12 mars, 2011

Parlons un peu de Dieu

Je suis déçue, oui déçue ! Il m'a fallu la moitié d'un pot d'un litre de glace au chocolat (c'est à dire 500 grammes) et quelques heures à bugger et espionner la vie de mes « amis » de facebook pour être soudainement prise d'une vie d'écrire sur les coups de une heure dix du matin comme une en cloquée serait prise d'une envie de fraises ou de crêpes au nutella en plein milieu de la nuit. En effet je suis déçue. Après un mois environs de grève de l'écriture je m'attendais à un peu plus de commentaires et d’enthousiasme de votre part. Certes le dernier article en date à avoir été posté n'est pas des meilleurs et certaines parties sont totalement incompréhensibles pour beaucoup d'entre vous et troublantes pour ceux qui les comprennent. Mais tout de même, j'attendais plus de vous mes lecteurs d'outre mer. Pour celui-ci s'il vous plaît, un petit effort et du courage. J'attends vos commentaires !

Bon où en étions-nous dans nos affaires ? J'ai plus de boulot, j'avais un piston avec l'ami d'une amie pour bosser dans une agence de photo pour riches touristes américains mais l'ami m'a fait faut bon de lapin en m'en posant un le soir disons entre minuit et minuit 45 le temps que je l'ai attendu. Je suis sans nouvelles du loup qui a bouffé le lapin depuis plus de trois jours, en plus de m'avoir lâchement abandonnée dans ma quête de travail il m'a fait utiliser tout mon crédit en l'appelant dix fois par jours pendant deux jours. Ben oui je suis du genre coriace et j'admets pas tout de suite qu'on m'a laissé tomber, je bataille toujours un peu avant c'est de famille. En plus les sales coups comme ça ça a tendance à nous énerver. Déjà vu un Lemenuel se mettre en rogne ? On continuer d’espérer à rencontrer le goujat rien que pour lui faire sa fête.

Mais passons, lui est certainement passé à autre chose. Demain je pars en quête de travail toute seule comme une grande à déposer des CV mexicains dans tous les hôtels du coin. Parait-il que ça paye bien ce qui est une bonne chose puisque je ne vis plus sous le toit de mon bien aimé Dani et que j'ai maintenant un loyer de 3000 pesos par mois à payer ce qui nous ferait un loyer de 200€ par mois. Ça peut paraître très peu pour vous mais en réalité c'est un loyer moyen. A part ça la vie continue avec mon Dani des hauts et des bas comme dans tous les couples je crois. Qu'on ne me fasse pas de commentaire à ce sujet, j'en ai marre. Laissez-moi vivre mes passions idiotes de mes 21 ans, celles qui vous bouffent le cœur à pleine dent, qui vous laissent fragile comme un fœtus prématuré en couveuse parce que après tout, vous savez quoi ? Ben j'ai 21 ans, je suis jeune et belle et j'en aimerai encore d'autres des bourreaux qui me feront autant de mal qu'ils m'ont fait de bien voire plus de mal que de bien dans certains cas. Mais comme dit ma vieille amie, ma marraine la fée Carabosse, il vaut mieux que ça vous arrive maintenant qu'à 50 ans avec 3 enfants, des rides, de la cellulite et un ventre de ménopausée parce qu'à cet âge là, on a plus les moyens pour se relever. On a la jeunesse de recommencer tout pareil le lendemain avec un autre. Ah que la vie est si simple quand on est jeune, j'aimerais que ça dure comme ça pour toujours. Mais je suis pas folle, je sais que ça fini jamais comme ça. J'ai conscience de mon bonheur alors je m'extasie sur les infinies possibilités de ma jeunesse, cette force naturelle, cette arrogance mythique du jeune en me disant que quand j'aurai des rides et des cheveux blancs j'aurais le droit de tutoyer tout le monde. Ce n'est qu'une faible consolation face à l'image impitoyable que la société nous donne de la vieillesse mais là encore, laissez-moi vibrer à cette idée de pouvoir me passer du «vous» officiel et symbole d'un système de hiérarchie et de classe trop carré et d'avoir le privilège d'appeler tout le monde « mon p'tit » sans qu'on se vexe ou que ça fasse vulgaire.

