous protège de grossesses et des maladies. Un luxe dont les jeunes ne se rendent pas compte. Mais c'est pas grave, j'ai tout un tas d'anecdotes à leur raconter qui j'espère les sensibiliseront aux maladies et aux grossesses non désirées.

Voilà presque deux mois que je suis dans le Chiapas entre Tzajala et San Cristobal et je ne vous ai toujours pas parler des trottoirs de San Cris qui sont ma fois, les pires possibles et imaginés. Je me suis prise plusieurs bonne gamelles car ils sont plis glissants que du verglas. Ils mesurent environs entre 15 à 30 centimètres de hauts: bonjour la galère pour les poussettes et fauteuils roulants. C'est d'ailleurs pour ça qu'on en voit jamais. Je ne peux m'empêcher de penser comment peuvent vivre les plus infirmes. Cela me rappelle aussi la propriétaire de la maison dans laquelle j'ai fait mon bad trip. Elle était elle-même en fauteuil. Au moment même ou elle était avec moi pendant mon bad trip, elle m'est apparu comme une ange tellement elle était douce calme et gentille avec moi. Maintenant que j'y repense, je me demande comment elle peut vivre et circuler à travers la ville.
En dehors de ses trottoirs minuscules et insurmontable, la ville de San Cristobal est sans cesse accompagnée de musique. Peut importe où on est et où on va, il y a toujours de la musique dans la rue. Il est presque inutile d'écouter son lecteur mp3. La ville semble en fête tous les soirs, du moins tous les weekends il y a des festivals, des concerts dans la rue et sur la grande place, la Plaza de la Paz et la Plaza de la Cruz. Il y règne une atmosphère bien spécifique à San Cristobal. Le gaz par exemple s'organise grâce à un réseau de camions qui traversent la ville toute la journée avec une chaine où sont accrochés de anneaux en fer qui frottent le bitume histoire d'annoncer qu'il passe. Si on a besoin de gaz, il faut sortir dans la rue, faire signe au chauffeur de la camionnette aux bombonnes de gaz et il nous monte ça chez nous, tranquille. L'eau aussi a un système similaire au gaz mais cette fois, la camionnette ne fait trainer des anneaux en fer mais un message radio qui répète sans « agua fresca » en ajoutant quelques autres commentaires histoire de faire un peu de publicité. Les poubelles également fonctionnent comme ça. Sauf que la, pendant que le camion passe dans les rues un bonhomme marche le long des trottoirs avec sa clochette pour appeler les habitants à donner leurs sacs poubelles.
La ville (très touristique) est pleine de restaurants de toute sorte. Marcher dans la rue donne faim de tortillas et de plats épicés. Dur de ne pas avoir envie de manger tous les 20 mètres.
Ce tout donne un bruitage au début étranger et inconnu. Il fait parti maintenant des bruits, des sons, des images et des odeurs familières qui sont maintenant mon chez moi. C'est un sentiment étranger que d'arriver dans une pays, y voir des choses nouvelles et de se dire que bientôt tout ça sera à nous. Que les rues, les restaurants, les sons, les gouts, les odeurs, les visages font maintenant partie de chez nous voire partie de nous. Voilà, ma maison aujourd'hui c'est San Cristobal. Je peux donc dire là, à cet instant que je suis aussi mexicaine que je me sens américaine et française. Bien sûr ça, je ne le sais pas encore. Car je ne suis pas encore rentré en France pour constater que je ne suis plus tout à fait française. Comme j'ai pu le constater en rentrant des États-Unis. Depuis lors je ne me suis jamais totalement sentie française mais aussi américaine. Je pense que maintenant je suis aussi mexicaine. J'ajoute une nationalité en plus à mon répertoire de citoyenne du monde qui n'a pas encore fini d'élaborer son passeport.
Je m'habitue aussi aux blancs, que je n'aime pas beaucoup d'ailleurs. A croire que je deviens raciste de moi même. J'ai toujours un peu honte de porter la couleur de ma peau dans les rue de San Cristobal même si elle me fait me rendre encore plus belle aux yeux d'Isauro et de Fido mon prince Maya. Je sais que c'est un peu grâce à ma carcasses de blanche ainsi qu'à la différence culturelle qui l'accompagne que j'ai pu les séduire avec aise. Ce qui me dérange surtout avec les blancs d'ici c'est que bien que le code vestimentaire les référerait à des hippies, car il s'habillent ainsi, jouent de la musique de hippies et parlent de choses de hippies comme l'écologie et la culpabilité du gouvernement pour toute sorte de choses; ils ne se mélangent pas aux indigènes. Ils importent leur culture, ne changent pas tellement leur façon de vivre, ne cherche pas à s'intégrer. Ils n'ont pas l'air curieux. Ils se sont installés ici parce que c'est cool de faire son hippy au Mexique. Ça doit faire classe j'imagine sur un CV de hippy d'avoir habiter avec les indigènes dans le Chiapas. Ça leur donne un respect des autres hippies. C'est qu'ils ont dû vivre des expériences de ouf avec les indigènes! En réalité ils me font plus penser à un système colonialiste. Ils n'ont pas l'air de beaucoup travailler, ils sont suffisamment riches pour se payer des drogues, vivre dans un appartement sympa, avoir des super fringues et sortir tous les soirs dans les bars les plus chers à 35 pesos minimum la boisson. C'est les bobos de San Cristobal, et je les aime pas trop. Ils n'ont aucune valeur ethnologique. Ne s'intéressent pas tellement aux Indigènes qui sont certainement les gens qui m'intriguent le plus ici. Je ne les regarde plus avec les mêmes yeux curieux et émerveillés qu'au début mais je n'en pense pas moins. Je ne sais pas tellement comment expliquer ce qui me passe par la tête quand ils passent à côté de moi dans le rue. Mais je ne peux m'empêcher de me demander combien de frères et sœurs ont-ils? Combien d'enfants? Leur maris sont-ils fidèles à leur femmes? Ont-ils suffisamment à manger? Sont-ils heureux? Font-ils souvent l'amour? En éprouvent-ils du plaisir? Leurs enfants vont-ils à l'école? Leur filles vont-elles se marier avec un homme qu'elles auront choisi ou bien seront-elles mariées de force?
Ça en fait des questions pas vrai? C'est peut-être pour ça que je suis épuisée en rentrant à la maison.

