20 avril, 2011

J'ai décidé de ne pas étudier

C'est mon jour de congé mais je n'ai que peu de temps pour vous écrire ces lignes. Je travaille de 10h à 22h tous les jours sauf le mercredi je n'ai donc que peu de temps à moi et passe la plupart de mon temps libre même pas à voir mes amis ou mon petit ami mais à faire les courses, prendre des rendez-vous importants, passer à la laverie pour faire nettoyer mon uniforme (puisque je ne porte plus que ça mes autres vêtements font office de décoration dans la penderie de ma chambre). A tous les fonctionnaires qui se plaignent de leur métro boulot dodo j'ai envie de dire qu'il vous est facile de casser cette chaîne en pratiquant des activités et des sorties après le travail. Moi je n'ai pas ce privilège, je rentre chez moi fatiguée après 12h de boulot, je dors en moyenne 6h à 7h par nuit mais trouve toujours la force de me lever et de pratiquer du sport en tout genre par le miracle de la caféine et du sucre et tout produit contenant sucres rapides.

Je suis habituellement pleine d'inspiration sur les coups de 6h30 du soir lorsque j'ai un peu de temps libre et que je me promène sur le quai du port de Puerto Morelos en mangeant une glace qui me fera office de dîner puisque mes petits déjeuners et déjeuners sont proportionnel au poids d'intestins de baleine bleue. Malgré ça, les tablettes de chocolat de dessinent lentement mais sûrement sur mon ventre couleur caramel. La mer m'inspire mais voilà là je suis dans mon appartement loin de la mer et du paisible quai de Puerto Morelos qui ressemble fortement à certains ports de Bretagne que j'ai pu visiter en la compagnie de mon géniteur . Puerto Morelos est une ville tellement calme et paisible que n'importe qui qui y laisserait ses clés sur sa voiture la fenêtre ouverte la retrouverait intact le lendemain au même endroit. Le centre et la place central sont jolis et apaisants, un petit village charmant et simple mais ennuyeux. Cela dit je trouve agréable de m'échapper là-bas dès que mon emploi du temps me le permet pour évacuer le côté folie et déconne à gogo de mon travail d'animation à l'hôtel. Souvent quand je suis posée là-bas sur le quai de Puerto Morelos je repense à la France, à la famille et aux amis. C'est mon moment à moi où j'ai une conversation avec moi même et avec ma mère et mon père par l'intermédiaire de ce moi même quelque peu schizophrène qui trouve avec habilité les mots et les conseils que me répondraient mes géniteurs. Alors non ils ne me manquent pas trop. Je sais que ça peut paraître méchant et déloyale dans une certaine mesure mais c'est la simple vérité. C'est comme si le vent qui vient de la mer et le bruit des vagues étaient comme un moyen de correspondre avec eux comme on le ferait via internet sauf que ce ne sont pas des mots doux de parents inquiets mais fiers que je reçois mais plus une présence que ne saurais pas expliquer.