En parlant du temps qui passe, il me semble approprié de vous faire part de mes projets futurs. Je compte bien rentrer en France, ne serait-ce que pour marier ma Danaë et être pour la première fois de ma vie demoiselle d’honneur. L'idée m'émoustille malgré mon éducation anti-mariage. Alors oui je rentrerai en France d'ici quelques temps...pas trop quand même, j'ai fait faire une promesse à ma grand-mère de m'attendre au moins pour me raconter ce qu'elle ne m'a pas encore dit. Que je puisse la rassurer cette bonne femme, on est faite du même sang. Une lignée de misfit ça se perd pas comme ça avec les générations qui passent. Mes projets alors sont de marier mon amie, revoir ma grand-mère pour qu'elle me raconte plus d'histoires avant qu'elles ne se perdent. Moi j'ai compris le truc, il faut les écrire comme ça on s'en rappelle et parfois, ça vaut la peine de les publier donc on les oublie encore moins. Après ça, j'ai l'ambition de travailler, économiser pour repartir encore à l'étranger. J'avais dans l'optique de visiter le continent Africain en hommage à ma ville de Montreuil. Partir au Maghreb, apprendre l'arabe et la culture locale en hommage à mon Histoire nationale mais aux vues de ce que disent les journaux et la télé il semblerait que cela concerne aussi ma future Histoire. J'ai choisi le Maghreb parce que j'ai senti qu'il allait s'y passer quelque chose d'un moment à l'autre et que je voulais être de ceux qui comprennent ce qu'il se passe réellement, de ceux qui ne prennent pas parti sans savoir. Mais on dirait bien que la réalité a comme un tour d'avance sur moi. Je ne suis pas rentrée du Mexique que déjà les problèmes que je sentais venir sont au cœur de l'actualité mondiale. Je mets alors mon projet en sand-by et on verra ce à quoi m'appelle le destin, pour le moment je suis pas rentrée.
Sinon, j'aime les mini-jupes, les robes courtes qui arrivent juste à couvrir ce si délicat plis de fesses en laissant là tout la subtilité et le charme du ce qui n'est pas monté. Je vis un rêve qui n'est pas réalisable en France. Je me promène les cuisses découvertes impunément ici à Playa et je n'ai pas l'intention de perdre ce privilège. Je passe ici du coq à l'âne pour vous parler de cet autre projet à plus moyen terme. J'ai décidé que j'en avais marre d'avoir peur des hommes, j'ai décidé que j'aimais mes formes et que j'allais apprendre le Krav Maga dès que possible pour mettre une raclée au prochain qui pensera que cuisses nues sont égales à viole-moi sauvagement dans la cage d'escalier de ton HLM pourri. Au noms des femmes qui ne se dévoilent pas, je souhaite faire ce choix aussi absurde qu'il paraisse puisque cette envie de me découvrir est aussi provoquée par une société qui abuse des images de femmes à poiles et aguicheuse qui explique en partie cette impunité masculine du je te veux je te prends et cette frustration sexuelle permanente qui réside dans la majorité de la population française.