Tien, ma maison à Nataté, j'ai aussi des choses à vous raconter là dessus. Commençons par le frigo; C'est in bordel innommable où 12 personnes arrivent à caser 25 bouteilles de lait, 40 yahourts, 4 oignons, divers sac plastiques où sont écrits 3 noms différents dessus. Des bols et des tasses remplies de choses dont on suppose qui se mangent. Certaines pourrissent dans leur boites d'autres pas. Parfois certains aliments disparaissent car, j'imagine, certains des volontaires pris d'une flemmingite aiguë d'aller au marcher volent la nourriture des autres ce qui entrainent souvent des crises assez dramatiques. Surtout ceux qui sont de pays du Sud. Eux, ils ont du mal à encaisser les vols de nourriture et on a droit a un long discours de moral comme quoi il faut pas voler les autres, surtout quand on habitent ensemble. Je reste moi-même dans le flou et me demande qui pourrait bien voler autant de nourriture? Il y a quelques têtes dont je n'ai pas de doute quant à l'honnêteté et l'innocence. Et quelques personnes que je suspecte un peu de cleptomanie. Mais quand je leur parle, excellent détecteur de mensonges que je suis d'habitude, ils ne me semblent pas coupables. Bien sûr il y a quelques têtes que je n'aime pas trop et à qui j'aime faire porter le chapeau mais ce n'est pas très loyale donc j'évite les conclusions trop hâtives.
L'eau et l'électricité c'est aussi une histoire de dingues. Des fois...yen a pas. Pendant 1 semaine on a dû se laver à l'eau froide et puis des fois, on peu juste pas se doucher. De temps en temps j'expérimente la douche mais aussi les toilettes dans le noir. C'est assez marrant sauf quand je rentre d'une soirée films d'horreur avec mon infirmier. Là j'ai un peu peur c'est vrai.
L'intimité n'est pas terrible à Nataté. Je partage ma chambre avec 2 autres filles pour le moment. Donc impossible d'inviter un homme ne serait-ce que pour se poser et regarder un film tranquilou. On a pas de canapé, pas de salon, pas de télé. Les films sur ordinateurs se regardent dans nos lits et avec du passage sans cesse dans la chambre c'est pas top, surtout dans un lit une place qui grince et dont je manque fréquemment de tomber les nuits.
Il se fait tard par ici plus d'une heure du matin. Je vais aller me coucher rattraper mes heures de sommeil que j'ai passé au cinéma avec Isauro.
Bonne journée à tous et bon weekends.

13 novembre, 2010

Sur la route


Dans le bus pour aller à La Boca del Cielo.

Sur la barque

Baignade interdite


Les pin ups en pleine activité.

Tzajala en images


Des bruits, une ambiance, un lieu: Tzajala. Enjoy

Un petit coucou de la playa





"Refuse les yeux ouverts ce que d'autres acceptent les yeux fermés"

Une semaine qui s'est écoulée depuis mon dernier article. Je me lance donc dans le suivant pour votre bon plaisir. Ma chère môman m'a dit que beaucoup de mes lecteurs (ami(e)s de cette dernière) sont devenus addicts à mes articles et qu'ils peinent presque à attendre le prochain chaque semaine. Je tiens d'abord à vous dire à tous que me sens très touchée (non non sincèrement) de vos commentaires mais aussi des dires de ma mère comme quoi, mon style a l'air de beaucoup plaire. C'est également un bonheur pour moi de vous écrire mes aventures (surtout qu'en ce moment je bat tous les records) et je suis d'autant plus heureuse que mes écrits sont plaisants à lire. Voilà donc que je termine ce petit paragraphe pour vous remercier tous de votre fidèle lecture et vous fais part de mes nouvelles expériences toujours aussi étranges qu'intenses.