Tous les jours pour aller au travail je dois prendre un transport pour aller à Puerto Morelos. Au Mexique le moyen le plus utilisé ce sont les van d'une douzaine de personnes. Moi j'aime mieux monter devant comme ça j'ai vue panoramique de la route et ça rajoute un plus au plaisir que j'ai de voyager en véhicule la tête collé à la fenêtre, les écouteurs de mon lecteur mp3 vissés à mes oreilles perdue dans mon imagination et à des milliards d'années lumières de la réalité.
Hier alors que le chauffeur effectuait son dernier arrêt à Playa avant de partir en ligne droite en direction de Cancun et que terminais de manger mes croissants de la pâtisserie française Chez Céline de la quinta et mon mokachino glacé de chez Oh Cacao j'ai pu voir par le rétroviseur un homme et une femme s’enlacer, s'embrasser sur la joue et la femme faire un signe de crois sur les épaules, la tête et le thorax de l'homme. Et je sais pas pourquoi ça m'a touché. Ils n'avaient pourtant rien d’intéressants. Ils n'étaient pas beaux : les deux étaient gros au visage disgracieux et fatigués, des vêtements sales simples et tachés. L'un s'en allait dans le même van que moi je pense et j'imagine que l'autre devait rester à Playa. Ce n'est pas tant le geste religieux qui m'a marqué, vous savez déjà ce que j'en pense de ça...l'idée d'un homme torturé aux membres cloués sur une croix est plutôt une vision d'horreur pour moi. Non c'était l'amour qu'ils dégageaient qui m'a transpercée. Vous me prendrez peut-être pour une pauvre romantique sentimentale je vous répondrais que vous n'êtes qu'une machine qui réfléchi trop et en a oublié de sentir ce qu'il se passe autour de soi. Je reprend ici ce que dit M. Chaplin dans son discours dans Le Dictateur « We think too much and we feel too little » Nous pensons bien trop et ressentons trop peu. Après avoir fait le tour de la question assise comme à mon habitude près de la plage à causer avec du vent et des poissons j'ai pris une décision radicale dans ma vie future, j'ai décidé de ne pas étudier. Juste au cas où l'envie m'aurait prise comme ça après plus de douze ans d'échec scolaire et de fiasco total à l'école. On nous enseigne bien des choses à l'école, on nous enseigne les sciences pour mieux comprendre notre univers, l'Histoire et la littérature pour mieux comprendre et s’intégrer dans notre société, bien sûr des langues pour communiquer les uns avec les autres, on nous répète tout le temps qu'il faut bien apprendre notre leçon pour ne pas l'oublier lors de l'examen. Ah l'oubli, la terreur de tous les élèves du monde entier ! On nous apprend à penser car là est le but ultime de l'humain dans notre histoire penser mieux, penser plus et plus loin...mais sentir ? Pourquoi on nous l'apprend pas ça ? Pourquoi on nous apprend pas à sentir le vent et les plantes, la animaux et les éléments qui complètent notre monde sans lesquels nous ne pourrions ni vivre ni survire ? J'ai décidé de ne pas étudier parce que même les plus brillants, les esprits les plus éclairés, les politiciens les plus éduqués sont aussi les plus incapables face à la misère et la détresse humaine. Je souhaite apprendre par moi même, mais surtout par les autres, les livres et les professeurs d'académies ne seront que secondaire dans ma quête du savoir. Mes professeurs seront ceux que je croiserai sur ma route : de mes amis et amants en passant par un SDF fou qui me racontera sa vie. J'ai décidé d'apprendre comme ça, on verra bien ce que ça donne, avec un peu de chance j'en ferai profiter les autres.