Voyez vous, je vois les choses autrement. Pour moi mon corps n'est pas une chose laide et mauvaise que je me dois de cacher pour celui (ceux) que j'aime. Non, il est une merveille de la nature, un cadeau de Dieu à partager avec mon prochain. Je ne dis pas ça dans le sens de possession. Mon corps restera mien jusqu'à ma mort. Il est ma propriété. En tant que propriétaire d'une merveille de la nature, je me dois de le traiter avec respect et de pouvoir laisser entrevoir sa beauté aux autres (tout en gardant la notion de respect puisqu'il est – comme je l'ai dit ma propriété). Je ne me dis pas plus belle que toutes. Je dis ici que chaque être humain est une merveille, un cadeau de la nature, une beauté créée par Dieu par le biais de mes parents, de leur parents à eux et de leurs parents à eux etc...
Je n'ai jamais été très branché religion. Mes parents m'en on toujours parlé de façon plutôt négative. Pour eux les religions sont plus des cultes, des sectes qui rendent les esprits même les plus éclairés et même les cœurs les plus bons en auteurs des pires horreurs que l'humanité aie connu, connaît et continuera de connaître dans le futur. Mais je ne peux pas me dire athée comme eux. Je ne peux pas dire que je ne crois en rien. Les valeurs de respect et d'amour qu'ils m'ont enseigné, je les applique chaque jour sans religion. Mais je sens que tout de même ces valeurs-là ne viennent pas seulement de règles de bien séance créée de toute pièce pour que le monde s'entende mieux, enfin...pas trop mal quoi. Je sens que la bonté humaine est au fond de chacun. Non ne vous en faite pas papa, môman, je n'ai pas décidé de me convertir, loin de là. Je dis juste que je crois en la bonté de l'humain alimentée par une force qui nous entour. Une chose présente dans le vent, des plantes et tout ce qui est. Chaque élément qui constitue la planète (la même que j'ai dans le dos et pour cause...) et qui sont nos « relations* » avec un tout. C'est cette énergie qui fait que les plantent poussent, que le vent souffle, que la mer ne soit jamais dépourvue de ses vagues. C'est un tout qui n'a pas la même notion du bien et du mal qu'on nous a inculqué. C'est un tout qui accepte ce que notre monde connaît, sans bon et mauvais, paradis et enfer bien et mal. La bonté, l'humanité, nous l'avons en chacun de nous et c'est cette même force qui régie le monde entier. Elle nous parle sans arrêt, pas besoin d'églises, de temples et de lieux saints, la Terre est un lieu saint elle même. Il nous suffis juste de rester un peu silencieux. Alors écoutons*.
Je porte en moi même une beauté naturelle d'un tout, comme toi. Je ne suis pas meilleur que toi, juste différente et j'illumine de cette différence, comme toi. Je souhaite partager la beauté que m'a offerte la nature et je porterai des mini-jupes et des robes courtes et des décolletées jusqu'à ce que j'en ai la crève et le nez qui coule ! Au nom de la beauté de la nature, au nom d'une société plus juste ou les gens pourront enfin regarder sans désir mal-saints et frustrés une merveille de la nature. Une beauté qu'ils ne voudront pas abuser ni détruire mais juste admirer et chérir. Car je ne mentionne pas ici les formes de mes cuisses rondes (mais bon quand même musclées) cachées au risque d'être endommagées par des fous. Regarder notre nature, nos arbres, nos buissons, nos lacs et nos mers. Regardez notre maison et le sort réservé à nos « relations* » avec la divinité qui réside en elles.

Deux heures quarante quatre du matin, il se fait tard et j'ai des CV à aller déposer demain. Je poste cet article avec toute ma bienveillance. Bonne journée à vous et bon weekend.

Le texte qui suit est une traduction que j'ai faite moi même. Pardon si la traduction n'est pas tout à fait exacte, j'ai fait de mon mieux.

*« Quannd les hommes ont commencé à comprendre qu'il y avait un Grand Esprit, peut-être les enseignements n'étaient pas encore tout à fait claires, mais lentement, nos esprits ont révélés et développés notre rôle dans la grande question de la vie.