Pour faire ordonné, on va partir de maintenant au moment où je vous écris. Je suis rentrée il y a quelques heures de l'hôpital. Comme je l'imagine certains ont pu voir via le facebook de ma mère que je suis malade. Pour commencer du début, la nuit dernière: celle de mercredi à jeudi j'ai été prise de violents vomissements et de douleurs gastriques épouvantables. Après une nuit blanche cauchemardesque, une des volontaires de Nataté et moi avons pris la décision d'appeler un des responsables de l'organisme pour qu'il nous emmène à l'hôpital. Parce qu'ils nous semblait difficile de trouver un taxi à 5h du matin à San Cristobal pour aller dans un hôpital qu'on ne connaissait même pas. Préalablement, Alexandra (ma copine volontaire) a tenté d'appeler son grand-père, ancien médecin militaire et très doué pour donner des diagnostiques via skype. Ses deux grands-parents étant injoignables on a tenté ces parents qui nous ont appris eux que les grands-parents étaient partis bien loin en Afrique du Sud. En effet, on aurait pu continuer longtemps comme ça.
Parties pour joindre nos familles en France via skype (de toute façon on avait pas d'autres options) j'ai appelé ma mère sur son portable entre deux vomis. Certes son enthousiasme débordant à l'idée de m'entendre au téléphone était quelque peu décalé par rapport à ma voix de mort-vivante qui lui demandait avec tremblement et presque les larmes aux yeux de me donner le numéro de notre médecin de famille. Loin de moi l'idée de vouloir affoler ma mère en lui expliquant que j'avais peut-être l'appendicite, c'est pourtant ce que j'ai fait en lui promettant tout de même, que je l'appellerai quand j'aurais plus d'info sur ma condition physique. Bien sûr je ne savais pas alors que les médecins allaient me garder toute la sainte journée, laissant ma mère dans un bain d'angoisse de maman qui a sa fille peut-être très malade à l'autre bout de la planète. Dans un pays dit très dangereux et violent.
Après avoir appelé un responsable de Nataté pour nous conduire jusqu'à un hôpital, j'ai pu entrevoir le système de santé mexicain. A dire comme ça, avec un estomac qui joue les bi-polaires ça peut faire peur mais j'ai été confronté à une façon de faire à laquelle je ne m'attendais pas du tout.
D'abord partis dans une clinique médicale pour femmes enceintes et enfants, on s'est vite fait rejetés pour un dispensaire nommé Hospital de las Culturas. Au début j'avoue m'être posé la question mais quelles genres de cultures font-ils dans cet hopital? La réponse est assez simple: le Chiapas et San Cristobal en particulier sont des lieux où les indigènes et les autres populations ont connus des grands moments historiques...et culturels.
Arrivés dans la salle d'attente Alex, Agustin et moi on nous a dit qu'il nous fallait attendre au moins une heure car il y a changement de garde et que ça prend du temps. Bon, entendu, j'allais juste devoir me taper l'affiche une heure de plus dans une salle d'attente remplie d'indigènes qui nous regardaient curieusement blanches que nous sommes Alex et moi. Et qui semblaient aussi très intrigués par cet énorme seau, dédié à recueillir mon vomis, que je portais sans cesse avec moi.
Au bout d'une bonne heure et après avoir découvert que le centre historique de Mexico était en flammes grâce aux infos du matin de la télé de la salle d'attente, on nous fait rentrer dans un cabinet. Wow, c'est encore mieux que la Salpêtrière niveau réception des malades! D'habitide, on nous fait attendre deux bonnes heures en France. alors au Mexique je me suis dit, mais qu'est-ce que ça va être?! J'ai été surprise de voir avec quelle vitesse j'ai été reçue. Sauf qu'il y avait une chose à laquelle je n'avais pas pensé vu mon état du moment. La raison pour laquelle je suis passé si vite c'est que je suis blanche, et la plupart des médecins n'étaient pas contre une palpation du ventre d' une belle européenne. Pas un seul instant je me suis retrouvé dépourvue de mon armada de 5 docteurs et de mes 3 infirmiers toujours là pour me masser, me donner des couvertures (parce qu'il faisait très froid et que je portais alors une de ces belles blouses vertes ouvertes sur le derrière. Heureusement que j'ai pu garder ma culotte! C'est à croire qu'ils n'avaient rien d'autre à faire ces docteurs à part venir me voir toutes les 5 minutes faire semblant de consulter ma fiche médicale pour en faite me dire: vous être de quel pays? Vous avez quel age? Ahhh et qu'est-ce qui vous amène par ici? … Un des infirmiers de mon harem m'a même donné son numéro et m'a invité à déjeuner pour le lendemain. Déjeuner qui s'est plutôt bien passé, en compagnie d'un autre infirmier de l'hôpital et d'une de mes amies volontaires française Vanessa. Le bonhomme en question s'appelle Isauro. Un beau mexicain, plutôt grand pour sa nationalité. De culture très mexicaine il n'a pas arrêté de me draguer ouvertement. Je ne sais pas trop ce qu'il se passe dans sa tête car ses yeux décrivent soient une admiration totale tel un catholique devant la Sainte Vierge, un scientifique rencontrant une forme de vie extraterrestre intelligente ou un peintre devant une créature nouvelle au corps magnifique et à la grâce majestueusement. Ou alors il me faisait le numéro du grand romantique mais dont les neurones sont tous entrain de squatter l'étage caleçon. J'ai dû mettre le hola parce que des fois ça dépassait un peu les bornes des limites. Mais ma chère amie Magdalena Ocana d'origine équatorienne m'a rassurée quant aux attentions de ce jeune homme qui n'est pas un de ses gros lourdos de Montreuil au discours répétitif du « hé mad'moisel', vas-y t'as pas un zéro six? » malgré son côté très … collant. On se reverra peut-être dans un ciné ou autour d'un verre dès que je me sens mieux. Il est revenu me voir le lendemain mais étant trop malade on est resté à la maison. Il m'a offert une rose parce que, c'est lui qu'il l'a dit, je ressemble à une rose...
Au final, je suis sortie de l'hôpital avec une infection des voies urinaires carabiné. Un truc qui commençait à me remonter aux reins, expliquant ma douleur dans le bas du dos. Je pense m'être attrapé en même temps une crève ou une petite grippe car depuis hier j'ai des migraines, un sinusite certaine, et peut-être de la fièvre car des courbatures dans la nuque. Donc en plus de mes antibiotiques je me shoot maintenant à l'ibuprofène et au paracétamol. Quel cocktail! C'est à croire que je suis maudite. Je ne suis jamais malade en France et il faut que je sois dans un pays que je ne connais pas pour enchainer les crasses. J'avoue que mon état de santé me déprime un peu. Je ne sors que très peu et me fatigue tellement vite. J'ai hâte d'être rétablie et de recommencer à travailler.