Là j'en suis à ma quatrième barre de chocolat. Cette merveille m'aide toujours à trouver l'inspiration et le réconfort peu importe la situation. Vive le chocolat !! Sauf qu'il fait tellement chaud qu'il fond automatiquement à peine l'ai-je sorti du réfrigérateur. Maintenant il est tout collé à son emballage mais c'est avec plaisir que je le dévore au risque d'avaler un morceau de papier d’aluminium au passage. A part ça, récemment je me suis transformé en professeur de français pour touriste. C'est ma nouvelle activité. La semaine dernière j'ai eu une élève originaire de Pologne mais qui vit aux États-Unis à Chicago depuis longtemps. Elle a su m'épater de ses 6 langues parlées (7 avec le français) et de par son niveau de français en une unique année d'apprentissage en autodidacte. Anna, mon élève polyglotte fait partie de ces personnes intéressantes et professeurs temporaires dont je vous ai parlé plus haut. J'aime bien sa façon de rendre les chose simples et humaines. A peine me connaît-elle que déjà elle voit en nous une grande correspondance internationale. J'ai remarqué que mon côté globe trotteuse impressionne plus d'un et beaucoup des clients de l'hôtel souhaitent garder contacte avec moi car ils semblent émerveillés par l'idée que dans quelques années je serai dans un autre pays entrain d'apprendre une autre culture, une autre langue et d'autres mœurs. Je ne comprend pas cette fascination, pour moi le voyage est la chose la plus naturelle voire la plus indispensable de ma vie. Certains de mes camarades de classes, amis, connaissances et famille qui voient en moi une grandeur d'âme et d'esprit pour mon incapacité total à rester en place mais eux me semblenttout simple peureux et fainéants. Je ne veux manquer de respect à personne mais maintenant que je suis là où j'en suis laissez-moi vous dire que cela n'a rien de courageux et grand. Laissez-moi seulement vous parler d'Alejandro. Non pas celui de Lady Gaga ! Je vous parle de mon collègue de travail de 17 ans qui fait le ménage et les tâches les plus ingrates pour gagner 1500 pesos par mois ce qui nous font quelques 100 euros par moi. Avec ça on ne peut pas vivre, même pas au Mexique. Mais voilà, Alejandro s'est trouvé un petit travail comme celui-ci pour pouvoir suivre les cours du soir puisque l'université lui coûterait le double de son salaire par mois et qu'il lui a fallu quitter le lycée pour soutenir sa famille. Il a trouvé un petit compromis entre la famille, la pauvreté et un futur ésperons-le prometteur. Alejandro aimerait voyager, apprendre l'anglais et le français aussi. Mais peut-être m'a-t-il dit ça parce que je lui plais un peu. Alejandro a le visage d'un ange, il est doux et gentil comme un petit garçon timide et amoureux, il est intelligent et touchant et il a l'envie de s'en sortir. Alors voilà, je voyage pour Alejandro, lui n'a pas les moyen et encore moins l’appui social et économique pour le faire. Au nom de tous les Alejandro du monde moi qui a eu une éducation, un appui relativement moyen de ma famille mais un appui quand même et les capacités financières de le faire je me refuse la peur et la fainéantise de voyager. J'apprendrai et voyagerai car on m'en donné les moyens et avec un peu de chance je pourrai le rendre à ceux qui ne peuvent pas. Je ne sais pas si Alejandro lira un jour ces lignes, je doute qu'il sache à quel point il m'a touché et me touche chaque fois que lui parle et le vois se débattre comme il peu dans sa petite vie difficile mais pleine de joie et d'entrain. Je tiens à lui dédier cet article car il le mérite. Avec un peu de chance la vie fera que je peux l'aider dans sa débrouille, mais pour le moment, je ne vois pas ce que je peux faire à part lui proposer mon aide pour ses devoirs et mes connaissances en voyage et en humanisme qui dépassent de loin certains cours enseignés à l'université.

Bonne semaine à tous et à la prochaine fois pour mes nouvelles aventures.

05 avril, 2011

Un doigt et une oreille en moins: un début prometeur

Bon allez il faut vraiment que je réécrive parce que ça fait pas sérieux tout ça. Je peine un peu avec l'annulaire de ma main gauche parce que je me suis blessée en jouant au water basket-ball à l'hôtel en accomplissant mon si difficile et dangereux travail d'animatrice. Je suis épuisée et je n'ai qu'une envie c'est d'aller me coucher mais voilà un moment que vous êtes sans nouvelles de moi alors un petit effort, un morceau de scotch sur chaque paupières et on se lance !