Notre peuple a compris notre sens dans la vie par les plantes, les animaux à quatre pattes, les oiseaux et les créatures aquatiques. Nous en sommes venu à réaliser que ces derniers étaient nos Relations qui nous étaient sacrées et qu'il était de notre de destin de vivre en harmonie. Ceci est arrivé il y a longtemps et nous n'avons trouvé aucun défaut à cette façon de vivre. Cette croyance est avec nous aujourd'hui. C'est la plus vielle croyance. Nous nous sentons concernés cependant par le fait que nos Relations sont entrain d'être détruites par le feu de la guerre, le développement nucléaire et la contamination radioactive. Ces créateurs de la vie sont le clé de la survie de l'humanité.

C'est ce qui inquiète notre peuple. La Terre est elle même un être vivant. Elle ne dépend pas de nous. Et c'est pour cela que nous supplions nos frères et nos sœurs d'autres nations d’écouter la langue de nos Relations avant qu'il ne soit trop tard. Écoutez. »

I'm Anishinabe
Dennis Banks
San Fransico 1982

8 commentaires:

  1. Ah, je vois poindre ici une presque perfection ! L'un de tes textes les plus aboutis, avec des passages franchement drôles ! Des photes d'ortograffe, hé oui, encore un peu, dont certaines (le désir mal-saint)me plaisent beaucoup. Bref, une pépette bien inspirée dans sa nuit mexicaine !

    Des baisers doux, ma poupée
    Mamacita

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  2. j ai beaucoup aimé !! assez drôle , assez sérieux et bien enlevé !!

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  3. c'est toujours un plaisir de te lire !!!! encore encore encore !!! au plaisir de te revoir
    bisous bisous
    Aline

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  4. En fait on te dit qu'on a hâte que tu rentres mais si tu rentres tu n'écriras plus, c'est nul ^^
    On reconnaît l'atavisme familial de l'écriture et c'est jubilatoire, encore, encore, encore...tu nous préviens quand tu publieras tes nouvelles !
    Des bisous,
    Maximinus

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  5. Quel souffle ! Quelle générosité !
    Des passages comme :
    "Laissez-moi vivre mes passions idiotes de mes 21 ans, celles qui vous bouffent le cœur à pleine dent, qui vous laissent fragile comme un fœtus prématuré en couveuse parce que après tout, vous savez quoi ? Ben j'ai 21 ans, je suis jeune et belle"
    Ou encore :
    "quand j'aurai des rides et des cheveux blancs j'aurais le droit de tutoyer tout le monde.'
    'laissez-moi vibrer à cette idée de pouvoir me passer du «vous» officiel et symbole d'un système de hiérarchie et de classe trop carré et d'avoir le privilège d'appeler tout le monde « mon p'tit » sans qu'on se vexe ou que ça fasse vulgaire."
    Ces passages-là sont grandioses !
    Quelques passages à retravailler, mais je chipote !
    Bravo Pepette !
    Des bises !

    Catherine ta coiffeuse préférée !

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  6. Merci bcp de m'avoir ému et fait rire aussi de part tes aventures mexicaines. Merci aussi pour cette petite dedicasse
    Ça me touche bcp.
    A très bientôt dans tes articles et qui sait aussi ici dans cette bonne vieille France.
    Pleins de gros bisous je pense fort a toi
    Danae

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  7. Hey Pep! Voilà, j'ai enfin lu ton article :D Comme d'hab tu tisses bien tes articles, ça fait plaisir à lire, surtout les comparaisons avec le fœtus en couveuse XD
    C'est cool que tu reviennes, on a beaucoup de choses à se dire...
    Alors on t'attend!
    Bisou,
    Mag

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  8. Pétronille, dite "Pépette",
    Tu ne le sais pas mais je te connais. Je t'ai connue, pas foetus mais presque, pendue au sein de ta môm! Puis, de loin, par ta marraine, puis ...par ton blog et tes articles que je lis assidûment. Merci pour celui-ci qui est magnifique: passionné, drôle et hyper-émouvant. En suivant les lignes"mystiques" je me reconnaissais et je pensais aux indiens "natifs" d'Amérique et à leur respect de la Terre-Mère...Continue de nous faire rire et pleurer!
    Claire T.

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