Le travail, parlons-en! J'ai changé de projet. Je ne suis plus à Tzajala maintenant mais à San Cristobal. Je travaille maintenant comme intervenante du planning familial mexicain dans les écoles du coin pour causer MST et grossesses non désirées chez les adolescentes. Je n'y ai travaillé que deux jours puisque je suis malade. J'ai tout de même appris bien des choses en deux jours. Le planning familial donne une représentation de la culture, de la richesse et du développement économique d'un pays je trouve. J'ai pu entrvoir les méfaits d'un pays sexiste aux mœurs catholiques fanatiques. Un truc qui vous dégoute de la religion vite fait bien fait. Il y a par exemple un manque crucial de connaissances quand aux méthodes de contraceptions existantes. Certaines femmes indigènes arrivent plus ou moins à gérer leur nombre de grossesses en contant avec un calendrier les jours de leurs règles. Bien sûr, si leur maris apprennent cela, elles se font battre car, c'est bien connu, elles porteront tous les enfants que Dieu voudra. S'efforcer à ne pas tomber enceinte reviendrait à déjouer les plans du tout puissant. Ce mode de penser me rappelle les discours moyenâgeux de certains de mes camarades de fac à la Catho et de certains attardés mentaux qui ont oublié de penser qui trainent la contraception dans la boue car nos méthodes seraient celles de l'antéchrist parait-il. Je suppose que ces derniers ne voient pas les femmes de 18 ans qui ont déjà 5 ou 6 enfants, un corps ruiné par les grossesses et des problèmes de santé graves car, comme le veut la Bible « c'est ainsi que Dieu le veut ». Je reconnais que faire face à ses problèmes à cause d'un barbu en toge qui bronze sur son nuage me donne un peu de difficulté à apprécier les plus religieux. C'est à croire que les mots chrétien, catholique et pratiquants ne veulent plus rien dire aujourd'hui car tous ceux qui se proclament ainsi ont tous des idées et des façon de penser radicalement différentes. Autant mettre le Sergent Heartman et John Lennon dans une même salle et dire qu'ils appartiennent au même groupe de philosophes. Heureusement, il existe certains bon ambassadeurs de leur religion (catholique ou autres) qui ne sont pas en complète dévolution si le mot existe.
L'avortement n'est pas légal au Mexique, il est seulement légal à Mexico et peut couter jusqu'à dans les 3000 pesos. C'est dire, c'est pas la classe populaire qui en bénéficie le plus. C'est pourtant celle qui en a le plus besoin. Je sais pourtant que dans les centres payant ils pratiquent jusqu'à 50 avortements par jour. Qu'est-ce que ça doit être dans les dispensaires gratuits? Enfin, je pense pour ma part que tous, hommes et femmes (mais surtout les hommes) riches et pauvres ont besoin d'une instruction sur ce sujet. Les riches eux se pensent à l'abri des IST car, voyons les choses en face, ils sont riches. Ce genre de maladies, ce sont les pauvres qui les attrapent. Ce que je vous dit là sont des faits, une réalité d'un monde où tous ferment les yeux au nom de principes dits « anciens ». Alors j'avance avec un nouveau principe, surement très ancien lui aussi mais avec lequel on ne balance pas des arguments arrogants car « culturels et traditionnels » dépourvus de logique et de bon sens humain. J'avance en me disant: « Refuse les yeux ouvertes ce que d'autres acceptent les yeux fermés ». Car les besoin et les difficultés sont d'une réalité et d'une véracité frappante. Comment peut-on les contourner au nom d'un dieu supposé n'être qu'amour? Moi je crois à l'amour. Mais je crois d'abord en moi et en mes frères et sœurs d'autres nations. Je crois en leur bonheur et en leur épanouissement possible dans un monde meilleur. Et même si cela doit passer par des mesures qui peuvent être perçues comme contradictoires tel que l'avortement et le contrôle des naissances. Je pense que nous sommes arrivés à un niveau de l'évolution de l'humanité suffisamment élevé pour y voir maintenant un peu plus claire et savoir ce qu'on veut vraiment pour que ce monde soit digne de nous et de nos enfants.
Assez de mes découvertes sur la race humaine, sa façon de penser et des mes interprétations philosophiques. Passons à des choses plus sérieuses.