Bon pas facile de se concentrer il y a le chien des voisins qui aboie comme d'habitude au moment où je vais me coucher c'est à dire vers 11heures 30 du soir. Voilà deux semaines que je travaille comme animatrice dans l'hôtel El Cid dans un petit village entre Cancun et Playa del Carmen qui s'appelle Puerto Morelos. J'ai des journées de folies mais j'adore ça même je rentre exténuée à la maison, je m'habitue à la fatigue car après tout c'est une bonne fatigue.
Mes journées sont a peu près toutes les mêmes. Je me réveille à 7h du matin pour me doucher et prendre mon petit déjeuner. Vers 7h30 8h je sors de chez moi et marche tout le long de ma rue pour arriver à la quinta, la 5ème avenue celle qui longe la plage. Je marche en suite tout du long de la quinta en regardant les commerces s'ouvrir les uns après les autres, les joggers en sueur à cause de la chaleur et les chien errants qui mangent les contenus des poubelles. Je m'arrête à la fin de la quinta pour prendre l'avenue Juarez où il a tous les bus et vans qui partent pour Cancun. Là ils y a les chauffeurs mexicains qui hurlent à tous les passants de la Juarez « Cancun ! Cancun ! Vas a Cancun ?! » A ceux la je leur répond « Puerto Morelos » et eux répondent « Adelante ! » Puis en avant pour un trajet de 30 minutes avec les doux et merveilleux instruments et voix de Mariachis, musique traditionnelle mexicaine. Note à retenir : acheter un lecteur mp3 et télécharger du Madonna et du Lady Gaga. Une fois arrivée à bon port je dois prendre un autre van moins confortable (le bus local) qui me transporte jusqu'à mon lieu de travail.  Arrivée à environs 9h 9h15. Je commence normalement à 9h45 pour le briefing avec toute l'équipe d'animation. Je profite de ce temps pour aller saluer tout le monde, contempler la mer, finir de me préparer ou manger un morceau si je n'ai pas eu le temps de petit déjeuner. J'arrive toujours en avance au travail ce qui surprend mes collègues ainsi que mon chef qui ont plus l'habitude d'arriver à l'heure mexicaine. Mais j'habite loin et je prévoie toujours des bouchons parisiens sur la route fédéral déserte qui traverse tout le Quintana Roo ou un éventuel accident. Après briefing en avant pour les activités qui commencent à 10h et terminent à midi. Moi je travaille dans la zone de la piscine. Mon travail est d'inviter les clients à jouer au aqua volley-ball, au aqua basket-ball (ce qui me vaut une atèle à l’annulaire), au water-polo, au beach volley-ball, à la pétanque, au lancé de fer à cheval, au football de plage, au ping-pong et à mille autres jeux. Je peux jouer avec eux s'il manque une ou plusieurs personnes mais je dois aussi faire l'arbitre. Je devenue en deux semaines une pro du volley et de la pétanque ! Mon uniforme de jour est un bikini noir et rouge qui me va comme un gant. Par dessus s'il fait un peu frais ce qui n'arrive jamais je peux mettre mon short noir avec mon polo blanc orné d'un badge à mon nom. Look sportif décontrac, j'adore ! A midi je dois animer le cours d'aqua-aérobic. Mes collègues et moi faisons le cours dans la piscine avec les clients ce qui me vaut le retour de mes biceps disparus depuis ces derniers 6 mois d’absence totale de sport et des plaquettes de chocolat qui reviennent petit à petit. Bien entendu vous pouvez supposez aussi que niveau bronzage je suis au top. On me prendrait pour une méditerranéenne. Je suis couleur chocolat au lait (avec beaucoup de lait certes parce j'ai jamais très très noire non plus) à part mon nez qui semble s'obstiner à passer du rouge piment à chocolat au lait. J'ai beau mettre toutes les heures de l'écran total 50 pour enfant que j’emprunte au kid's club chaque soir je m'abandonne à mes séances quotidiennes de grattage de peau morte qui pèle. La classe non?!
Suivit de l'aqua-aérobic nous avont la « hora loca » l'heure folle durant laquelle nous animons des jeux et concours dans la piscine : concours de kayak, de buvage de bière, de couple parfait (pour celui là le couple doit faire éclater des ballons baudruches en les écrasant entre leur torse, leur dos, leur fesses...) et tout un tat d'autres jeux du même style. Après ça il est 2h c'est la pause déjeuner bien méritée !! Puis deux heures de jeux jusqu'à 5h . Là on a une pause de 3h ou l'on peut dormir, bronzer, se baigner dans la piscine, aller à la salle de sport, rentrer chez soit...A 8h on doit être revenu et en uniforme du soir : chemise noir El Cid et pantalon, jupe, short … noir. Là on doit faire la promotion du spectacle du soir car tous les nous avons un spectacle différent : danseurs mexicains (comme fait mon Dany), cirque, magie, acrobates et plein d'autres. Pendant le spectacle c'est plutôt tranquille nous n'avons pas grand chose à faire à part attendre que se termine le spectacle vers 10h 10h30 pour rentrer chez nous.
Voilà, maintenant vous savez à quoi je m'active toute la sainte journée.

J'ai appris une chose dans mon travail aujourd'hui, je savais déjà que je n'étais pas née pour la danse, j'ai eu confirmation en faisant quelque pas de danse. Il semblerait que j'ai un problème à l'oreille interne, puisque je suis incapable de rester stable dès qu'il me faut danser, Je tombe sans cesse comme si j'étais ivre et ce même en faisant des pars simples. J'aurais au moins appris ça.

Je vous laisse sur ce mots et file au lit je dors sur place.
Bonne journée à vous tous !!