Le weekend dernier je suis allé à la plage: la Boca del Cielo (la bouche du ciel). Un lieu paradisiaque comme vous pouvez le voir sur les photos. J'ai vu l'océan Pacifique pour la première fois. J'y suis allé avec Alex, Vanessa et Laura, mon groupe de copines de toujours. Après 5 à 6 h de voyage de camionnettes en autobus nous sommes enfin arrivées à la Boca. On a crèché sur une presqu'île recouverte de palmiers et de cabanons à la toiture en pousse de bambous et de bananiers. Pas de parquet, rien que du sable partout même dans les chambres. Pas de douches, seulement une grosse bassine dans laquelle il y a de l'eau avec laquelle on se recouvre sur le corps. Il faisait entre 30 et 35C° donc pas de panique, on avait pas froid! La mer était elle même délicieuse. Quoi que remplie de petites créatures transparentes au au coeur noir comme un œil de calamar. J'ai pensé d'abord que c'en était des petits. Me refusant obstinément à penser que ça pouvait aussi être des méduses malgré les dires de mes amies. Car pour ceux qui l'ignorent, certains on peur des serpents, des rats et des souris, moi j'ai une peur panique des méduses. Une peur irraisonnée et illogique depuis un très mauvais épisode de Alerte à Malibu.
On a passé une journée de bronzage et baignade très agréable. Tout cela sous l'œil séducteur d'un magnifique indigène totalement inconnu que nous avons décidé de dénommé Juan. Le visage viril mais fin, un beau corps et une belle peau bronzée. L'endroit idéal avec le bonhomme idéal pour faire les pinups sur une plage quasi déserte du Pacifique à côté de nos palmiers et nos cabanettes en bambou.
Même la cuisine était du coin. Poisson pêché du matin par le mari de la patronne de l'auberge. Avec des tortillas et des crevettes, pareillement pêchées du matin. Cependant, bien que l'endroit soit un paradis, on s'y ennui vite par son manque totale d'activités en dehors de la baignade et du bronzage. Ça manque d'internet, de gens (parce qu'il n'y avait presque personne) de fêtes ou de télévision. L'autre activité beaucoup pratiquée par moi même qui ne suis pas très adepte des grosses chaleurs était le hamac. Là je reconnais que j'ai bien aimé et que j'y ai passé plusieurs heures à méditer sur le vie, les gens, la nature. En regardant tous les éléments autour de moi, je ne pouvais que conformer cette idée qui me trotte dans la tête depuis près d'un mois et demi: il n'est pas surprenant que les indigènes avant d'avoir été forcé au catholicismes vénéraient la nature tellement celle-ci est belle et abondante. Je commence moi même à ressentir cette vérénation bien que cet état d'esprit était déjà en moi avant. Mais je suis chaque fois un peu plus impressionnée par la grandeur, la beauté et la force de la nature. Comme si Terre-Mère avait chaque jour un peu plus à m'offrir. On ne peut jamais se lasser de son spectacle continuel de la vie végétale et animale. Cela me rappelle une réflexion, pas sans manque de sens de mon ami Fidencio, le danseur prince des Mayas. Étant lui même catholique, il m'a dit que Jésus étant né dans un désert ou tout le monde manquait de tout, il était normal qu'il en soit revenu avec des lois telle que ne pas voler ton prochain. Car en Amérique, la Terre est tellement riche que peu importe ce qu'on te vole, tu en retrouveras un autre à tes pieds.

Il me semble approprier de vous faire part maintenant de mes fréquentations à Nataté. Comme je l'ai dit plus tôt, je suis souvent en compagnie de 3 autres filles. Deux françaises (Vanessa et Alex) et une Belge (Laura: la blonde). On fait ensemble une joyeuse bande de copines et ça fait plaisir d'avoir des gens sur qui compter.
Vanessa est je dirais, la plus douce et calme du groupe. C'est certainement ce qui me plait le plus chez elle. Elle a un côté grande sœur aimante sans pour autant dominante et protectrice. On dirait presque un ange.
Laura, (la blonde) est la plus drôle du groupe par ses expressions bien de chez elle et son accent belge. Je ne peux m'empêcher de rire quand avec une expression d'indignation elle nous lâche un « m'enfin! » à tout bout de champs et pour n'importe quoi; telle une princesse à qui on aurait demandé de monter les 3 marches à l'entrée de son palais parce que ses porteurs seraient trop fatigués.
Alexandra, enfin, que je ne remerciai jamais assez d'avoir passé la nuit à mes côtés lorsque j'étais malade. D'avoir chercher à appeler toute sa famille pour contacter son grand-père. Qui m'a attendu toute la journée ou presque dans l'inconfortable salle d'attente de l'hôpital. Je crois que sa fidélité en tant qu'amie n'est plus à démontrer.
Toutes sont exceptionnelles à leur façon et profondément touchantes. Je profite de chaque instant passés avec elles me disant qu'un jour ces moments ne seront plus.
Je serai bien triste quand elles partiront car ces demoiselles ne restent pas une année comme moi mais quelques mois. Je devrai me trouver un autre groupe de copines alors. Si ça se trouve je serais à Playa de Carmen à ce moment là et devrais de toute façon de trouver des nouveaux amis.
Je garderai de très bon moments et des souvenirs de fous avec elles. Comme là fois où, n'ayant pas penser au trajet à pied entre le supermarché et la maison, nous avons été dans l'obligation de voler un chariot au Chedraui (le carrefour mexicain) pour renter avec nos 50 kilos de provisions. Vu l'état désastreux des trottoirs et des routes de an Cristobal, imaginez-vous la scènes de trois blanches parmi les indigènes transportant un caddie remplie de nourriture et shampoing en tout genre à porter le chariot en grande partie dû à l'état laborieux de la route. Nous avons d’ailleurs fini par abandonner le caddie car les trottoirs étaient absolument inaccessibles.

J'ai déjà mentionné l'idée de partir à Playa del Carmen. C'est une ville touristique près de Cancun. J'ai dans l'idée d'y aller pour me trouver un travail et un appartement. J'aime ma vie à San Cristobal, mais je travaille gratuitement pour devoir payer un loyer et ma nourriture. Certes j'apprends l'espagnol et la culture. Mais j'ai parfois comme le sentiment de me faire voler. D'autant plus que j'ai également un beau prince Maya qui vit là-bas. Alors, je ne vais pas cracher là-dessus.

Un autre petit quelque chose dont je voulais causer. Sur les routes du Mexique, dû au manque total de sécurité, personne ne porte la ceinture, j'ai même vu un accident assez impressionnant d'un camion citerne. Les phrases rappelant à la sécurité m'ont cependant touché. J'en ai vu deux en particulier qui m'ont marqué, le premier: « Conduis prudemment, ta famille t'attend » et mon préféré: « Une heure de retard vaut mieux qu'une minute de silence ». C'est qu'ils sont du genre poétiques les mexicains.

Je pense avoir écrit mon compte de nouvelles aventures pour la semaine. Je suis pour le moment très malade. Infection urinaire, petite gastro passagère, bonne grippe (diagnostique fait par moi même dû à mes maux de tête, petite fièvre et contractions musculaires dans le cou) et pour couronné le tout, sinusite histoire d'amplifier les maux de tête avec nez qui coule. Sur ceux bon appétit bien sûr. Et à la semaine prochaine!

03 novembre, 2010

Quand il y en a plus yen a encore




Et c'est pas tout! L'amour de la nature!!!

La cascade






A quelques minutes à pied de Tzajala, (la paradis sur Terre) se trouve la cascade. C'est la douche du paradis sur Terre en quelque sorte. Là où les dieux et les anges viennent se baigner. Et moi, j'habite à côté!

La fille des étoiles

Une envie soudaine d'écrire me prend. J'ai dû courir de la cuisine jusqu'à ma chambre sous une pluie torrentielle pour accéder à mon ordinateur. Je profite de la pluie pour vous écrire, les activités ayant été suspendues.

En ce moment je me fait du souci pour mon ordinateur qui fait des siennes. Il ne se charge plus très bien. En plus de ça il aurait soit disant un virus qui se balade dans certains de mes dossier. Et mon frère n'étant pas là pour y fourrer son nez il me manque encore plus pour ça. Parce qu'à Tzajala, les geeks et pro des ordis ça coure pas les rues! L'idée de ne plus pouvoir vous écrire mes longs articles sur mes réflexions et mes histoires m'attriste vraiment.

Au passage, je suis moi même prise de malaises dû a quelque chose que j'ai mangé à San Cristobal. C'est que la nourriture de Tzajala est bio et tellement bonne que notre organisme s'habitue et baisse radicalement ses défenses. Me voilà prise d'assaut par des parasites intestinaux. Depuis 3 jours je passe la plupart de mon temps à me reposer au lit. Je lis beaucoup et j'aide peu dans la communauté car je suis trop faible. J'ai essayé de presser des citrons la dernière fois (la cuisine, ma seule ressource) et l'effort m'a paru colossal au point que j'ai presque tourner de l'œil!

La cuisine, parlons-en! Je passe ma vie à faire des tortillas. J'adore cuisiner. Mais ça vous le savez déjà. J'apprends la cuisine mexicaine. Je pense déjà aux bons petits plats que je vais vous faire en rentrant à Paris. Vous ne voudrez plus que je quitte la cuisine.

Sinon, je suis toujours autant surprise par la beauté des indigènes (vous noterez d'ailleurs qu'on ne dit pas indien mais indigène). A mon habitude, j'aime les grands blonds à la peau et aux yeux clairs. Ma très chère mère dira volontiers que j'ai une préférence pour les tondus dû au nombre d'amants peu chevelus que j'ai pu invité à la maison. Mais la vérité est que je suis née dans le mauvais pays. J'aurais dû naitre parmi les indigènes. J'y aurai trouvé mon compte. Certes, les plus retirés, ceux qui vivent dans la montagne comme nous à Tzajala, ne sont pas des plus aimables envers les blancs et tous ceux qui en sont pas comme eux. Mais il y en a d'autres, au visages fins et beaux, avec un corps long et parfait. Oui, je suis amoureuse des indigènes! Mais c'est pas une nouvelle. Malheureusement, des indigènes ouverts aux blancs et de plus de 1,60m, c'est comme les geeks de Tzajala il n'y en a pas des masses. La population de San Cristobal est principalement française, et un peu d'autres pays d'Europe. L'ambiance en ville est particulière. Je crois ne jamais vous en voir causé...commençons!

Tous les weekends, je me rend là-bas histoire de retourner à la civilisation, lire mes mails, voir d'autres têtes etc... Les soirs en général je sors avec mes copains volontaires de toutes les nationalités. Il y a souvent des concertes ou des soirées musique dans les bars. C'est presque toujours les mêmes qui jouent. Un groupe de français appelé les Zumbido ou un truc du genre. Ils jouent des chansons engagées et avec un côté un peu poétique. Pour être honnête je n'aime pas trop ces soirées. Ça me sort un peu mais j'ai quand même du mal. Disons que chez ses gens là, ça boit et ça fume, ça a des longues dreadloks jusqu'au fesses, des piercings et des tatouages, ça joue d'instruments bizarres (avec une vieille bassine et un bâton planté en son centre, avec une corde qui relie les deux, ça se joue avec une chaussette sur une main et un gant de cuisine sur l'autre). Et puis ça a toujours le même public, un groupe de français qui s'est installé à San Cristobal. Il partait que les français ont assiégés les Mexique. Ils sont partout! J'ai mal choisi mon pays pour apprendre l'espagnol.
Mais ce qui me met mal dans ses soirées c'est surtout que l'atmosphère me rappelle étrangement celle d'une soirée où les choses auraient pu mal tourner pour moi. J'en parle aujourd'hui avec le sourire mais cette expérience m'a bien marquée, au point d'être maintenant dégoutée de ce genre de consommation. Je pense être maintenant un pilier stable, hermétique à toutes drogues possibles mis à part le chocolat bien entendu.

Pour faire abstraction de mon mon malaise et me distraire de mes mauvais souvenirs, je tente de m'imaginer une vie parmi ces gens là. Ils n'ont rien de bien méchants, au contraire, je sens en eux une énergie positive. Ils vivent simplement de musique et d'amour. Bon, ne nous voilons pas la fasse non plus, il y a aussi une partie important de drogue dans leur vie...et dans leurs veines. Mais moi même je me suis posé la question, est-ce que je pourrais vivre comme ça? Quitter mes racines françaises et vivre au Mexique? Me marier avec un bel indigène qui me ferait des beaux enfants à la peau mate? L'idée me plait bien mais j'ai l'impression d'être aspiré à faire autre chose. Que la vie m'a réservé un autre sort. J'ai déjà une maman qui n'a pas beaucoup de blé et même si elle ne le dit pas parce qu'elle a un grand cœur et qu'elle veut pas nous écraser d'une responsabilité en plus, faut bien que je pense à elle aussi dans ma vie future. Sur ma liste de chose à faire il y a écrit un gros: « trouver des sous pour acheter un maison histoire que personne chez moi ne se retrouve à la rue ».

Cela me fait penser à une conversation que j'ai eu avec certains de mes copains volontaires à qui j'ai raconté une partie de ces « responsabilités » que j'ai déjà en partie sur mes épaules depuis pas mal d'années. Les responsabilités d'avoir une famille qui marche pas sur l'or et un frangin qui traine un peu la pâte si je puis dire. Tous m'ont dit que ma vision de voir les choses, de me sentir si responsable et fidèle envers ma famille c'était d'abord horrible (par le fait de ne pas imaginer vivre une vie pour moi) mais en même temps très courageux et généreux de ma part. Alors j'ai ressenti certainement ce que ma môman ressent lors qu'on lui dit à quel point elle est brave et courageuse de s'occuper de son petit qui marche pas droit et qui bave en plus de ça. On choisi pas sa famille et on fait avec ce qu'on a. Il n'y a rien d'héroïque là dedans. Ce n'est pas de la bravoure ni du courage ça mesdames et messieurs. C'est la vie c'est tout. Et c'est ce que je leur ai dit à mes camarades d'aventures mexicaines. Mais bon, il semblerait qu'ils ne soient pas d'accord avec moi alors, à quoi bon suer sang et eaux pour leur prouver que je ne suis pas un héros? Parce qu'au fond, c'est peut-être ça être un héros. C'est pas forcement partir à la guerre contre tous et recevoir des médailles pour avoir perdu un bras. Cela m'amènerait donc à dire que ma mère est une sorte de wonder woman, ce qui me semble tout à fait vrai et réaliste. Elle est au moins aussi forte que le père Noël. Qui arrive à donner des cadeaux aux enfants du monde entier en une nuit et même à ceux qui ont pas de cheminées et même à ceux qui vivent en appartement? Moi je dis ma mère elle est cap!

D'autres nouvelles de mes aventures. Je vais peut-être changer de projet et ne plus vivre à Tzajala. Il y a un projet bien plus intéressant chez Natate. Faire de la prévention pour la contraception dans les écoles du Chiapas. Je n'ai pas confirmation encore que j'aurai le projet mais quel pied total se serait! Enfin mon manque total de tabou et de retenu sur la chose me servirait. Car si l'on doit causer contraception, maladies, grossesses et sexualités, je préfère être direct et franche. Que le message passe vraiment et pas que ça ressemble aux pitoyables cours sur la sexualité, dispensé par mon professeur de SVT au collège pour qui les mots pénétration et sodomie semblent s'attacher avec hargne à sa glotte et refusaient obstinément de sortir de sa bouche.
Et puis, j'ai ça dans le sang pas vrai? Aller dire aux fillettes qu'un bonhomme c'est pas un dieu mais que ça peut te mettre un polichinelle dans le tiroir en moins de deux comme si ça en était un. Et qu'en plus de ça, ils peuvent te refiler des saloperies. Et puis l'éducation des hommes en matière de sexualité il y a beaucoup à faire, et pas qu'au Chiapas et au Mexique. On a aussi nos cas chez nous aussi civilisée et avancée qu'est la France. Et puis s'il se trouve que les hommes mexicains ont autant de bonnes manières au lit que ce que m'a laissé entrevoir le Sebastian, il y a des lacunes et certaines notions à approfondir je pense. Enfin, j'espère vraiment qu'ils me laisseront avoir le projer. Je pense pas faire tout de suite des longs discours et explications tout de suite. Mais je serai déjà au contact de mexicains tous les jours et en plus j'aurais un lexique complet en espagnol de choses qui peuvent m'être très utiles d'un point de vu personnel.

Je pense que je vais rester dans le Chiapas quelques temps, améliorer mon espagnol et ma culture de là-bas. En suite, j'ai dans l'optique de venir voir mon prince Maya à Playa del Carmen, pas loin de Cancun, voir si je peux me trouver un truc là-bas parce que le Chiapas c'est vraiment trop plein de français et je peux sentir que je dois donner le double d'effort pour maîtriser l'espagnol.

Je voulais aussi mentionner mon précédant article d'une bonne partie est complexe. Ma mère m'a même poliment dit qu'il lui a fallu plusieurs lectures pour comprendre plus ou moins ce dont je parlait. En réalité, je l'imagine plus dire à mes frères « P***** ta sœur elle nous a pondu un article sur son blog j'y comprend rien du tout! ». J'ose penser qu'il en a été de même pour nombreux de mes lecteurs. En effet, je me suis bien pris la tête sur cet article. C'est l'effet Tzajala. Il y a une telle connexion avec la nature ici que les photos ne montrent pas forcement. Mais bon, dites vous que des réflexions philosophiques du genre il m'en passent 50 par jours. Sauf que dans ma tête c'est plus claire et logique et ça rend mieux. Un peu comme quand on se dit « cette blague avait l'air plus drôle dans ma tête ».
Tiens la nature, vu qu'on en parle, j'ai une petite histoire drôle à vous raconter. Enfin, drôle, tout est relatif. J'ai fait pipi sur un araignée l'autre jour. Je m'en étais pas aperçu. Vous voyer le genre de grosses noires qu'on retrouve derrière la télé ou le canapé de temps en temps? Ça m'a beaucoup marqué en fait parce que petite c'était mon pire cauchemar. Et j'imagine bien la même chose arriver à ma cousine, arachnophobe convaincue. J'ai pas encore rencontré de tarentules mais j'ai un enrome scarabée qui m'a grimpé dessus après le diner. Dans la panique, je n'ai vu qu'une énorme bête noir sur la main. J'ai poussé un hurlement (pas aussi fort que quand je m'épile ou que je vois vraiment une araignée) qui m'a valu le nouveau surnom de « la honte de l'armée française ». J'en suis toute aise et l'assume jusqu'au bout!

Comme dans certaines tribus indigènes d'Amérique du Nord, les gens à Tzajala donne des nom en fonction de ta personnalité, d'évènements passés, ou d'une chose que tu as faite volontairement ou non. Mon premier nom (et le plus officiel) est Pétra. Pétronille est très connu ici, je ne joui donc plus de l'originalité de mon prénom mais c'est pas grave, je suis originale autrement. Sinon, il m'ont aussi batisé Estrellita ou Estella ou encore la Chica de las Estrallas du à mon badtrip qui m'a fait monté jusqu'au étoiles. Et encore, le dernier surnom en date (avant celui la honte de l'armée française) est General Estrella, pas la peine de vous expliquer pourquoi. Mais bon, dans les faits on m'appelle surout Pétra ou Estrellita et ça me plait bien.

Une autre histoire de fou à vous raconter. Bon de fou, ça dépend mais moi ça m'a marqué. Sylviane m'a raconté qu'une volontaire anglaise, une petite rouquine au yeux clairs et au taches de rousseurs faisait la peinture à Abasolo, un village pas très loin de Tzajla. A l'heure de la récréation, les enfants de l'école sont sortis (parce que la cours de récré chez eux c'est la rue) et, curieux et attirés par un gringa (ils en voient pas beaucoup et c'est aussi pour ça que Sylviane nous a mis en garde contre les enfants) ils sont tous venu la voir alors qu'elle faisait des fresques sur les murs de la rue. Au début juste amusés par sa différence, ils la regardaient, lui touchaient les cheveux, les vêtements la peau. Mais très vite excités parce qu'ils étaient genre 50 autour d'elle ils se sont mis à lui tirer les cheveux et les vêtements. Elle a dû fuir pour se sauver. Heureusement une dame du village l'a abrité chez elle le temps que l'excitation collective se calme. Donc, si je vais à Abasolo et que c'est l'heure de la récré, soit je fais ma guerrière sans pitié avec les enfants (ça j'aime) soit, je rase les murs, ça c'est moins drôle mais on peut aussi l'imaginer comme un exercice d'infiltration d'un village de rebelles organisé par l'armée. Je vais revenir de Tzajala je serai Rambo façoné par des indigènes qui ont entre 7 et 12 ans. Ça vaut tous les entrainements des légionnaires!

Je continue mon article à San Cristobal où je m'apprête à le poster. En attendant il m'est arrivé de constater sur le chemin de Tzajala à San Cris que je trouve les indigènes de plus en plus beaux. J'ai eu la belle compagnie d'une jeune homme au visage ma foi peu degoutant.
Sinon, je viens de voir en utilisant mon ordinateur et après avoir prêté mon disc dur externe que tous mes fichiers ont disparus ainsi que mes photos et autre; Tout ce que j'ai pu vous écrire avant et que j'avais l'intention de vous poster. Je vais voir avec Sylviane et Viky qui sont celles qui l'ont utilisé ce qu'elles ont bien pu en faire. Mais ça me met franchement de mauvaise humeur!
Sur ce je vous laisse sur ces mots en attendant vivement vos commentaires.


"Ce n'est que quand il aura fait tomber le dernier arbre, contaminé le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson que l'homme s'apercevra que l'argent n'est pas comestible." Indien Mohawk